Dossier d’œuvre objet IM02005322 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Verrière légendaire (verrière hagiographique) : scènes de l'histoire de saint Gilles (baie 12)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Vol
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Emplacement dans l'édifice première chapelle sud du déambulatoire, dite chapelle Saint-Valère (baie 12)
  • Dénominations
    verrière
  • Titres
    • Scènes de l'histoire de saint Gilles
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

La verrière de la baie 12, consacrée à des épisodes de l'histoire de saint Gilles, intègre onze panneaux originaux, réalisés dans le premier quart du 13e siècle. Le style des scènes, l'harmonieuse composition intérieure de la verrière et sa largeur adaptée à celle de la baie, plaident en faveur d'une installation primitive dans une des chapelles du déambulatoire, vers l'époque de sa construction. Mais en l'état actuel des connaissances, et faute d'une description précise de la cathédrale avant la Révolution, il est impossible de savoir si une vie de saint Gilles ornait jadis ce monument, ou si ces panneaux ont fait partie du lot de "verre peint" acheté à la fabrique de Braine en 1816 pour restaurer la cathédrale, comme l'affirme le baron de Guilhermy. Quoi qu'il en soit, vers le milieu du 19e siècle, ils décorent la première fenêtre de la chapelle Saint-Pierre. À cette date, la chapelle Saint-Valère est totalement dépourvue de vitrail.

Dans le cadre d'une restauration raisonnée de la vitrerie de la cathédrale, les verrières très hétérogènes des chapelles Saint-Pierre et Saint-Paul sont déposées en 1882, puis mises en caisses. La date à laquelle les panneaux médiévaux de la vie de saint Gilles sont installés dans la fenêtre centrale de la chapelle Saint-Valère (baie 12) n'est pas connue. Mais leur présence y est attestée en 1892.

Sacré en 1890, Monseigneur Jean-Baptiste Duval forme le dessein d'orner de verrières la cathédrale, et tout particulièrement les chapelles du déambulatoire. Ces travaux - dont la documentation est conservée aux Archives nationales et aux Archives diocésaines - sont confiés au peintre-verrier Félix Gaudin (1851-1930), installé, depuis 1890, 6 rue de la Grande-Chaumière à Paris, et qui vient de restaurer trois des grandes verrières de l'abside. Après avoir doté en 1891-1892 les chapelles Saint-Pierre et Saint-Paul de deux ensembles consacrés aux saints patrons de la cathédrale et aux évangélisateurs du diocèse, Félix Gaudin esquisse, pour les trois baies de la chapelle Saint-Valère, un projet de verrières relatant l'histoire de saint Gilles et de ses reliques. Le projet est soumis à Monseigneur Duval en septembre 1892. Par ce courrier, Félix Gaudin propose de conserver les onze médaillons médiévaux, qui sont en bon état, et de compléter le récit par les épisodes les plus faciles à traduire par le dessin. Le programme des nouvelles scènes est approuvé par le prélat, qui conseille vivement de s'inspirer des scènes anciennes pour le style du dessin et la gamme des couleurs, et critique le manque de densité des verrières consacrées à saint Crépin ou à saint Gervais.

Le devis des travaux est dressé par l'architecte diocésain Paul Gout, le 12 mars 1893, et Félix Gaudin soumissionne le 23 juin de la même année. Les vitraux sont achevés en 1894, l'évêque ayant participé à cette "restauration" à hauteur de la moitié de la dépense. D'après l'ouvrage consacré à Félix Gaudin par Jean-François Luneau, et grace aux archives de l'atelier Gaudin, on peut attribuer au cartonnier Émile Delalande le dessin des médaillons complémentaires. En effet, à une exception près, cet artiste est le cartonnier exclusif du peintre-verrier, après l'installation de ce dernier à Paris en 1890. Il est en outre spécialisé dans un dessin s'inspirant de l'art médiéval.

La verrière de la baie 12, semble avoir été peu endommagée au cours de la Première Guerre mondiale, mais a été néanmoins restaurée postérieurement au conflit, avant d'être reposée vers 1924-1925. Cette restauration a beaucoup modifié l'ordre original de certains médaillons figurés, au mépris du déroulement chronologique de la légende (d'après la documentation du service des Monuments historiques).

La verrière prend place dans une baie en forme de lancette, qui s'achève en arc brisé à sa partie supérieure. Elle est composée de onze niveaux superposés de panneaux. Elle est formée d'un assemblage de pièces de "verre antique" rehaussées de grisaille, parmi lesquelles se remarquent des pièces de verre rouge hétérogène.

