Photographe au Service régional de l'Inventaire des Hauts-de-France (2023).
- patrimoine de la Reconstruction
- enquête thématique régionale, La première Reconstruction
- mobilier et objets religieux
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté d'agglomération Chauny-Tergnier-La Fère - Coucy-le-Château-Auffrique
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Commune
Bichancourt
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Adresse
Église paroissiale Saint-Martin
,
rue de l'Église
,
rue du Calvaire
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Emplacement dans l'édifice
murs des bas-côtés et mur occidental de la nef
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Dénominationschemin de croix
L'église Saint-Martin de Bichancourt est reconstruite entre 1928 et 1931, sur les plans de l'architecte Charles Luciani. Vers août 1930, ce dernier commande au peintre Louis Mazetier (1888-1952) - avec qui il vient de collaborer à Notre-Dame de Chauny - les cartons des verrières et le décor intérieur peint de l'édifice. Ce décor comprend un Chemin de croix qui doit prendre place sur les murs des bas-côtés et à l'entrée de la nef. Ce chemin de croix est achevé en 1931, comme en témoigne la date peinte après la signature de l'artiste, dans l'angle supérieur gauche de la 14e station.
L'église est endommagée par des bombardements en mai 1940, et le chemin de croix subit différentes altérations, dont les plus importantes sont la destruction des 3e et 4e stations. La restauration de l'église est entreprise vers 1950. Le dossier de dommages de guerre, conservé aux Archives de l'Aisne, signale qu'en 1951, Louis Mazetier, qui se trouve alors à Toulouse, accepterait de restaurer les fresques de ce monument. Pourtant, ce travail est confié à Frédéric Hémond (1911-2012), ancien apprenti et assistant de Mazetier. C'est donc à F. Hémond qu'on doit le rétablissement de ce décor, incluant la réfection complète des 3e et 4e stations et celle de la totalité des inscriptions (d'après l'ouvrage d'Yves-Jean Riou consacré à Louis Mazetier, 2015).
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Période(s)
- Principale : 2e quart 20e siècle
- Secondaire : 3e quart 20e siècle
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Dates
- 1931, porte la date, daté par travaux historiques
- 1951, daté par travaux historiques
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Auteur(s)
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Auteur :
Mazetier Louispeintre signatureMazetier Louis
Louis Barthélemy Olivier Mazetier est né le 29 octobre 1888 à Saint-Michel-en-l’Herm (Vendée). Dès 1908, il se consacre à l’enseignement primaire. Mais en 1911, il abandonne ce métier et entre à l’école des beaux-arts de Nantes. Il parfait alors sa culture, tant générale que musicale. Puis en 1913, il entre à l’École des beaux-arts de Paris, où il se forme à la peinture dans les ateliers de Raphaël Collin, puis de Fernand Cormon.
Ayant rencontré Jean Gaudin après la Première Guerre mondiale, il travaille comme cartonnier de vitrail religieux pour le verrier Félix Gaudin et pour son fils Jean. Il se laisse séduire par cette activité et fournit à cet atelier réputé des cartons de vitraux et de mosaïques pour une quarantaine d’églises, de 1920 à 1933.
S’étant installé à Chauny en 1929, il participe à la restauration et à la reconstruction de nombreuses églises de l’Aisne, s’attaquant à la décoration murale de ces édifices et collaborant avec différents peintres-verriers, dont Pierre Villette de la Société nouvelle artistique et surtout, Marcel Delange. Il produit au cours de la décennie 1930 quelques-unes de ses plus belles verrières dans le département de l’Aisne et atteint le faîte de sa carrière peu avant la Seconde Guerre mondiale.
Réfugié en Vendée pendant ce nouveau conflit, il destine alors ses créations à plusieurs églises de cette région. Sa carrière rebondit après la guerre, bien qu’en cette période, le décor des églises soit confié aux plus grands artistes contemporains. Il décède à Saint-Fraigne (Charente) le 20 mars 1952.
Son style particulier et reconnaissable fait souvent appel à des couleurs de verres très denses. Tout aussi originaux sont les sujets religieux traités, souvent inédits, ou les thèmes développés, centrés sur le Bien et le Mal, le Rachat et la Rédemption.
Pour en savoir plus, consulter : RIOU, Yves-Jean. Louis Mazetier. Poitiers : Éditions C.P.P.P.C., 2015.
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Auteur :
Hémond Frédéricpeintre, restaurateur attribution par travaux historiquesHémond Frédéric
Frédéric Hémond nait à Chauny le 19 décembre 1911. Après avoir travaillé chez un peintre en bâtiment en 1927-1928, il est engagé par Louis Mazetier, avec lequel il va collaborer aux décors de Notre-Dame de Chauny, de Saint-Adrien de Courbevoie et de Saint-Martin de Bichancourt.
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Auteur :
Le Chemin de croix de l'église Saint-Martin de Bichancourt est formé de quatorze stations, dont douze sont juxtaposées deux à deux. Ces six bandeaux de forme rectangulaire horizontale s'allongent sur les murs des collatéraux en dessous des fenêtres. Les deux stations restantes ont été représentées isolément sur le mur occidental de la nef. Elles sont, elles-aussi, de forme rectangulaire horizontale, mais se rapprochent du carré.
