Dossier d’œuvre objet IM02002768 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Ensemble des verrières de la cathédrale
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet
  • Emplacement dans l'édifice fenêtres du monument

Le vitrage de la cathédrale au 13e siècle

La création des verrières de la cathédrale est due aux libéralités des princes de ce monde et des dignitaires de l'Église, auxquels se sont unis des chanoines et sans doute des bourgeois de Soissons pour compléter leur ouvrage. Les plus anciennes mentions se rapportent à la précédente cathédrale, au vitrage de laquelle avait contribué Enguerrand de Coucy, évêque de Laon au début du 12e siècle. Les auteurs d’Ancien Régime et les documents d’archives sont heureusement moins discrets sur la parure vitrée de l’actuel édifice, s’accordant sur ses prestigieux financeurs : le roi Philippe II Auguste (1165-1223), donateur de la maîtresse-vitre qui lui avait coûté 30 livres parisis, la comtesse Aliénor de Valois (1148/1149-1213), elle-aussi donatrice d’une verrière, et l’évêque Aymard de Provins (épiscopat : 1208-1219), à l’origine de deux verrières qui avaient coûté 30 livres. Claude Dormay, qui souligne ces gestes généreux, ne mentionne ni l’iconographie de ces verrières, ni les fenêtres auxquelles elles étaient destinées. Il s’agit très certainement des vitraux de l’actuel chœur, alors en construction et achevé en 1212. Depuis leur création, ces verrières ont subi transformations et déplacements, et rien ne permet aujourd’hui d’associer un vitrail et son donateur, à l’exception peut-être de l’Arbre de Jessé central, dont l’iconographie - les ancêtres royaux de la Vierge et du Christ - s’accorde autant avec son emplacement qu’avec un donateur royal.

En revanche, Dormay et Carlier manquent de clarté sur le don du chanoine Hubert de Cuignières qui, sur le point de partir pour la quatrième croisade (1202-1204) où il mourut, avait offert deux verrières "appelées O" et placées au côté droit du chœur. Cette appellation de "O", rapportée par Dormay, s’applique à toute baie circulaire, quelle que soit sa taille, du petit oculus à la grande rose. La précocité du don n’est pas embarrassante, la somme d’argent ayant pu être mise en réserve puis utilisée quelques années plus tard. En revanche, les seules ouvertures circulaires du chœur sont les petits oculi polylobés qui surmontent les couples de lancettes des baies 105 à 114. L’offrande du chanoine a semblé si modeste ou si restreinte par rapport à la surface de la verrière, qu’un auteur comme John James a proposé de voir dans les deux roses offertes celles du bras sud, hypothèse repoussée par Dany Sandron à cause de l’inachèvement d’une des roses. La participation du chanoine Hubert de Cuignières au décor vitré du chœur conserve donc un certain mystère, tout comme celle de son presque contemporain, le chanoine et chantre Raoul de Cramailles (mort en 1232 ou 1233), mentionnée par le chanoine Cabaret.

Dormay et Cabaret, qui empruntent leurs informations à un obituaire, signalent que le même Raoul de Cramailles et le doyen Guy de Chézy fondèrent au début du 13e siècle deux chapellenies, l’une à l’autel de Saint-Thomas apôtre pour le premier, et la chapellenie de Saint-Jean-Baptiste (derrière le chœur) pour le second. Ils auraient également fait faire les vitraux peints qui surmontaient les autels concernés.

De l'avis des historiens nommés ci-dessus, le 13e siècle fut un Âge d'Or pour l'église épiscopale, et la plupart des verrières anciennes encore visibles ont en effet vu le jour au cours de cette période, accompagnant la construction progressive du monument. Celles du chœur et du déambulatoire, posées dans le premier quart du siècle, sont l'œuvre d'un atelier régional dont le style, reconnaissable aussi à Laon et à Saint-Quentin, se caractérise par des figures allongées aux gestes nobles et mesurés, et par un tracé souple et précis des traits. Celles de la nef - plus probablement de ses collatéraux - (déplacées dans la chapelle axiale du déambulatoire en 1772) datent du milieu du siècle et sont influencées, dans leur sujet comme dans le traitement des fonds ornementaux, par les verrières de la Sainte-Chapelle, contemporaines. Les grisailles des fenêtres hautes de la nef, installées elles-aussi vers le milieu du siècle, et la grande rose occidentale, mise en place dans le troisième quart du 13e siècle, ne subsistent plus aujourd’hui qu’à l’état de fragments dans des verrières de complément. Enfin, vers la fin du siècle, la reconstruction du bras nord du transept est suivie par la pose de grisailles et de la rose légendaire vers 1300. Aucune autre installation de vitrail n’est attestée par la suite sous l’Ancien Régime, même s’il est probable que l'édification d'une chapelle au sud de la nef dans les premières années du 14e siècle ait eu pour corollaire le placement d'un nouveau vitrail.

Contrairement à bon nombre d'églises, il ne semble pas que le vitrage de la cathédrale ait été marqué par l'art de la Renaissance. Au milieu du 19e siècle, le baron de Guilhermy signale pourtant, dans le jour en arc brisé qui surmonte la rose occidentale, la présence d'un vitrail du 16e siècle, comportant la représentation d'une sainte debout accompagnée de moutons. Il distingue également, dans les oculi de la galerie de la grande fenêtre nord du transept, les quatre symboles des évangélistes avec des phylactères, décor qu’il date du 15e ou du 16e siècle. Mais rien ne permet de savoir si ces éléments de la vitrerie - aujourd'hui manquants - témoignaient de modifications d’Ancien Régime non documentées, ou résultaient d’une des deux grandes restaurations du vitrage de la cathédrale, menées dans le premier quart du 19e siècle à l'aide de panneaux prélevés sur d'autres monuments prestigieux.