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • baie libre, rectangulaire vertical, en arc brisé
  • Matériaux
    • verre transparent, soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre
    • plomb, réseau
  • Précision dimensions

    Mesures approximatives : h = 780 ; la = 150.

  • Précision représentations

    La verrière comporte onze registres, dont neuf sont ornés chacun de deux scènes empruntées au milieu de la vie de saint Gilles. Ces scènes prennent place dans des médaillons en forme d'amande. Les médaillons médiévaux ont probablement pour source des textes approximativement contemporains, comme la "Vita sancti Aegidii" (Vie de saint Gilles), ou le "Liber miraculorum sancti Egidii" (Livre des miracles de saint Gilles), datant du 12e siècle. Les scènes complémentaires, réalisées au 19e siècle, sont sans doute empruntées à Jacques de Voragine ou à des recueils de vies de saints.

    Le déroulement du récit est actuellement difficile à appréhender. En effet, les scènes ont été remontées dans le plus grand désordre, lors de la restauration de cette verrière dans l'entre-deux-guerres, et seul le registre supérieur occupe l'emplacement qui était le sien avant 1914. L'agencement des scènes à cette époque est néanmoins connu, grâce au projet de restauration rédigé par Félix Gaudin en 1892. De ce projet, approuvé par l'évêque, il ressort que Gaudin ne s'est pas appuyé sur le récit médiéval, mais sur des adaptations postérieures, d'où une chronologie défectueuse des événements. Certains panneaux du 13e siècle semblent en outre avoir été mal interprétés par le verrier, confronté à de nombreuses scènes associant un roi et saint Gilles.

    La "Vita sancti Aegidii"

    D'après ce récit en vers, la Cour du roi Wisigoth Flavius Wamba, au cours d'une chasse en forêt, poursuit la biche, compagne de saint Gilles, mais sans succès. Wamba, qui est chrétien, se rend alors en forêt avec l'évêque Arégius. Une flèche, tirée sur la biche par un archer, blesse malencontreusement saint Gilles. Le roi, édifié par l'aménité du saint ermite, lui offre des présents qu'il refuse. En revanche, le saint conseille au roi de faire construire une abbaye et d'y placer des moines. Flavius Wamba adhère à cette suggestion, à condition que saint Gilles devienne l'abbé du nouvel établissement. L'abbaye (future abbaye Saint-Gilles du Gard) est donc construite et remise à saint Gilles.

    La réputation de saint Gilles ne faisant que s'accroître, le roi Charles (Charlemagne), chargé de péchés et craignant donc pour le salut de son âme, envoie chercher saint Gilles pour se confesser à lui. Le saint se rend alors à Orléans où Charlemagne et sa Cour l'accueillent. Le matin venu, saint Gilles célèbre la messe dans la chapelle castrale, en présence de la Cour. Une fois l'office achevé, le roi fait vider la chapelle et confesse ses fautes, à l'exception d'un péché abominable qu'il n'ose avouer. Le dimanche suivant, saint Gilles se rend à l'église Sainte-Croix, et voit un possédé lié à une colonne. Par un signe de croix, il chasse le démon de cet homme. Informé du miracle, Charlemagne se rend à l'église où saint Gilles célèbre la messe et prie Dieu pour la rédemption du roi. Un ange apparaît alors et remet à saint Gilles un billet qui l'informe que le péché est pardonné, s'il n'est pas à nouveau commis. Peu après, saint Gilles retourne à son abbaye. Au cours de cette période, il ressuscite un enfant, et ressuscite également un pendu, puis va obtenir du roi la grâce de l'homme qu'il a rendu à la vie.

    Le programme de Félix Gaudin, en 1892 (les onze scènes médiévales sont en italique)

    - La chasse du roi Childebert poursuit la biche jusqu'à la grotte où vit saint Gilles.

    - Le lendemain, le roi vient à la grotte accompagné d'un évêque.

    - Les chasseurs et le roi découvrent la retraite du saint.

    - Ils le trouvent en prière, encore blessé d'une flèche.

    - Le roi Childebert entre auprès du saint.

    - Le roi se prosterne et lui demande pardon de sa blessure.

    - Saint Gilles refuse les présents envoyés par Childebert.

    - Childebert fait construire un monastère pour saint Gilles.

    - Saint Gilles est ordonné prêtre.

    - Il est élu abbé du monastère.

    - Saint Gilles étant en prière avec le roi Childebert, un ange leur apparaît.

    - Saint Gilles prie au milieu d'un groupe de fidèles.

