L'édifice actuel est représenté sur les parcelles 35 et 36 du plan parcellaire de la commune, dit cadastre napoléonien, datant de 1833 (AD Somme ; 3 P 13539, section ABD) avec une double affectation : pour l'école des filles, propriété de la commune de Fontaine (parcelle 35) et pour le presbytère, propriété de la fabrique de l'église (parcelle 36).

Cet édifice d'origine avait été reconstruit suite à un incendie. Les travaux de reconstruction sont en effet engagés en juin 1811 par Pierre Riquier, entrepreneur et constructeur de bateaux à Fontaine-sur-Somme, sous la conduite de l'architecte du département Jean-Charles Jumel Riquier. Le cahier des charges établi le 15 mai 1811 prévoit que le nouvel édifice "qui aura 25 m de long sur 5,60 m de largeur" doit abriter le presbytère, mais aussi une "chambre communale, l'école des filles et le logement de la sœur d'école" (AC Fontaine-sur-Somme : registre de délibérations du conseil municipal, 1811-1817). Il précise également que "les pignons seront établis en bonne pierre qui se prendront des deux bancs qui se trouveront à 19 pieds de profondeur et non de pierre dite moellon, [que] les manteaux et droits des cheminées seront en brique de parement ainsi que les ailes des pignons [et qu'il] sera placé 30 boutis ou parpaings dans chaque pignon. La couverture en ardoise de la chambre communale sera en ardoise d’Anjou". Le devis établi en juin 1811 apporte visiblement quelques modifications, notamment dans le choix des matériaux : "l'adjudicataire sera tenu de faire en bonne maçonnerie de briques de parement sur une brique en demis d'épaisseur, la façade sur la rue et celle sur la cour, du corps de logis, au lieu de charpente et placage. Cette construction étant jugée plus avantageuse sous tous les rapports, remplacera celle portée au devis. Les corniches et plinthes seront en pierre de taille." (AC Fontaine-sur-Somme ; registre de délibérations du conseil municipal 1810-1817). La salle, dite chambre du conseil, sera construite dans l'attique et se distinguera du reste de l'édifice par une couverture en ardoise quand le reste de la couverture sera en tuiles, fabriquées à Sorel. Après plusieurs malfaçons observées en cours de chantier, qui ont retardé les travaux, la construction est enfin achevée en 1813. Elle est complétée d'une petite remise élevée en 1816, présente également sur le plan cadastral de 1833.

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, l'édifice fait l'objet de plusieurs travaux de restauration, notamment en 1856-1857 ainsi qu'entre 1874 et 1877. Au cours de cette dernière campagne, l'architecte Charles Delignières, retenu pour ces travaux, est chargé de remplacer les élévations en pans de bois par de la pierre de taille provenant des carrières voisines de Liercourt.

Au début du XXe siècle, d'autres campagnes de restauration affectent la couverture en tuile, remplacée par l'ardoise, ainsi qu'un des murs pignons qui doit être reconstruit. En dépit de ces travaux, qui sont réalisés en 1905, le conseil municipal réuni le 23 janvier 1907 souligne "l'état de délabrement complet [du presbytère], et notamment de la majeure partie des dépendances" qui empêche la commune de pouvoir le louer, d'autant plus que son jardin a été amputé de plus de la moitié de sa surface avec l'aménagement du chemin du Devant-le-Bois (actuellement rue du Caporal-chef Guy Dulin).

Les cartes postales de la première moitié du XXe siècle attestent l'absence de modifications significatives de la construction qui, malgré les remaniements dont il a fait l'objet, demeure l'un des rares édifices du début du XIXe siècle. Toujours propriété communale, il sert aujourd'hui de salle de fêtes, notamment grâce aux extensions qui ont été ajoutées en 1988.