Maintes fois endommagées, restaurées, complétées et déplacées, les verrières médiévales de la cathédrale ne subsistent plus qu'à l'état de vestiges, tant dans l'édifice que dans divers musées du monde. Il est donc difficile de retracer le programme iconographique qui a présidé à leur installation, d’autant que des éléments étrangers au monument se mêlent aujourd’hui au vitrage original. Quelques auteurs (les abbés Poquet et Daras) proposent néanmoins de voir dans les fenêtres hautes un raccourci de l'histoire du christianisme, commençant à l'abside par la création de l'Homme, sa faute et son châtiment, et par la promesse de la Rédemption annoncée par les prophètes, se poursuivant dans le bras nord du transept par la naissance du Sauveur et l'appel des peuples à la Foi, et s'achevant à la précédente rose occidentale avec le second avènement du Christ et le Jugement dernier. En l’état actuel du vitrage, cette proposition ne doit rester qu’une hypothèse.

D’après les panneaux encore in situ ou conservés dans des collections publiques ou privées, les verrières légendaires des chapelles semblent avoir été surtout consacrées à des saints honorés sur les autels de la cathédrale ou dont les reliques étaient particulièrement révérées à Soissons. En supposant que ces verrières ne proviennent pas d’un autre édifice, les chapelles étaient ornées d’épisodes de la vie de saint Nicaise et sainte Eutropie, de saint Gilles, de saint Laurent, des saints Crépin et Crépinien, de saint Blaise, de saint Nicolas, et sans doute d’autres vies édifiantes dont il ne reste plus trace, contrairement à celles citées.

Quatre siècles de préjudices et de mesures conservatrices

Si la prise et le pillage de Soissons par l’armée du roi Charles VI en 1414 font l’objet de descriptions apocalyptiques par les auteurs d’Ancien Régime, rien de précis n’est rapporté sur d’éventuels dégâts causés au vitrage de la cathédrale. En revanche, la prise de la ville par les Huguenots en 1567 est suivie d'un saccage des églises et d'une destruction "des marques de l'Idolâtrie Romaine". La cathédrale, lieu de célébration de la Cène, subit d'abord peu de dommages ; mais pendant les fêtes de Noël et au début de 1568, ses verrières figurées sont partiellement brisées, privées de leurs fers et de leurs plombs. Si l'on en croit Dom Lépaulart et Claude Dormay, au départ des protestants le 29 mars 1568, il ne subsiste alors, dans un édifice rempli de gravats, de débris de verre et de ruines, que les vitres les plus difficiles à atteindre, percées par des jets de pierre et des tirs d'arquebuse. De longues années sont nécessaires aux chanoines, obligés d'aliéner immeubles, terres ou seigneuries, pour rendre à l'église sa décence. La réparation des verrières est compromise le 14 juin 1593 par une violente chute de grêle qui amène les chanoines à faire de nouvelles aliénations, mentionnées dans l’inventaire des archives du chapitre. Finalement, la cherté des travaux et les difficultés financières contraignant le corps canonial à la plus grande économie, la hauteur des fenêtres est réduite par une maçonnerie de pierre, l'ouverture restant étant vitrée en verre commun. Le chanoine Cabaret précise que la plupart des baies du bras sud du transept furent même totalement fermées de pierres et de moellons. C’est donc du siècle qui a suivi l’occupation de la ville par les protestants, et non du 18e siècle, qu’il faut dater la pose de verre incolore dans une partie des fenêtres de la cathédrale - et ce pour des raisons strictement financières -, le chapitre conservant néanmoins en place les éléments de vitraux légendaires épargnés. Les visiteurs signalent la clarté du monument dès cette époque, ce dont témoignent les Souvenirs de voyage du sieur de Saint-Pères en 1644 : "Et voyons à Soissons, avant que d’en partir, / Le Temple spacieux de S. Gervais Martyr, / Patron du Diocèse ; Eglise magnifique, / Bien claire, et bien croisée, avec un beau Portique".

Après cette période, le vitrage de la cathédrale est régulièrement entretenu, comme le prouve le traité du 15 septembre 1728, passé entre le chapitre et les maîtres-vitriers soissonnais Crépin et Jean Mosnier. Toutefois, ce document se rapporte seulement à la remise en plombs progressive des verrières de la cathédrale, et non - comme l’interprète Jean Ancien - à un remplacement de panneaux réalisés en verre de couleur par des panneaux de verre incolore. Vers 1767, rivalisant en générosité, les membres du chapitre décident de rendre à la cathédrale son ancien faste et font entreprendre une vaste restauration et un renouvellement du décor. On travaille alors aux fenêtres de la nef et du bras sud du transept ; puis, pour distinguer la chapelle de la Vierge des autres, on y place en 1772 d'anciennes verrières peintes provenant de la nef ou de ses collatéraux. Mais, faute de fonds suffisants, le projet de remonter tous les vitraux défectueux doit être retardé.

L’irréparable catastrophe du 13 octobre 1815

La Révolution transforme la cathédrale en magasin d'habillement militaire et sa vitrerie ne subit aucun dommage autre qu'un défaut d'entretien. En 1805, en dépit de nombreuses réticences, le gouvernement abandonne à l'évêque l'église abbatiale Saint-Jean-des-Vignes en train de se ruiner, pour que le produit de sa démolition serve aux indispensables réparations de la cathédrale rendue au culte. Les fenêtres et roses de l'abbatiale sont alors démontées par le serrurier Féresse et l’horloger Jean-François Archin, et cent panneaux de verre sont livrés à la fabrique de la cathédrale vers mai 1807. Les travaux alors réalisés par divers corps de métier permettent au Conseil de fabrique de déclarer en 1811 la cathédrale "en bon état".

