Le cimetière communal est installé traditionnellement à proximité de l'église depuis sans doute la construction de celle-ci au Moyen Âge. Sur le plan parcellaire de 1812, dit cadastre napoléonien, il occupe principalement la partie située au sud de l'église. De nombreuses inscriptions encore présentes sur ce côté du mur de l'église, ainsi que sur le mur ouest de la chapelle, indiquent que les morts étaient enterrés au plus près de l'église et que les familles utilisaient les pierres tendres de la construction pour y graver le nom des défunts.

En 1846, un arrêté communal établit certaines dispositions pour l'utilisation du cimetière. Il indique notamment que les tombes ne pourront pas avoir plus de 12 cm d'élévation, que les enfants ne peuvent pas jouer dans ce lieu et que le chemin d'accès à l'église devra être correctement entretenu. (AD Somme, 99 O 1185). Ces dispositions se retrouvent dans l'aquarelle d'Oswald Macqueron, peinte d'après nature en 1850 (ill.). Le cimetière y est représenté avec des tombes basses au milieu de parterres enherbés, et marquées de croix en fer plus ou moins ouvragées.

Ces premières dispositions semblent toutefois insuffisantes et il est nécessaire d'établir, en 1859, un plan d'occupation du terrain autour de l'église, afin d'agrandir l'espace dédié aux tombes, notamment vers le côté nord qui est identifié comme "terrain libre pour les concessions" (AD Somme, 99 O 1186).

Au cours du XIXe siècle, la partie ouest du cimetière est acquise par la famille Maisniel de Saveuse, propriétaire du château de Cocquerel. Les tombes qui s'y trouvent portent les écussons des familles du Maisniel de Saveuse, de Pas, de Boubers ou encore de Robien. Elles sont au nombre de quinze, et une grande croix de cimetière est érigée au fond de la parcelle. La tombe la plus ancienne de cette partie du cimetière est celle de Messire Pierre Jules du Maisniel de Saveuse, chevalier, ancien garde du corps du roi Louis XVIII, décédé en 1872. C'est lui qui initie la construction du nouveau château de Cocquerel [IA80010985] dans la première moitié du XIXe siècle. En 1886, le mur de clôture du cimetière est construit, pour la somme de 1032 francs - somme plus importante que le devis initial, en raison du remplacement des moellons de fondation par de la brique (AD Somme, 99 O 1186).

Les croix de cimetière en fer forgé sont encore largement présentes au début du XXe siècle (ill.). Il n'en reste aujourd'hui que trois.

Un monument aux morts est érigé à l'entrée du cimetière après la Première Guerre mondiale. Les dépouilles de deux soldats de la Seconde Guerre mondiale (Commonwealth) reposent dans ce cimetière.