Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France
Cheffe de projet du Pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme
- inventaire topographique, Pays d'art et d'histoire Ponthieu-baie de Somme
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Lefébure ThierryLefébure Thierry
Photographe au Service régional de l'Inventaire des Hauts-de-France (2023).
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté d'agglomération de la Baie de Somme - Abbeville
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Commune
Caours
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Lieu-dit
L'Heure
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Adresse
impasse du Manoir
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Cadastre
2024
AD
12-13, 19, 137, 196-197
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Dénominationsmanoir
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Parties constituantes non étudiéesferme, pigeonnier
Le manoir aurait été construit au XVIe siècle par la famille de Monchy, seigneurs de la commune de L’Heure, en remplacement d'une maison seigneuriale plus ancienne, détruite par les troupes espagnoles en 1553 (Seydoux, 2003) ou 1554 (Flandrin, 1947). Le réseau d'une des ouvertures à meneaux encore en place, témoigne de l'époque de construction dans le courant du troisième quart du XVIe siècle.
L'édifice a été transformé dans les années 1620, à l'époque où Charles de Warluzel et Marie de Milleville sont devenus seigneurs de L'Heure. Les décors qui encadrent la porte d'entrée principale du manoir ainsi que la date portée de 1621, témoignent de ces travaux. D'après Flandrin, le fronton était orné également des armes de la famille de Warluzel, qui étaient "de sinople à la fasce d’argent, à la bande fuzelée de gueule brochant sur le tout" (Flandrin, 1947).
À l'intérieur, le manoir était composé de deux grandes salles et d'un cabinet de travail au rez-de-chaussée, et de trois chambres à l’étage. C'est ce que précise un texte du XVIIIe siècle non sourcé cité par Seydoux (Seydoux, 2003).
En 1772, lors de sa mise en vente par Gabriel Le Fournier, marquis de Wargemont et vicomte de L’Heure, le manoir, compris dans "la terre et vicomté de L'Heure", est décrit comme un "château à double étage, une belle ferme en pierre de taille, 200 journaux de domaines, 47 journaux de plants" (Affiches de Picardie, cité par Seydoux, 2003). Vingt-trois ans plus tard, lors d'une nouvelle mise en vente du manoir en 1795, il est décrit comme étant une "maison solidement bâtie en pierre de taille et briques, [...] couverte d’ardoises. Elle a 66 pieds de face sur 20 pieds de large en dedans. Le rez-de-chaussée est composé d’un vestibule où est l’escalier, et de deux grandes chambres et un cabinet, avec trois cheminées. Le premier étage contient la répétition du rez-de-chaussée (...) et un grenier au-dessus. À côté de la maison est un bâtiment séparé en briques, couvert en tuiles de 16 pieds de face sur 18 pieds en dedans, servant de cuisine, avec une grande cheminée, un puits, une cave et un grenier" (Seydoux, 2003).
En 1805, le manoir est acheté par la famille Brocquevielle, qui va en être propriétaire jusqu’en 1967 (Seydoux, 2003). En 1820, ces derniers possèdent le manoir, sa ferme, ainsi que deux autres fermes au sud de la demeure, des vergers, des jardins, un bois et un enclos (État de section AD Somme ; 3 P 171/3). Le plan parcellaire de 1820 (AD Somme ; 3 P 1310/2), fournit des indications sur l’agencement des différentes constructions. Une allée privée donne accès à une grande cour carrée, formée par le manoir et deux de ses communs. La ferme est construite sur la parcelle voisine, à l’est, et comprend un pigeonnier (encore présent aujourd’hui), des bâtiments agricoles et une grande mare.
Plusieurs ouvertures (fenêtres et portes) semblent avoir été percées dans l’élévation nord du manoir durant la seconde moitié du XIXe siècle : l’encadrement en brique et l’arc surbaissé de ces dernières se différencient de l’encadrement en calcaire des baies du XVIe.
À la suite d'un incendie qui a endommagé la charpente et la toiture du manoir, l'ardoise naturelle qui recouvrait cette partie a été remplacée par de l'ardoise en fibrociment. Toutefois, après avoir été protégé au titre des Monuments historiques en 1994, notamment "en raison de son ancienneté et de la rareté des manoirs de cette période en Picardie" (Archives CRMH, dossier d’inscription), la restauration de la couverture a pu être engagée, en reprenant le matériau d'origine et en restituant les lucarnes.
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Période(s)
- Principale : 16e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 1er quart 17e siècle , porte la date
- Secondaire : 19e siècle
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Dates
- 1621, porte la date
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Auteur(s)
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Auteur :
maître d'œuvre inconnumaître d'œuvre inconnuCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Le manoir de L’Heure se situe dans le hameau du même nom, dans la commune de Caours. Il est accessible par une allée privée au nord de la rue principale de L’Heure (rue des Prés). La ferme seigneuriale, au nord-est, et le manoir forment aujourd’hui deux propriétés distinctes. L’ensemble est bordé de champs au sud et à l'ouest.