Ces efforts sont annihilés le 13 octobre 1815 par l'explosion accidentelle d'une poudrière du bastion Saint-Remi qui pulvérise la plupart des fenêtres de la ville. Louis Dumanceau-Duroché (ou Durocher), ingénieur pensionné et architecte, est chargé par le préfet de procéder à l'évaluation des pertes occasionnées aux bâtiments. À la cathédrale, les dégâts sont immenses : sur une centaine de verrières, quelques-unes à peine - dont les trois verrières de la chapelle axiale - sont conservées. Les plus affectées par la déflagration sont situées sur le flanc sud et la façade du monument, et nombreuses sont celles dont les panneaux ont été arrachés et les châssis métalliques brisés. Les croisées qui ont résisté sont généralement criblées de trous. Les fragments de verre de couleur sont soigneusement recueillis pour réparer les vitraux figurés, car, à cette époque, les verreries ne produisent encore que très peu de verres teintés dans la masse. Le vitrier et peintre soissonnais Louis Gramet est alors désigné pour réparer la vitrerie de la cathédrale, secondé par le serrurier Padoy. Dans un premier temps, les fenêtres béantes sont bouchées par de la paille, et quelques vitrages peu atteints sont réparés pour conserver une clarté suffisante à l’intérieur du vaste monument. Puis, pour restaurer les verrières figurées, Gramet se procure vers février 1816, auprès de la fabrique de Braine, "des panneaux de verre peint" provenant de l'abbatiale Saint-Yved alors en cours de démolition. Si la quittance, conservée aux archives diocésaines, ne laisse plus aucun doute sur cet achat souvent contesté, rien ne permet en revanche de connaître le nombre des panneaux acquis (Jules Leclercq de Laprairie parle de 250 panneaux), leur taille, les sujets représentés, ni leur emploi précis à la cathédrale. On peut néanmoins soupçonner leur présence dans la verrière 103 qui domine le sanctuaire, par la superposition de petits médaillons circulaires plus adaptés à la composition d’une rose, par la différence d’échelle entre ces médaillons et les grands rois centraux, enfin par l’hétérogénéité des sujets traités.

Dans le courant de l’été 1816, face à l’énormité de la dépense et à une restriction des allocations promises, le devis de Louis Duroché est réduit au strict nécessaire. Il est alors décidé de ne rétablir en vitraux de couleur que les parties irremplaçables par du verre blanc sans rompre l’uniformité. Le reste du vitrage est reconstitué en verre incolore, de faible coût. Mais le remontage des vitraux figurés dans l’abside et dans les chapelles Saint-Pierre et Saint-Paul est effectué avec une telle incohérence que chaque verrière intègre des éléments de ses voisines, réunissant parfois de grands personnages à des médaillons légendaires, sans respect des sujets primitivement traités. La description précise de la cathédrale par le baron de Guilhermy vers le milieu du 19e siècle fait état de cette étrange « restauration », que la fabrique a pourtant estimée réalisée avec "intelligence, délicatesse et zèle".

Dans les années qui suivent, les efforts conjoints du clergé, du conseil de fabrique et des architectes départementaux tendent surtout vers l'entretien du gros œuvre ou l'acquisition d'un mobilier et d'objets de culte indispensables et dignes. Mais l'époque est encore peu favorable à l'art du vitrail, et quand, en 1846, le conseil de fabrique émet le souhait de faire poser dans le chœur de nouvelles verrières représentant les actions mémorables des saints Gervais et Protais, Crépin et Crépinien, Sixte et Sinice, particulièrement vénérés dans le diocèse, le gouvernement refuse, arguant de dépenses plus nécessaires.

L’intervention des ateliers Didron et Gaudin dans la seconde moitié du 19e siècle

Dans la seconde moitié du siècle, les sommes consacrées à l'entretien de la cathédrale s'accroissent et l'édifice profite d'une restauration raisonnée sous la direction des architectes diocésains. On peut en suivre la progression grâce à deux séries complémentaires d’archives : celles de l’administration des Cultes et celles du diocèse de Soissons. À cette époque, les verrières, restaurées en 1815-1817 avec des plombs dépourvus d’ailes solides et des armatures métalliques trop faibles, laissent passer de toutes parts le vent et la pluie et menacent de tomber. Les travaux sont confiés dès 1855 à Adolphe-Napoléon Didron (1806-1867), d'abord secondé, puis remplacé après sa mort en 1867 par son neveu et fils adoptif Édouard Didron (1836-1902).

L’atelier intervient en premier lieu aux fenêtres nord de la nef, dont les ouvertures retrouvent leur hauteur primitive, et dont les grisailles sont entièrement remises en plomb, réparées et complétées dans le respect du dessin original. Le remaniement des verrières figurées de l'abside débute vers 1864 par celle consacrée à la mort et à la glorification de la Vierge (verrière 104), dont la restauration est fort critiquée par la société historique locale et par le conseil de fabrique. Ces derniers sont en effet décontenancés par le nouvel aspect de ce vitrail, débarrassé des éléments étrangers, puis doté de personnages et de scènes créés ex nihilo afin de rendre sa lisibilité au sujet traité. Une réunion du conseil de fabrique fournit l’occasion de manifester un désaccord et de réclamer au peintre-verrier les nombreux panneaux anciens non réutilisés. On ignore quelle a été par la suite la destinée de ces médaillons, dans lesquels Guilhermy avait identifié l’allégorie du mois d’avril et plusieurs sujets de la vie d’un saint évêque, dont une inhumation.

Le réaménagement complet du transept vers 1866 et l’édification d’un autel monumental consacré à la Vierge dans le croisillon nord sont en corrélation avec la remise en plomb de la rose nord légendaire vers 1867. Mais l’état déplorable du reste du vitrage ne fait qu’empirer. Un message alarmant de l’évêque amène enfin l’administration des Cultes (aidée financièrement par la municipalité de Soissons) à prévoir, vers le milieu de l’année 1869, une restauration globale des verrières les plus abîmées, répartie sur dix années.