    - Saint Gilles ressuscite un enfant.

    - Saint Gilles dédouble un monastère trop petit.

    - Saint Gilles ressuscite un pendu.

    - Saint Gilles obtient de Childebert la grâce du pendu qu'il a ressuscité.

    - Venant à Orléans sur la demande du roi, saint Gilles délivre un possédé devant l'église Sainte-Croix.

    - Après ce miracle, il célèbre la messe et obtient la grâce désirée par le roi.

    Il faut ici observer que Gaudin ne met saint Gilles en relation qu'avec un seul roi, alors que la légende médiévale fait état de deux princes différents. En outre, Félix Gaudin identifie le roi pénitent comme étant Childebert. Ce nom est parfois évoqué dans les textes, tout comme celui de Charles Martel. Mais le plus souvent, le roi est nommé Charlemagne, en dépit de l'anachronisme. Le péché inavouable est alors associé à l'inceste que Charlemagne aurait commis avec sa sœur, et dont serait né Roland. Comme les inscriptions sous les pieds des personnages mentionnent le roi Karol Magnus, il est probable que le verrier a modifié son projet entre 1892 et 1894.

    La verrière, dans son état actuel (lecture de bas en haut)

    - 1er registre. Ce registre, masqué par le fronton du retable, est occupé par deux anges agenouillés de profil, l'un en face de l'autre. Chacun porte un chandelier avec un cierge.

    - 2e registre. À gauche, prend place l'ordination de saint Gilles. La scène se déroule dans une église, symbolisée par des arcades et par un autel. Un évêque, debout et de trois-quarts, portant la mitre et la crosse, semble bénir saint Gilles, agenouillé devant lui et les mains jointes. À droite, saint Gilles est élu abbé du monastère. Dans un édifice religieux, évoqué par des arcades, saint Gilles est agenouillé de trois-quarts. À gauche, un jeune moine tient la crosse. À droite, un moine agenouillé ou assis, présente un livre orné d'une croix (Bible ou règle du monastère).

    - 3e registre (deux médaillons du 13e siècle). À gauche, la scène représente la messe célébrée par saint Gilles à Sainte-Croix d'Orléans, au cours de laquelle un ange l'informe que le péché du roi est pardonné. Dans l'église, saint Gilles est représenté de profil devant l'autel sur lequel est posé un calice, et à côté duquel se dresse une croix. Un ange, de profil, se penche depuis le ciel, un phylactère à la main. Derrière saint Gilles, le roi, une couronne sur la tête et un manteau de pourpre sur les épaules, observe l'apparition. À droite, se trouve la résurrection du pendu. saint Gilles prie, agenouillé et de profil, tandis qu'un homme, lui-aussi de profil, s'occupe du pendu à demi-nu qu'on est en train de descendre du gibet. trois hommes observent la scène. La main de Dieu, sortant des nuées, bénit saint Gilles.

    - 4e registre (deux médaillons du 13e siècle). Le médaillon gauche est occupé par la résurrection miraculeuse d'un enfant. Saint Gilles, debout et de profil, se penche vers un lit sur lequel reposait le corps de l'enfant enveloppé d'un linceul. L'enfant, assis sur sa couche, vient de ressusciter. Derrière le saint se trouve vraisemblablement le père de l'enfant, qui fait le geste caractéristique de l'affliction (la joue appuyée sur la paume de la main). La scène qui lui fait pendant à droite a été interprétée par Gaudin comme la rencontre entre le roi Wamba et saint Gilles, après la chasse à la biche. Mais la scène se déroule dans une église et non en pleine nature. Elle semblerait donc plutôt correspondre à la prière et à l'intercession de saint Gilles en faveur de Charlemagne, ou à un épisode de la confession du roi. À l'intérieur d'une église, symbolisée par des arcades, saint Gilles est prosterné, les mains jointes, devant un autel sur lequel repose un calice. Le roi Charlemagne est debout derrière lui.

    - 5e registre (deux médaillons du 13e siècle). Les deux scènes qui se déroulent dans un cadre arboré, ne paraissent former qu'un seul ensemble. À gauche, un archer, représenté de face, l'arc à la main, tourne la tête vers les personnages de la scène voisine. Il désigne d'une main saint Gilles, blessé par une flèche. Le saint en prière, semble assis sur un rocher. La biche est couchée près de lui. À droite, arrive le roi, représenté de profil. Il est suivi par un archer, représenté de face, l'arc et une flèche à la main. Sont également représentés un cheval sellé et un chien, de profil.

