Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France
Cheffe de projet du Pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme
- inventaire topographique, Pays d'art et d'histoire Ponthieu-baie de Somme
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Lefébure ThierryLefébure Thierry
Photographe au Service régional de l'Inventaire des Hauts-de-France (2023).
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté d'agglomération de la Baie de Somme - Abbeville
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Commune
Caours
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Adresse
2 rue de la Ferme
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Cadastre
1820
B
94 à 96
Plan du cadastre napoléonien ;
2024
AB
47 à 50
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Dénominationschâteau, ferme
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AppellationsHeuzé, de Butler, Géneau de Larmarlière, Riviérette
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Destinationsferme
La ferme occupe l'emplacement de l’ancien château seigneurial de Caours édifié par la famille Le Ver, seigneurs du lieu entre le XVe et le XVIIIe siècle. En 1416, le domaine est composé d’un "manoir, accompagné de gardin et de vivier" (Seydoux, 2002). Il appartient alors à Thomas Le Ver. Ce château aurait été détruit au milieu du XVIIIe siècle, toujours par la famille Le Ver (Prarond, 1861), peut être "délaissée au profit de celui d’Oissy et de l’hôtel d’Abbeville" (Seydoux, 2002). Il ne reste aujourd’hui plus aucune trace archéologique de la demeure seigneuriale, mais les premiers plans du site, dressés en 1807 (plan par masse des cultures, AD Somme, 3 P 903) et 1820 (plan de cadastre napoléonien, AD Somme, 3 P 1310/3), font figurer la forme pentagonale très régulière du site, entouré de ce qui semble avoir été les anciennes douves. Cet aménagement particulier reflète l’organisation spatiale typique d’un château seigneurial du Moyen Âge, dont l'organisation rappelle celle du château de Mareuil (IA80011073) ou du château de Drugy à Saint-Riquier (IA80001216). Dans une logique d’adaptation, les douves ont été reconverties en vivier après avoir perdu leur fonction défensive, tandis que le site du château est devenu une ferme après sa destruction dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Au début du XIXe siècle, la ferme et ses terres appartiennent à la famille Heuzé. Une grande partie du territoire communal au sud de la ferme fait partie du domaine de Caours (parcelles 81 à 111 du plan parcellaire de 1820). M. Heuzé possède ainsi des terres labourables, des prés, des plantations, des bois, des vergers, mais également des chemins, étangs, jardins et une pépinière. Il est également le propriétaire du moulin hydraulique à mouture de blé construit à l’ouest de la ferme (IA80011056).
Sur les plans du début du XIXe siècle, la ferme se compose d’une maison, de quatre bâtiments agricoles, d’une mare (ou abreuvoir?) relativement importante et d’un pigeonnier de plan circulaire, dessiné par Oswald Macqueron en 1864 d’après une esquisse de Gillard (Archives et bibliothèque patrimoniale d’Abbeville ; AB N032). Les bâtiments sont construits autour d’une grande cour pentagonale, entourée des anciennes douves, alimentées par le canal de la Riviérette. Ce cours d'eau rectiligne est une déviation du Scardon. Le nom du lieu-dit "Terres du Domaine" témoigne encore aujourd’hui de l’existence passée de la propriété seigneuriale.
Entre 1820 et 1840, la ferme, le moulin et les différentes parcelles du domaine de Caours deviennent la propriété du comte de Butler, également propriétaire et maire à Remaisnil, commune située à une trentaine de kilomètres de Caours. À cette époque, la ferme du château, représentée par Oswald Macqueron d’après des esquisses de Gillard en 1864 (ill.), est composée de différents édifices agricoles, soit en pans de bois et torchis (sur un soubassement en brique), soit en pierre de taille. L’un des bâtiments pourrait être une ancienne écurie transformée en grange. Les grandes et nombreuses ouvertures en plein cintre ont été presque entièrement comblées. Oswald Macqueron a également peint d’après nature en 1851 des "ruines à Caux [sic] dans la propriété de M. de Butler" (ill.), qui correspondent aux vestiges de deux grandes niches de style classique aménagées dans l’ancien mur du château. Ces dernières, construites en brique et calcaire, sont décorées par des pilastres surmontés de chapiteaux, une architrave en pierre et un fronton arrondi. La niche de gauche accueillait alors encore une statue féminine dont il manquait la tête. Le mur de clôture est construit entièrement en calcaire ou en maçonnerie de type "rouge barre". Les deux niches n’ont pas été conservées, mais le mur de clôture en maçonnerie rouge barre, situé au sud de la maison Géneau de Lamarlière (IA80011055) le long de la route menant à Neufmoulin, correspond vraisemblablement au dernier vestige de l’ancienne enceinte du domaine seigneurial.