Les bombardements consécutifs au siège de Soissons par l’armée prussienne, du 12 au 15 octobre 1870, endommagent une partie de la vitrerie du côté sud de l'édifice. Après une courte baisse d'activité due à la difficile situation politique et économique de la France, la réparation des vitraux reprend en 1872 aux croisées du chœur, qui reçoivent des verrières géométriques réalisées par le peintre-vitrier soissonnais Jules Hermerie et le serrurier Auguste Naudin. Simultanément, la grande rose occidentale est restaurée par Édouard Didron, chargé de la réfection de la « vitrerie d’art ». Leurs trois noms sont encore mentionnés en 1874 pour l’achèvement de la vitrerie du chœur, en 1875-1876 en rapport avec trois grandes fenêtres du transept nord, en 1882 pour trois autres fenêtres du même croisillon, puis à plusieurs reprises au cours des années suivantes, dans le transept et la nef.

La fin des années 1870 et le début de la décennie suivante sont marqués par la pose de nouvelles créations. Grâce à des souscriptions paroissiales ou des dons particuliers, Didron réalise une verrière consacrée à l'histoire de la dévotion envers le Sacré-Cœur pour la première chapelle sud de la nef (1878-1879), les lancettes sous-jacentes à la rose du bras nord du transept, occupées par les Mystères du Rosaire (1879-1880), et d'autres encore, destinées à l'ancienne salle capitulaire nouvellement restaurée (à partir de 1883) et à la chapelle ouvrant sur le bras sud du transept ou chapelle du Sépulcre (1885-1886).

Le projet de rétablir les verrières médiévales de l'abside et des chapelles du déambulatoire, amorcé vers 1864 à la baie 104, puis ranimé à la fin des années 1870 devant l’état dramatique de l’ensemble, est progressivement réalisé. Les quatre verrières du sanctuaire concernées et les verrières de deux chapelles, qui avaient dû être maintenues par des cloisons en planches, sont déposées en 1882, puis mises en caisses, tandis que les baies sont bouchées par une maçonnerie de brique. En 1889, alors que la somme nécessaire à la remise en état d'une seule verrière a pu être rassemblée, la restauration de la maîtresse-vitre (l’Arbre de Jessé de la baie 100) est confiée à Édouard Didron, dont la soumission est la plus avantageuse. Ce fractionnement du travail prive le verrier de plusieurs panneaux originaux intégrés à la verrière voisine, en particulier un roi de Juda (dit « de Bourges ») et la Vierge. L’artiste ne peut que retirer les éléments étrangers au thème iconographique, recomposer et restaurer les personnages subsistants, enfin créer dans le style du début du 13e siècle plusieurs panneaux manquants. Après la repose de ce vitrail en 1890, décision est enfin prise de mener conjointement la restauration des trois dernières verrières de l’abside, seule mesure qui permette de classer et disposer convenablement les panneaux épars dans plusieurs verrières. Aucun traitement de faveur n’est alors réservé à Édouard Didron, en dépit des deux vitraux déjà restaurés par lui dans l’abside et malgré le soutien argumenté de l’architecte Paul Gout auprès du ministre. Cette fois-ci, le marché est emporté par un peintre-verrier récemment installé à Paris, Félix Gaudin (1851-1930), qui a consenti le rabais le plus important et qui désormais va remplacer Didron dans la cathédrale. Le travail est exécuté en 1890-1891, permettant aux vitraux de regagner leurs fenêtres pour les fêtes de Pâques 1891.

Dès son accession au trône épiscopal en 1890, Monseigneur Duval avait formé le dessein de restituer aux chapelles Saint-Pierre et Saint-Paul, qui encadrent la chapelle axiale, les vitraux qui en faisaient autrefois l'ornement. En 1891-1892, Félix Gaudin réalise pour leurs fenêtres six verrières consacrées aux vies des saints Crépin et Crépinien, Gervais et Protais, sur des dessins du cartonnier Émile Delalande, et dans le style exact des très rares scènes originales conservées et réintégrées dans les nouvelles compositions. Trois nouvelles verrières consacrées à saint Gilles prennent place en 1894 dans la chapelle Saint Valère, puis trois autres, dédiées aux vies de saint Sixte, saint Sinice et saint Laurent, gagnent la chapelle Saint-Rufin en 1895. Félix Gaudin fournit également en 1892 deux vitraux représentant deux scènes de la vie de saint Lazare, pour la chapelle de la Résurrection donnant sur le bras sud du transept, et en 1893 une verrière montrant le Christ entouré d’anges adorateurs, à destination du croisillon sud.

Dès son entrée en fonction à Soissons en 1905 et jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’architecte en chef Émile Brunet poursuit avec régularité la réfection de la vitrerie du monument, comme le révèlent ses rapports annuels, conservés à la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine. Au cours de cette décennie, les efforts portent principalement sur le massif de façade et la tour, la galerie du cloître, l’ancienne salle capitulaire et le collatéral nord de la nef. Quelques unes de leurs ouvertures, encore partiellement bouchées, retrouvent leur hauteur première et reçoivent une "vitrerie losanges". En octobre 1912, il est également prévu de restaurer en totalité les trois verrières médiévales de la chapelle axiale qui, épargnées par l’explosion de 1815, semblent avoir bénéficié uniquement d’interventions ponctuelles dans le courant du 19e siècle. Cette réhabilitation du vitrage, menée avec persévérance pendant plusieurs décennies, paraît donc arrivée à son terme quand l’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914.

