L’église paroissiale Saint-Jean

L’ancienne église Saint-Jean de Caubert était entourée de son cimetière. Elle dépendaitau spirituel de la paroisse de Villers-sur-Mareuil dont elle était succursale. En effet, en 1845, des travaux sont nécessaires sur l’édifice, et la commune de Mareuil-Caubert refuse de les financer car, selon elle, les revenus de l’église reviennent à la fabrique de Villers-sur-Mareuil : "Caubert fait partie de la commune de Mareuil quant au civil mais il est tout à fait étranger quant au spirituel" (AD Somme ; 99 O 2500).

Quelques années après, Oswald Macqueron représente partiellement l'église d'après nature le 2 juin 1850 (ill.). L'édifice est alors constitué d'un clocher-porche construit en pierre de taille et brique, percé d'un portail en plein cintre et coiffé d’une flèche polygonale couverte d’ardoise. Les encadrements d'ouvertures de la nef et les couteaux des pignons de façade sont également en brique.

Ce clocher est reconstruit en 1890 sous la direction de Léopold Dingeon, architecte d'arrondissement, qui en dresse les devis et les plans en 1886 (AD Somme ; 99 O 2501). La construction est financée, entre autres, par un tourbage extraordinaire.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'église subit d’importants dégâts. Sa restauration est envisagée en 1947 sous la direction de l'architecte Roger Pachot qui en réalise les plans et les devis (AD Somme ; 1272 W 57). En 1950, à la suite de l'effondrement d'une partie des murs de la nef et du chœur sur les tombes situées au plus proche de l'église, il est décidé de démolir ces deux parties d'édifice pour ne conserver que le clocher. Le maire de la commune souhaite par ailleurs utiliser les indemnités de dommages de guerre pour restaurer le clocher, aménager la partie basse en dépositoire, et agrandir la chapelle Sainte-Marguerite (IA80011070), où le culte avait déjà été transféré, pour remplacer cette église Saint-Jean. Pierre Bigot, architecte en chef adjoint de la zone III, considère cependant que le clocher est en trop mauvais état pour le maintenir : dès après la guerre, la couverture a également été détériorée par la foudre, il préconise donc la destruction totale de l'édifice. Cette solution radicale permettrait par la même occasion de faire de la place dans le cimetière (AD Somme ; 1272 W 57). Malgré cette proposition, la municipalité décide de conserver et de restaurer ce qui reste de l'édifice religieux, en guise de vestige. Par ailleurs, la chapelle Sainte-Marguerite n'est pas agrandie et c'est finalement la construction d'une nouvelle église, dédiée cette fois à saint Samson (IA80011078) qui est retenue.

Le cimetière de Caubert

Le cimetière entoure l'église paroissiale depuis le Moyen Âge. Sur le plan cadastral napoléonien (AD Somme ; 3 P 1311/2) réalisé au début du XIXe siècle, l'espace qui lui est consacré apparaît relativement étroit. Cette surface est toutefois à relativiser compte tenu du fait qu'il ne constituait que le cimetière de Caubert.

En 1911, la parcelle est agrandie de 12 m vers l'ouest, un peu moins au nord et au sud (AD Somme ; 99 O 2503). L’espace est également clôturé à cette date. En 1970, le cimetière est de nouveau étendu, cette fois à l'est. L'extension est matérialisée par une allée qui sépare l'ancien, du nouveau cimetière. Parallèlement, à la même époque, l'environnement du cimetière qui était isolé, simplement entouré de trois fermes et de deux maisons, est modifié par l'aménagement d'un lotissement. De ces anciennes fermes, il ne reste que le manoir de Caubert (IA80011074) et sa ferme.