    - 6e registre (deux médaillons du 13e siècle). La scène de gauche reste difficile à interpréter. Félix Gaudin y voyait le roi Flavius Wamba demandant pardon à Gilles de l'avoir blessé. Cette proposition ne saurait être acceptée, dans la mesure où saint Gilles est représenté en abbé, la crosse à la main. La scène se déroule donc après la construction de l'abbaye et l'installation de saint Gilles à sa tête. La scène se déroule à l'intérieur d'un bâtiment. Saint Gilles est assis sur un siège, et tient la crosse à la main gauche. Il converse avec un roi, qui est agenouillé devant lui. On peut y voir, soit la remise de l'abbaye par Flavius Wamba à saint Gilles, soit plus probablement la confession de Charlemagne ou l'un des nombreux entretiens qui se sont déroulés entre le roi pénitent et le saint. La scène de droite est encore plus mystérieuse. Félix Gaudin proposait d'y voir "saint Gilles délivrant des prisonniers", légende que Monseigneur Duval avait remplacée par "le dédoublement d'un monastère trop petit". On y voit saint Gilles qui s'avance, les mains couvertes d'un linge en signe de respect, portant deux reliquaires. Il est suivi par deux personnes couronnées. Derrière eux, plusieurs hommes prient dans une église (?). Il pourrait s'agir de la consécration du monastère, en présence du roi fondateur, ou d'un départ temporaire de l'abbaye lors des invasions sarrazines. Toutefois, ce dernier épisode, mentionné chez certains auteurs, ne l'est pas dans la "vita" du saint.

    - 7e registre. La scène de gauche montre le saint ermite, en train de refuser les présents du roi Wamba. Saint Gilles, assis de profil dans un bâtiment, se détourne de deux hommes, dont l'un, agenouillé, semble lui tendre un objet précieux. Le médaillon droit, du 13e siècle, représente le saint à l'intérieur d'un lieu de culte. Il est agenouillé de profil et les mains jointes, devant un autel sur lequel est posé un calice. Il est accompagné de plusieurs fidèles debout. On peut y reconnaître la messe que saint Gilles célèbre dans la chapelle castrale à Orléans, en présence des membres de la Cour de Charlemagne.

    - 8e registre. Le médaillon de gauche représente un chasseur en train de poursuivre la biche. L'homme est debout et de trois-quarts, le poignard à la ceinture et l'arc à la main. Il vient de décocher une flèche, qui passe au-dessus de la biche. Cette dernière s'enfuit, poursuivie par deux chiens. On distingue la tête d'un cheval, derrière le chasseur. La scène qui jouxte la précédente montre le roi Flavius Wamba, debout et de trois-quarts, se rendant à pied à l'ermitage de saint Gilles. Il se retourne et converse avec un évêque mitré et crossé, qui l'accompagne.

    - 9e registre. La scène gauche, médiévale, appartient au miracle du pendu ressuscité. Saint Gilles, debout et presque de face, est accompagné de l'homme qu'il vient de rendre à la vie et qui est seulement vêtu d'un pagne. Le saint plaide sa cause auprès d'un roi assis de trois-quarts, la couronne sur la tête et le sceptre à la main. Dans l'ovale de droite, est évoquée la construction de l'abbaye. Saint Gilles, de face, désigne d'une main le plan de l'église qu'il tient de l'autre. Il échange des propos avec le roi Flavius Wamba, debout et de face. Plus loin, un homme de profil monte à une échelle, en portant des matériaux.

    - 10e registre. A gauche, saint Gilles est agenouillé de profil au pied d'un autel sur lequel est posé un calice, et dominé par une croix. Il obtient le pardon des fautes du roi Charles, agenouillé en prière avec la reine, derrière le saint. Cet épisode, rajouté par Félix Gaudin, fait double emploi avec la scène médiévale où l'on voit l'apparition de l'ange. Enfin, le médaillon droit est consacré à l'exorcisme du possédé d'Orléans. Saint Gilles, de profil, s'avance fermement vers l'homme, et d'un geste, fait sortir le démon de la bouche du possédé. Derrière le saint, un homme de trois-quarts (peut-être un religieux), est témoin du miracle.

    - 11e registre. Le niveau supérieur est occupé par deux avant-bras qui sortent des nuées et qui balancent chacun un encensoir.

    Tous ces médaillons se détachent sur un fond ornemental composé de croisillons avec fleurettes, et de quadrilobes ou demi-quadrilobes renfermant des rosaces de feuillages. Une bordure de feuillage court à la périphérie de la verrière.