Le premier conflit mondial et ses conséquences

L’œuvre des générations précédentes est annihilée par les incessants bombardements que subit la cathédrale dès le début des opérations militaires et pendant toute la durée du conflit. Monseigneur Péchenard, attentif à la terrible épreuve endurée par Soissons, décrit avec précision dans son journal de guerre la détérioration croissante de l’église épiscopale.

Aucune mesure de préservation n’ayant été prise au début des hostilités, il faut attendre l’accalmie du printemps 1915 pour que soient déposées au mois de juin les verrières les plus accessibles, déjà fort atteintes. Ces vitraux (verrières légendaires des chapelles du déambulatoire et panneaux inférieurs des fenêtres hautes de l’abside) sont alors mis en caisses et gagnent les caves de l’hôtel de ville de Soissons, où ils vont rester jusqu’en mai 1918.

Soissons est progressivement dégagé, à l'occasion d'un déplacement de la zone de combats en 1917 et à la suite de succès remportés par les troupes alliées. L’architecte Émile Brunet propose alors des travaux urgents de clôture, pour pouvoir rendre au culte le chœur avec ses chapelles ainsi que le transept, moins atteints et plus facilement réparables que la nef. Les panneaux de vitraux peints du 13e siècle encore en place et quelques panneaux de grisaille de la face nord de la nef sont alors déposés et emballés. Mais le retour des combats vers le printemps 1918 réduit à néant les mesures prises. Pour être préservées des armées belligérantes, les œuvres d’art majeures sont évacuées dans divers dépôts. Une dizaine de caisses de vitraux trouvent ainsi refuge au château de Blois, tandis que la reprise des bombardements en 1918 porte de nouveaux coups à la cathédrale, réduisant la rose nord à un quart de sa surface primitive et achevant de détruire la grande rose de la façade.

La résurrection du monument et de son décor vitré

Dès la fin des hostilités, Émile Brunet qui dirige la restauration prend des mesures de conservation. Les éléments, voire les débris de vitraux encore en place sont soigneusement déposés, puis les baies sont clôturées avec un dispositif de forte toile huilée et de plaques de plâtre. Les efforts sont d'abord concentrés sur le chœur et le transept, moins atteints que la nef et réclamés par le clergé pour la célébration des offices. Après réfection du fenestrage des baies, la pose d'une vitrerie définitive débute en 1921, sous la responsabilité de l'atelier parisien Champigneulle.

Ce dernier est relayé dès 1922 par les Parisiens Jean Gaudin et Emmanuel Daumont-Tournel qui possèdent une solide documentation sur les vitraux anciens de la cathédrale et se partagent leur reconstitution. En 1924, après révision complète des voûtes, les cinq verrières hautes du chœur, réparées et remises en plomb, reprennent leur place et, peu après, celles des chapelles regagnent leurs fenêtres, à quelques exceptions près. La restauration du mur-pignon nord du transept, exposé pendant toute la guerre au feu de l'ennemi, constitue le couronnement de cette campagne de travaux, grâce à un généreux don du Comité américain pour les régions dévastées de la France. Cette libéralité permet en 1925-1926 la création d'éblouissantes verrières de Jean Gaudin sur un carton de Louis Mazetier (scènes de la vie de la Vierge), qui sont installées sous la grande rose restaurée et complétée par Daumont-Tournel.

La pose de la rose occidentale, également sortie de l’atelier de Jean Gaudin - qui semble être cette fois le concepteur de la maquette -, précède de très peu la reprise de la nef par le clergé en 1931. Toutefois, plusieurs baies doivent rester obturées, leur vitrage ayant été égaré après leur démontage en 1915.

À peine le rétablissement de la cathédrale vient-il de s'achever qu'éclate la Seconde Guerre mondiale. La dépose des verrières anciennes en 1939 les protège cette fois de tout préjudice.

La restauration et l'extension du décor vitré de la cathédrale ont néanmoins été poursuivies dans la seconde moitié du 20e siècle, répondant à trois nécessités : remplacer les quatre verrières disparues du déambulatoire par de nouvelles compositions respectueuses de l'échelle et des couleurs des précédentes, installer des verrières de complément favorisant la réintégration d'éléments anciens préservés, enfin, permettre par des créations abstraites une transition entre les verrières figurées du chœur et le reste de l'édifice. Cette tâche est confiée depuis la fin des années 1950 à l'atelier Le Chevallier de Fontenay-aux-Roses, représenté par Jacques Le Chevallier jusqu’en 1970 environ, puis par son fils Guy et l'épouse de ce dernier, Anne, qui, avec leurs écritures particulières, ont su rendre à cette cathédrale une partie de son harmonie colorée.

Conclusion

Les divers accidents et remaniements qui ont affecté les vitraux peints de la cathédrale tout au long de son histoire expliquent que seule une faible partie des verres originaux subsiste encore in situ. En revanche, de nombreux éléments - voire des panneaux entiers - déclarés provenir de la cathédrale de Soissons (ou de l’abbatiale de Braine, via la cathédrale) sont actuellement conservés dans plusieurs collections publiques et privées, principalement en France et aux États-Unis. Il est impossible d’énumérer tous les fragments que les historiens de l’Art relient à la cathédrale de Soissons ; on se contentera donc de citer quelques-uns des éléments majeurs du vitrage, qui sont répartis aujourd’hui entre divers musées. S’en détachent deux personnages de l’Arbre de Jessé : la partie supérieure d’un roi de Juda, actuellement conservé au Glencairn Museum de Bryn Athyn en Pennsylvanie (USA), et la Vierge acquise par le Kunstgewerbemuseum de Berlin (malheureusement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale). Le roi Jacob assis, emprunté à une série probablement incomplète des rois de Juda, appartient également aux collections du Glencairn Museum de Bryn Athyn. Le Louvre, le musée Marmottan de Paris et le musée Isabella Stewart Gardner de Boston se partagent la verrière consacrée au martyre de saint Nicaise et de sainte Eutropie. Enfin, le musée Marmottan et surtout la Corcoran Gallery of art de Washington ont recueilli des médaillons provenant de verrières légendaires retraçant les vies de saint Blaise, de saint Crépin et saint Crépinien, sans doute de saint Nicolas, ainsi que des personnages qui participaient autrefois à la vie de Moïse et à l’Exode.