L'ensemble est peint a fresco (à fresque) sur un enduit de ciment. La peinture pourrait être du "stic B", peinture qui se dilue à l'eau et s'applique aisément sur ce type de support, bien que Frédéric Hémond, dans une interview, ait précisé que Mazetier fabriquait lui-même certaines couleurs. Les coloris employés sont peu nombreux et consistent surtout en blanc, beige, marron, rouille, gris et ardoise.
Une petite croix de bois a été vissée dans le mur au-dessus de chaque station.
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Catégoriespeinture murale
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Structures
- rectangulaire horizontal
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Matériaux
- ciment, support peint, polychrome, fresque
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Précision dimensions
Mesures de deux stations juxtaposées : h = 120 ; la = 305. Mesures de chacune des deux stations isolées : h = 120 ; la = 157 (environ).
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Précision représentations
Les tableaux du Chemin de croix représentent les quatorze scènes habituelles de la Passion, depuis la comparution du Christ devant Pilate et sa condamnation à mort, jusqu'à sa mise au tombeau.
Dans les scènes représentées deux à deux, la confusion est évitée grâce au groupement des personnages, à la direction de leur regard, ou à la présence d'éléments verticaux qui servent de séparation. C'est ainsi que la lance d'un soldat romain désunit les scènes 1 et 2, 5 et 6 ou 11 et 12, tandis que le même rôle est joué par un pan du vêtement du Christ entre les stations 9 et 10.
La représentation des personnages n'est pas complète et s'arrête généralement au niveau des genoux. Le Christ est le plus souvent placé au centre des compositions et au premier plan, attirant le regard de l'observateur par ses vêtements blancs et sa peau claire. Si le Christ, la Vierge, saint Jean et les disciples, sont figurés avec stylisation, leur expression, qui traduit la douleur physique ou morale, n'est jamais caricaturale. On ne peut en dire autant de Pilate, des soldats romains et des bourreaux, aux corps massifs et aux visages indifférents ou grimaçants. Yves-Jean Riou y a d'ailleurs détecté - avec justesse - une parenté avec certains visages peints par Gromaire dans le courant des années 1920.
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Inscriptions & marques
- signature, peint, sur l'oeuvre, monogramme
- date, peint, sur l'oeuvre
- inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre, incomplet
- inscription, chiffre, latin, peint, sur l'oeuvre
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Précision inscriptions
La signature du peintre et la date de réalisation de l’œuvre sont apposées à la partie supérieure gauche du 14e tableau : L. MAZETIER 1931. Sur le premier tableau, le bourreau qui tient le Christ encordé porte une cagoule où se remarque un motif décoratif au-dessus du front du personnage. Il faut sans doute y reconnaître un monogramme formé des lettres LM, initiales du peintre Louis Mazetier.
Le numéro des stations, en chiffres romains, et le sujet de la scène représentée sont inscrits en dessous de chaque tableau. Des pertes de matière, dans la partie inférieure des tableaux, ont fait disparaître certains mots des inscriptions.
Transcription des inscriptions :
Ie St ; JESVS ES[T] / CONDAMNE [A M]ORT
IIe St ; JESVS EST CHARGÉ / DE [LA ou SA CROIX]
IIIe St ; JESVS EST TOMBÉ POUR / LA PREMIERE FOIS
IVe St ; JESVS RENCONTRE / SA MERE
Ve St ; JESVS EST AIDÉ PAR / SIMON DE SYRENE
VIe St ; VERONIQUE ESSUIE / LA FACE DE JESVS
VIIe St ; JESVS TOMBE POUR LA / DEUXIEME FOIS
VIIIe St ; JESVS CONSOLE LES / FILLES D'ISRAËL
IXe St ; JESVS TOMBE POUR / LA TROISIEME FOIS
Xe St ; JESVS EST DEPOUILLÉ / DE SES VÊTEMENTS
XIe St ; JESVS EST CLOUÉ / SUR LA CROIX
XIIe St ; JESVS MEURT / SUR LA CROIX
XIIIe St ; JESVS EST DESCENDU / DE LA CROIX
XIVe St ; JESVS EST MIS / DANS LE SEPULCRE
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État de conservation
- oeuvre restaurée
- partie remplacée
- mauvais état
- oeuvre menacée
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Précision état de conservation
Le chemin de croix a été restauré après la Seconde Guerre mondiale et les stations 3 et 4 ont été presque entièrement refaites. Toutes les inscriptions ont été aussi repeintes. Néanmoins l’œuvre est actuellement en mauvais état, victime de l'humidité et probablement d'infiltrations d'eau. La peinture pâlit par endroits, l'enduit peint se détache et tombe, remplacé par du ciment, et des fentes apparaissent. Il manque les croix des stations 9 et 14.
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Statut de la propriétépropriété de la commune
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Intérêt de l'œuvreÀ signaler
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Protectionsinscrit au titre immeuble, 2018/11/12
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Précisions sur la protection
L'église ayant été inscrite au titre des Monuments historiques le 12 novembre 2018, son décor porté bénéficie de la même protection.
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Référence MH
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
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AD Aisne. Série W ; sous-série 968 W (Dommages de guerre de la Seconde Guerre mondiale) : 968 W 1219 (Bichancourt ; église).
Bibliographie
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RIOU, Yves-Jean. Louis Mazetier. Poitiers : Éditions C.P.P.P.C., 2015.
p. 200-202.
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.
Ancienne église paroissiale Saint-Martin de Bichancourt
Adresse : rue, de l'Église, rue du Calvaire
Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.