En 1917, la ferme est acquise par la famille Géneau de Lamarlière, encore propriétaire à ce jour. L’exploitation agricole cultive essentiellement le blé, l’orge, le lin et la betterave. Elle est complétée par une petite activité d’élevage composée de quelques vaches laitières, de poules et de lapins. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ferme subit quelques dégâts, notamment le mur nord du bâtiment agricole situé au sud, qui est aujourd’hui totalement reconstruit. À la fin des années 1950, le pigeonnier qui se trouvait dans la cour est détruit (d'après le témoignage oral des propriétaires). C’est ensuite la maison d’habitation qui est démolie en 1964 pour être remplacée par une construction moderne. Le reste du site est également transformé dans les années 1960. La maison d’habitation est ainsi démolie en 1964 pour être remplacée par une construction moderne, ainsi que l’ancienne remise à chariots. Les cultures de la ferme ne changent pas pour autant, avec un cheptel de 30 vaches laitières, remplacées après 1968 par des charolaises élevées pour leur viande.
La ferme conserve aujourd’hui son ancienne implantation, mais les bâtiments ont été fortement modifiés, s’adaptant aux nouvelles pratiques agricoles et au confort moderne. L’écurie attenante à la maison a vraisemblablement été transformée pour devenir habitable. Également, en 1992, l’ancienne étable construite au sud, au bord de la Riviérette, est complètement réaménagée pour accueillir des chambres d’hôtes. L’ancienne étable à veaux est transformée en 2005 en salle de réception. L’ancienne voie d’accès à la ferme, qui suivait auparavant la cour de la Riviérette au nord, est décalée vers le sud dans les années 2000, nécessitant la construction d’un nouveau pont.
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Période(s)
- Principale : 18e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 19e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 20e siècle , daté par travaux historiques
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Auteur(s)
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Auteur :
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Auteur :
La ferme est située à l’est du village, entre le Scardon au nord et la Riviérette au sud. Elle se trouve à l’est de l’ancienne minoterie, aujourd’hui transformée en pisciculture (IA80011056). On y accède par un chemin privé goudronné, délimité par des clôtures blanches, aménagé à partir de l’intersection entre la rue secondaire (rue de la Ferme) et l'une des routes principales de la commune. Au bout de cette voie, un pont enjambe la Riviérette. Un second pont, situé à l’ouest du premier, permet d’accéder à l'un des prés de la ferme. Enfin, une passerelle située au nord enjambe le Scardon et assure la liaison entre les deux rues secondaires du village : la rue de la Ferme et celle du Grand- Pont.
La ferme est constituée d'une maison d'habitation et de sept bâtiments agricoles organisés autour d’une grande cour de forme pentagonale. La maison marque l'entrée de la ferme, à l'ouest. Elle est accolée à une ancienne écurie au nord, qui forme aujourd'hui l’extension de l'habitation. Contre le mur nord de l'écurie, un hangar agricole ferme la cour à l’ouest. Au sud, une ancienne étable à vache a été transformée en maison d’hôtes et à l’est, l'ancienne étable à veaux a été aménagée en salle de réception. Un grand hangar en tôle est accolé au nord et s’étend vers l’est de la parcelle. Au nord de la cour se trouve une ancienne étable à vaches qui sert aujourd’hui de hangar et de garage. Un second hangar en tôle est construit au nord de cette ancienne étable, un passage est aménagé au nord-ouest de la cour pour en faciliter l'accès.
La maison d'habitation
La maison, de plan carré, est construite sur cave et s’élève sur un étage avec des combles aménagés. Son soubassement et ses chaînages d’angles sont marqué par un parement de pierre granitique apparente, tandis que le reste de l'élévation est recouvert d’un enduit blanc. La maison est percée de larges ouvertures horizontales, caractéristiques des formes de fenêtres diffusées majoritairement à partir des années 1950-1960. Une lucarne à jouées galbées, située sur le versant est du toit recouvert de tuile, à deux pans et croupes, éclaire les combles.
L'ancienne écurie transformée en maison
Transformée pour servir d’extension à la maison, l’ancienne écurie est construite en brique. Elle comprend un rez-de-chaussée avec combles à surcroît. Sa façade, située côté cour, présente des ouvertures en plein cintre. Elle comprend trois portes, deux grandes fenêtres et deux lucarnes à bâtière, dont une lucarne gerbière. Le toit en tuile est à longs pans et pignons couverts.
Bâtiment agricole années 60 à l'ouest
Un bâtiment agricole construit dans les années 1960 est implanté en continuité de l’écurie à l’ouest de la cour. Élevé en brique et tôle, il est percé de trois grandes portes de garage et d’une petite porte à l’est. Il est couvert par un toit en tôle.
Ancienne étable, aujourd'hui chambre d’hôte
L’ancienne étable au sud de la cour a été transformée en chambre d’hôte. L’édifice possède une structure en pans de bois et remplissage brique sur son élévation côté jardin. De nombreuses fenêtres ont été percées sur cette façade et une véranda y est accolée. l'élévation sur cour est entièrement en brique. Elle semble conserver ses ouvertures horizontales en hauteur d’origine (de la seconde Reconstruction). L’ensemble est couvert par un toit en tuile à long pans et pignon couvert.