Cette situation - à première vue surprenante - résulte vraisemblablement de retraits qui ont été opérés dans la vitrerie de la cathédrale, lors de la reconstitution ou de la création des verrières de l’abside et des chapelles du déambulatoire par Édouard Didron et Félix Gaudin, et sans doute plus par ce dernier que par Didron qui, sur cet ensemble, a restauré uniquement deux des verrières figurées du chœur.

Aussi regrettables que soient ces soustractions, elles ne peuvent être considérées comme un détournement malhonnête comme on peut le lire parfois. Elles correspondent en effet à une ancienne conception de la restauration, très éloignée de l’éthique actuelle qui privilégie la conservation des éléments originaux de la verrière - même endommagés - et non la fabrication d’une copie à l’identique. Les devis de restauration, les soumissions des peintres-verriers et les rapports des architectes conservés dans les archives de l’administration des Cultes témoignent qu’il était alors demandé de refaire en verre neuf une certaine surface de la verrière. Le retrait et le remplacement d’éléments décoratifs, de personnages ou de scènes fendus ou incomplets faisait donc partie de la commande. Le sort de ces éléments ou panneaux n’est pas précisément connu et, en l’état actuel de la documentation, il est impossible de savoir si les verres originaux ont été remis au conseil de fabrique qui finançait en partie la restauration des verrières légendaires, ou ont été conservés par le peintre-verrier, en échange peut-être d’un rabais sur son mémoire. La décision prise par le conseil de fabrique le 1er juin 1866 de réclamer à Édouard Didron, par le biais de l’architecte diocésain, les panneaux excédentaires non réutilisés lors de la remise en état d’un vitrail légendaire de l’abside, prouve au moins le souhait des administrateurs de la cathédrale de conserver des scènes complètes. Certains médaillons ainsi réunis ont d’ailleurs été remontés temporairement dans des fenêtres des chapelles Saint-Rufin et Saint-Valère où leur présence est attestée au début des années 1890, alors qu’aucun verre de couleur n’y était visible quelques décennies auparavant.

Qu’elle ait été décidée par les peintres-verriers, les architectes responsables de l’entretien et de la restauration du monument ou le conseil de fabrique, aucune information précise n’est connue sur la dispersion des panneaux et des éléments décoratifs ou figurés non réutilisés dans le vitrage. Il semblerait seulement que les plus nombreuses acquisitions aient été effectuées par des collectionneurs privés dans la première décennie du 20e siècle. Mais en l’état actuel de la recherche, il est impossible de dire si cette dissémination a été consécutive au décès d’Édouard Didron en 1902, au début de la collaboration de Félix Gaudin avec son fils Jean en 1901, ou à un autre événement encore non identifié.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre immeuble, 1862
  • Référence MH

La liste des objets meubles ou immeubles par destination classés parmi les monuments historiques de l'Aisne signale que les verrières du 13e siècle de la cathédrale de Soissons ont été classées par la liste de 1840. Or, ni la cathédrale, ni ses verrières ne figurent sur cette liste qui ne comporte que quatre monuments pour l'Aisne. En revanche, la cathédrale a été classée par la liste de 1862. Les objets qui, comme les verrières médiévales, appartenaient à la structure de l'édifice à cette date, profitent de la même protection.

Documents d'archives

  • AN. Série F ; Sous-série F 19 (Cultes) : F 19, carton 7888 (Travaux exécutés dans la cathédrale de Soissons au cours de la période concordataire ; 1854-1883).

    14 novembre 1854, 30 septembre 1855, 15 octobre 1856, 11 octobre 1857, 13 octobre 1859, 15 octobre 1866 (rapports des architectes diocésains) ; 29 mai 1866, 21 juin 1867 (approbation des comptes des travaux d'entretien), 7 janvier 1875 (envoi de certificats de paiement, relatifs aux travaux exécutés en 1874).
  • AN. Série F ; Sous-série F 19 (Cultes) : F 19, carton 7889 (Travaux exécutés dans la cathédrale de Soissons au cours de la période concordataire ; 1884-1886).

    Dossier vitraux (1868-1886).
  • AN. Série F ; Sous-série F 19 (Cultes) : F 19, carton 7890 (Travaux exécutés dans la cathédrale de Soissons au cours de la période concordataire ; 1887-1893).

    1er août 1889 (rapport de Paul Gout), 3 février 1890 (lettre de Paul Gout au ministre), 3 juin 1890 (soumission de Félix Gaudin), 5 mars 1891 (mémoire de Félix Gaudin), 9 mai 1891 (lettre de Paul Gout au ministre), 11 mai 1891 (soumission de Félix Gaudin), 2 avril 1892 et 31 octobre 1893 (décomptes de travaux).
  • ANMT Roubaix. Fonds Ateliers Gaudin : 2009 008 025, dossier 2399 (Cathédrale de Soissons : réalisation et restauration de vitraux 1925-1927).

  • ANMT Roubaix. Fonds Ateliers Gaudin : 2009 008 037, dossier 4180 (Cathédrale de Soissons : réalisation de nouveaux vitraux 1930-1932).

  • AD Aisne : Série E. 222 E 76.