Le manoir est complété par deux dépendances construites en équerre. L’ensemble s’organise autour d’une cour carrée. À droite de cet ensemble, la ferme seigneuriale est composée d’une maison, d’édifices agricoles, d’un pigeonnier de plan carré et d’une mare.
Le manoir
Le manoir est de plan rectangulaire. Il est entièrement construit en brique, y compris son soubassement, à l'exception de la façade nord et du pignon ouest, dont le soubassement présente un appareil mixte en damier de silex et calcaire. Le pignon orienté vers l'est est en calcaire, tout comme l’encadrement de la plupart des ouvertures, du cordon mouluré de séparation des niveaux, de la corniche de la façade sud et des chaînages d’angle. Le même matériau est également utilisé pour mettre en valeur les éléments de décor de la porte d’entrée principale.
L'ensemble présente ainsi une élévation à cinq travées sur sa cour, mais sans travée sur l’élévation nord et deux niveaux construits sur des caves voûtées. Les ouvertures les plus anciennes se composent d’un encadrement mouluré, avec un larmier et un harpage. L'une des fenêtres conserve encore son meneau mouluré. D'autres percements ajoutés au XIXe siècle possèdent un encadrement en brique et un arc surbaissé. L’ensemble est couvert par un toit en ardoise à longs pans et pignons découverts.
À l'exception des modillons moulurés de la corniche de la façade sud, les éléments décoratifs sont peu présents sur l'édifice : ils sont concentrés pour l'essentiel autour de la porte d’entrée principale. Malgré les modifications dont il a manifestement fait l'objet, cet accès central conserve une partie des pilastres cannelés surmontés de chapiteaux et au-dessus desquels était sculptées les armes de Charles de Warluzel et de Marie de Milleville. Malheureusement, leur état de conservation actuel ne permet plus cette attribution avec certitude. Entre les deux, un cartouche sculpté en pierre porte la date de 1621.
L’intérieur du manoir conserve une cheminée dont le manteau est composée d’un appareillage de brique en épi.
Les bâtiments agricoles et le pigeonnier
L'un des communs est construit en équerre accolé à l'extension en brique du manoir à l'ouest. Il s'agit d'un édifice agricole construit en appareil mixte alternant brique et pierre, dit à rouge barre.
Enfin, le pigeonnier de la ferme seigneuriale est construit en pierre de taille de moyen appareil sur un plan quadrangulaire.
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Murs
- brique
- calcaire
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Toitsardoise
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Étagessous-sol, 1 étage carré
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Couvertures
- toit à longs pans pignon découvert
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Typologiesrouge barre
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Techniques
- sculpture
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Représentations
- armoiries
- chronogramme
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Précision représentations
Armoiries sculptées sur pierre calcaire appartenant à la famille de Warluzel : de sinople à la fasce d’argent, à la bande fuzelée de gueule brochant sur le tout.
Chronogramme sculpté sur pierre calcaire : 1621.
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Statut de la propriétépropriété privée, Le manoir et l'ancienne ferme appartiennent à deux propriétaires différents.
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Éléments remarquablesmanoir
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Protectionsinscrit MH partiellement, 1994/11/10
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Précisions sur la protection
Inscription par arrêté du 10 novembre 1994 au titre des Monuments historiques :
les façades et toitures du manoir de L'Heure (cad. AD 12), en raison de l’ancienneté de cette demeure (XVIe siècle), de la rareté des manoirs de cette période en Picardie et surtout dans la Somme, et de l’authenticité de son volume, de bon nombre des percements et des éléments de décor encore en place.
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Référence MH
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département de la Somme - Archives départementales
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
Documents d'archives
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AD Somme. Série P; Sous-série 3 P : 3 P 171/3. État de section, Caours. [s.d.].
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AMH-DRAC Amiens. Dossier de recensement [non coté]. Manoir de l'Heure. Conservation régionale des Monuments historiques, [1994].
Bibliographie
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SEYDOUX, Philippe. Gentilhommières en Picardie. Ponthieu et Vimeu. Paris : Éditions de La Morande, 2003.
Avec [la collaboration de] Alain de BOIVILLE, Jean-Charles CAPRONNIER, Marcel ÉVRARD, Ludovic FROISSART, Christian du PASSAGE, François VASSELLE, Henri de WAILLY.
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FLANDRIN, Louis. Un village du Ponthieu : Caours-L'Heure. Abbeville : Imprimerie Leclerc, 1947.
[réédition : 1994].
Documents figurés
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Manoir de l'Heure, dit cadastre napoléonien, section D, 1820 (AD Somme ; 3 P 1310/2).
Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)
Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France
Cheffe de projet du Pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme
Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)