  • Inscriptions & marques
    • inscription donnant l'identité du modèle, peint, sur l'oeuvre, latin, partiellement illisible
  • Précision inscriptions

    Toutes les inscriptions se détachent en réserve sur un fond noir. Le nom des personnages représentés est inscrit en latin dans un bandeau, placé généralement en-dessous des pieds (à l'exception d'une scène du 8e registre). La saleté ou l'obscurcissement des verres rendent illisibles certaines parties des inscriptions. La lecture de la verrière s'effectue de bas en haut. Le premier registre, masqué par le fronton de l'autel, ne semble pas comporter d'inscription.

    Deuxième registre : S EGID[IVS], à chacune des deux scènes ;

    troisième registre : KAROL MAGNVS (scène gauche), et : [...SEA]S : S EGID[IVS] (scène droite) ;

    quatrième registre : S: EGID[IVS] : KARO[...] (scène gauche), et S EGID[IVS] (scène droite) ;

    cinquième registre : S. EGID[IVS] KAROL MA[...] (scène gauche), et : [....]S (scène droite) ;

    sixième registre : S EGID[IVS] KAROL MA[...] (scène gauche), et : S [......] ;

    septième registre : S:EGID[IVS] (scène gauche) ;

    huitième registre : S EGID[IVS] : KAROL (scène droite) ;

    neuvième registre : [....]SEAS ? (scène gauche) ; S EGID[IVS] (scène droite) ;

    dixième registre : S EGID[IVS] KAROL MAGNVS (scène gauche) ; S EGID[IVS] (scène droite).

  • État de conservation
    • grillage de protection
    • oeuvre complétée
    • oeuvre restaurée
    • plombs de casse
    • mauvais état
    • salissure
  • Précision état de conservation

    La verrière, dont subsistait une partie des scènes originales, a été complétée vers la fin du 19e siècle. La Première Guerre mondiale a peu endommagé ce vitrail. Quelques verres plus clairs et quelques plombs de casse témoignent de la restauration qui a suivi ce conflit. Bien qu'un grillage extérieur la protège, on remarque néanmoins actuellement quelques trous. Les verres médiévaux (à fondant potassique) sont altérés et recouverts à l'extérieur d'une croûte grisâtre qui les opacifie. Les verres plus récents sont simplement sales.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre immeuble, 1862
  • Référence MH

La cathédrale ayant été classée par liste de 1862, les objets qui, comme les verrières médiévales, étaient incorporés à l'édifice à cette date, profitent de la même protection.

Documents d'archives

  • AN. Série F ; Sous-série F 19 (Cultes) : F 19, carton 7891 (Travaux exécutés dans la cathédrale de Soissons au cours de la période concordataire ; 1894-1906).

    devis de restauration des verrières, du 12 mars 1893 ; soumission de Félix Gaudin, du 23 juin 1893 ; décompte des travaux, du 11 juillet 1894.
  • AMH (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Série 81 : 81/02, carton 196. Soissons, cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais, restaurations diverses, restauration de la nef et du déambulatoire (1924-1925).

    Travaux de 1924 : rapport de l'architecte Brunet du 11 juin 1924 et devis.
  • A. Évêché Soissons. Série L (temporel) ; Sous-série 6 L : 6 L Soissons 1823-1903 (Entretien de la cathédrale de Soissons).

    dossier : travaux 1891-1895.
  • AP atelier Gaudin : Registre des petits cartons.

    O 01909-O 01916.
  • BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6109 (collection Guilhermy, 16). Description des localités de la France (Soissons).

    folio 257 r°.

Bibliographie

  • ANCIEN, Jean. Vitraux de la cathédrale de Soissons. Réédition du livre du 24 juillet 1980. Neuilly-Saint-Front : imprimerie Lévêque, 2006.

    p. 163-169.
  • FRANCE. Corpus Vitrearum Medii Aevi. Les vitraux de Paris, de la Région parisienne, de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais. Recensement des vitraux anciens de la France, vol. 1. Paris : éditions du CNRS, 1978.

    p. 170.
  • LUNEAU, Jean-François. Félix Gaudin, peintre-verrier et mosaïste (1851-1930). Collection Histoires croisées. Clermont-Ferrand : Presses Universitaires Blaise-Pascal, 2006.

  • PIERRE GUILLAUME. Livre des Miracles de saint Gilles [Liber miraculorum sancti Egidii]. La vie d'un sanctuaire de pèlerinage au XIIe siècle. Dir. Marcel et Pierre-Gilles Girault. Médievalia n° 60. Orléans : Éditions Paradigme, 2007.

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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