    Traité du 15 septembre 1728, pour l'entretien des vitres de la cathédrale, passé chez le notaire Calais.
  • AD Aisne. Série G : G 255. Inventaire ou somme des chartres, titres, pièces importantes, registres et papiers contenus dans les archives du chapitre de l'église cathédrale de Soissons, t. 2.

    p. 198, 200, 201, 209.
  • AD Aisne. Sous-série 4 J : 4 J 2 (copie des "Mémoires pour servir à l'histoire de Soissons et du Soissonnais" d'Antoine-Pierre Cabaret, seconde partie).

    p. 304-305, 319.
  • AMH (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Série 81 : 81/02, carton 193. Soissons, cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais, Correspondance : renseignements (1836-1975) ; Travaux, Subvention, mauvais état (1905-1994) ; Vitraux (1910-1992) ; Faits de guerre (1915-1918) ; Autres ; (1919-1941) ; Dégagement (1922-1930) ; Plaques commémoratives (1923-1984) ; Mobilier (1932-1941) ; Orgues (1934-1976) ; Aliénation d'un terrain (1936) ; Dégâts (1959) ; Fouilles (1970) ; Abords (1977) ; Dépôt lapidaire (1985-1993) ; Statue (1987) ; Mécénat (1994).

    Notice sur la cathédrale, rédigée par Émile Brunet et datée du 15 avril 1931 ; sous-dossier : Comité américain des régions dévastées de la France (1924) ; sous-dossier : Projet de vitraux destinés à la rose de la façade ouest (1930-1931) ; Programme de travaux 1986 ; Compte rendu de la visite du 1er avril 1992, par C. de Maupeou.
  • AMH (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Série 81 : 81/02, carton 194. Soissons, cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais, restaurations diverses (1908-1922).

    Rapports de l'architecte Émile Brunet, datés des 31 janvier 1905, 15 février 1910, 27 janvier 1912, 12 octobre 1912, 31 décembre 1913, 13 juin 1917.
  • A. Evêché Soissons. Série L (temporel) ; Sous-série 6 L : 6 L Soissons 1815-1818 (travaux de la cathédrale, à la suite de l'explosion).

  • A. Évêché Soissons. Série L (temporel) ; Sous-série 6 L : 6 L Soissons 1823-1903 (Entretien de la cathédrale de Soissons).

    22 juillet 1847 (lettre du ministre à l'évêque), 19 septembre et 29 novembre 1855, 14 avril 1857, 11 juillet 1857, 22 avril et 25 septembre 1858 (lettres du directeur de l'administration des cultes à l'évêque), 2 juin 1863 (copie de lettre adressée au ministre), 27 janvier 1875 (lettre du ministre à l'évêque), 12 février 1880 et 19 juin 1882 (lettres adressée à l'évêque), 26 juin 1885 (devis pour la réalisation de verrières), 28 septembre 1889 (lettre du directeur des Cultes à l'évêque), 3 et 4 septembre 1892 (échange de lettres entre Félix Gaudin et l'évêque).
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 3 D. Travaux, aménagements liturgiques, mobilier de la cathédrale de Soissons.

    Dossier Vitraux.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 1. Correspondance échangée avec la fabrique de la cathédrale (1791-1881).

    Dovument du 12 février 1807, contrat du 18 mars 1807.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 4. Délibérations de la Fabrique (1811-1830).

    Séances des 19 et 21 octobre 1815, 6 juillet 1816, 24 janvier 1818.
  • A Évêché Soissons. Série P (paroisses) : P Soissons-Cathédrale, 1 E 6. Délibérations de la Fabrique (1846-1876).

    Séance des 23 janvier 1846, 27 novembre 1863, 18 juin et 15 décembre 1864, 1er juin 1866, 23 mai et 27 novembre 1868., 22 octobre 1870.
  • AP atelier Gaudin : Registre des petits cartons.

  • BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6109 (collection Guilhermy, 16). Description des localités de la France (Soissons).

    Folios 254 r°-258 r°.

Bibliographie

  • ANCIEN, Jean. Vitraux de la cathédrale de Soissons. Réédition du livre du 24 juillet 1980. Neuilly-Saint-Front : imprimerie Lévêque, 2006.

  • BINET, chanoine Henri. De Paris à Notre-Dame de Liesse par Villers-Cotterêts et Soissons. Souvenirs de voyage de l'année 1644. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1908, Troisième séance, Lundi 2 mars 1908, p. 29-38.

    p. 35.
  • BRUNET, Émile. La restauration de la cathédrale de Soissons. Bulletin monumental, 87e volume, 1928.

    p. 68-71, p. 91.
  • Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1920-1921, 4e série, t. 1, séance du lundi 6 décembre 1920.

    p. XXIII.
  • C. L. Soissons. - Carême de 1892. - Travaux à la Cathédrale. La Semaine religieuse du Diocèse de Soissons et Laon, 1892, n° 14, samedi 2 avril 1892.

    p. 219.
  • CARLIER, abbé Claude. Histoire du duché de Valois, ornée de cartes et de gravures, contenant ce qui est arrivé dans ce pays Depuis le temps des Gaulois, & depuis l'origine de la Monarchie Françoise, jusqu'en l'année 1703. Paris : Guillyn, Libraire ; Compiègne : Louis Bertrand, Libraire-Imprimeur du Roi & de la Ville, 1764. 3 vol.

    t. 2, p. 235.
  • CAVINESS, Madeline Harrison. Stained Glass before 1700 in American Collections : New England and New York. Corpus Vitrearum Checklist 1. Studies in the History of Art, volume 15, Monograph Series I. Washington (D.C.) : National Gallery of Art, 1985.

    p. 40, 64, 97.
  • CAVINESS, Madeline Harrison. Stained Glass before 1700 in American Collections : Mid-Atlantic and Southeastern Seabord states. Corpus Vitrearum Checklist 2. Studies in the History of Art, volume 23, Monograph Series I. Washington (D.C.) : National Gallery of Art, 1987.

    p. 28, 29, 109, 111.
  • COLLET, Émile. L'Explosion de la Poudrière de Soissons. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 2e série, t. 4, 1872-1873, séance du 3 février 1873, p. 219-238.