Étables nord et est
Les anciennes étables construites au nord et à l’est conservent leur caractère ancien malgré les profondes transformations dont elles ont fait l'objet, dans un esprit "à l'identique". L'édifice reprend l'implantation primitive et la déclivité importante des toitures attestent de cette ancienneté. Le soubassement est en brique, une partie des murs est couverte par un bardage de bois et la partie haute des élévations est couverte d’un enduit qui cherche à " imiter " le torchis. Le hangar nord est percé de grandes ouvertures fermées par des portes coulissantes. Les édifices sont coiffés de toits en tuile à longs pans et pignons couverts.
Les anciennes étables situées au nord et à l’est conservent une implantation ancienne, bien que fortement modifiée dans une volonté de reconstitution à l’identique. Ainsi, leur soubassement est en brique, une partie des murs est recouverte d’un bardage en bois, et la partie haute des élévations reçoit un enduit cherchant à imiter le torchis. Le hangar nord est percé de larges ouvertures fermées par des portes coulissantes. D’autres ouvertures ont été aménagées dans le bâtiment est, désormais transformé en salle de réception. L’ensemble est couvert par des toits en tuile à longs pans et pignons couverts. Malgré les nombreuses transformations récentes, la forte déclivité des toitures de ces deux édifices témoigne encore de leur ancienneté.
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Murs
- brique
- pierre
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Toitstuile
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Étages1 étage carré
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Couvrements
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Couvertures
- toit à longs pans pignon couvert
- croupe
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de la Somme - Archives départementales
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de la Somme - Archives départementales
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Commune d'Abbeville - Archives et Bibliothèque patrimoniale
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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- (c) Commune d'Abbeville - Archives et Bibliothèque patrimoniale
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
Documents d'archives
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AD Somme. Série C, Sous-série 1 C : 1 c 1327. Bail à loyer par les sœurs grises d'Abbeville, à M. Blondin, subdélégué, de 7 quartiers de terre au faubourg St-Gilles de la même ville, pour y planter une pépinière royale. 6 novembre 1739. - Nouveau bail dudit terrain. 18 janvier 1749. - Bon pour 1.500 pièces de mûriers à délivrer de la pépinière d'Abbeville au duc de Chaulnes. Amiens, 1er décembre 1751. - Id. pour le marquis de Caux, de tous les mûriers blancs restant à ladite pépinière. Amiens, 30 janvier 1755, - etc. 1739-1756.
Bibliographie
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PRAROND, Ernest. Histoire de cinq villes et de 300 villages, hameaux ou fermes. Abbeville (communes rurales des deux cantons) et Hallencourt. Paris, Abbeville : Dumoulin/Grave/Prévost, 1861-1868.
[rééd : Saint-Pierre-de-Salerne : G. Monfort, 1980].
L'édition complète comprend : 1re partie. Abbeville (communes rurales des deux cantons) et Hallencourt ; 2e partie. Canton de Rue ; 3e partie. Saint-Valéry et les cantons voisins. - 2 vol. ; 4e partie. Saint-Riquier et les cantons voisins. - 2 vol.
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SEYDOUX, Philippe. Gentilhommières en Picardie. Ponthieu et Vimeu. Paris : Éditions de La Morande, 2003.
Avec [la collaboration de] Alain de BOIVILLE, Jean-Charles CAPRONNIER, Marcel ÉVRARD, Ludovic FROISSART, Christian du PASSAGE, François VASSELLE, Henri de WAILLY.
Documents figurés
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La ferme seigneuriale et le domaine de Caours, extrait du plan masses de cultures, 1807 (AD Somme ; 3 P 903).
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Plan masse de la ferme seigneuriale et de la Riviérette, extrait du plan parcellaire de la commune de Caours, dit cadastre napoléonien, Section B, 1820 (AD Somme ; 3 P 1310/3).
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Ruines à Caours dans la propriété de M. de Butler. Oswald Macqueron, d'après nature, 13 juillet 1851 (AC Abbeville ; B800016201 AB N035).
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Reste du château de Caours, appartenant à M. de Butler, par Oswald Macqueron, gravure d'après une esquisse de Gillard, 1864 (AC Abbeville ; B800016201 AB N031).
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Basse cour et colombier du château de Caours, par Oswald Macqueron, d'après une esquisse de Gillard, 1864 (AC Abbeville ; B800016201 AB N032).
Lien web
- Reste du château de Caux, Aquarelle d’Oswald Macqueron, d’après une esquisse de Gillard, 1864, AC Abbeville. [consulté le 30/04/2024]
- Basse cour et colombier du château de Caux, Aquarelle d’Oswald Macqueron, d’après une esquisse de Gillard, 1864, AC Abbeville. [consulté le 30/04/2024]
- Ruines à Caux dans la propriété de M. de Butler, Aquarelle d’Oswald Macqueron, d’après nature, 13 juillet 1851, AC Abbeville. [consulté le 30/04/2024]
Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)
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