  • COLLET, Émile. Le siège de Soissons et l'occupation allemande dans le Soissonnais 1870-1871. 2e édition, Soissons : Eug. Ebel éditeur, 1901.

    p. 184.
  • DORMAY, chanoine Claude. Histoire de la ville de Soissons, et de ses rois, ducs, comtes et gouverneurs. Avec une suitte des Evesques, & un Abbregé de leurs actions : diverses remarques sur le clergé, & particulierement sur l'Eglise Cathedrale ; et plusieurs recherches sur les vicomtez & les Maisons Illustres du Soissonnois. Soissons : Nicolas Asseline, 1663-1664, 2 vol.

    t. 2, p. 35, 73, 193-194, 289, 479, 484-485.
  • [Exposition. New-York, The Metropolian Museum of Art. 1982]. Radiance and reflection : medieval art from the Raymond Pitcairn collection. Réd. Jane Hayward, Walter Cahn. New-York : The Metropolitan Museum of Art, 1982.

  • FRANCE. Corpus Vitrearum Medii Aevi. Les vitraux de Paris, de la Région parisienne, de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais. Recensement des vitraux anciens de la France, vol. 1. Paris : éditions du CNRS, 1978.

    p. 169-172.
  • GRODECKI, Louis, BRISAC, Catherine. Le vitrail gothique au XIIIe siècle. Fribourg : Office du Livre, 1984.

    p. 33-41, 260-261.
  • GRODECKI, Louis. Fragments de vitraux de Soissons à Washington. Bulletin monumental, t. CXVII, 1959, p. 77-78.

  • GRODECKI, Louis. Les vitraux soissonnais du Louvre, du musée Marmottan et des collections américaines. La Revue des Arts, 1960, t. 10, n° 4-5, p. 163-178.

  • GUILHERMY, Ferdinand de. Didron. Annales archéologiques, tome vingt-cinquième, 1865, p. 377-395.

    p. 393.
  • LECLERCQ DE LAPRAIRIE, Jules-Henri. Notes sur les vitraux de la cathédrale de Soissons. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, t. 5, 1851, 5e séance, 6 mai 1851.

  • LEFÈVRE-PONTALIS, Eugène. Soissons. Monuments religieux. Cathédrale. In Congrès archéologique de France. LXXVIIIe session tenue à Reims en 1911 par la Société française d'Archéologie. Paris : A. Picard, Caen : H. Delesques, 1912, t. 1, p. 318-337.

    p. 335-336.
  • LÉPAULART, Dom Nicolas. Journal de D. Lépaulart, religieux du monastère de St Crépin-le-Grand de Soissons, prieur de Ste Geneviève, curé de Cœuvres, sur la prise de cette ville par les Huguenots en 1567. Édité aux frais et par les soins de la Société historique, archéologique et scientifique de Soissons. Laon : Imprimerie d'Ed. Fleury, 1862.

    p. 34, 56.
  • LUNEAU, Jean-François. Félix Gaudin, peintre-verrier et mosaïste (1851-1930). Collection Histoires croisées. Clermont-Ferrand : Presses Universitaires Blaise-Pascal, 2006.

  • MIGEON, Gaston. La donation Octave Homberg au musée du Louvre. Gazette des Beaux-Arts, 50e année, 1908, 1er semestre.

    p. 117-118.
  • PÉCHENARD, Monseigneur Pierre-Louis. La grande guerre. Le Martyre de Soissons (Août 1914-Juillet 1918). Paris : Gabriel Beauchesne, 1918.

    p. 85, 131, 191, 263, 345-346.
  • PERROT, Françoise. Un vitrail démembré de la cathédrale de Soissons : la verrière de Saint Nicaise et de Sainte Eutropie. Bulletin monumental, 1984, t 142-IV, p.455-456.

  • POQUET, abbé Alexandre, DARAS, abbé Louis-Nicolas. Notice historique et archéologique de la cathédrale de Soissons, avec la biographie de ses évêques. Soissons : Voyeux-Solin, 1848.

    p. 62-68.
  • SANDRON, Dany. La cathédrale de Soissons, architecture du pouvoir. Paris : Picard éditeur, 1998.

    p. 43, 61.
  • Soissons. - Les Cloîtres de Saint-Jean. - Les Verrières de la Cathédrale. La Semaine religieuse du Diocèse de Soissons et Laon, 1889, n° 50, samedi 15 décembre 1889.

    p. 901-902.
  • SUIN, Auguste. Procès-verbal devant notaires, du 28 avril 1568, constatant le sac de la cathédrale par les huguenots. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, t. 12, 1858, 5e séance, lundi 3 mai 1858, p. 66-70.

Documents figurés

  • [Plan de la cathédrale de Soissons avec l'emplacement des verrières], 2 dessins à l'encre sur papier par Louis Dumanceau-Duroché (?), architecte du département de l'Aisne, [1815] (A Evêché Soissons : 6 L Soissons 1815-1818).

  • Plans Elévations et Coupes de Travaux divers à éxécuter à l'Eglise cathédrale de la ville de Soissons (Aisne). Exercice 1842. Dressé par l'architecte du département soussigné, dessin à l'encre aquarellé par Henri van Cléemputte, architecte départemental, [1842] (AN : F 19, carton 7887).

  • Soissons. - Le Chœur de la Cathédrale. Soissons : Nougarède éditeur [ca 1916]. Carte postale (A Évêché Soissons : série Y).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2013
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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