Dossier d’œuvre objet IM59003989 | Réalisé par
Girard Karine (Rédacteur)
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • opération ponctuelle
  • patrimoine de la Reconstruction
Ensemble de verrières de style Art déco, Église paroissiale Saint-Martin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de Cambrai - Cambrai
  • Commune Fontaine-Notre-Dame
  • Adresse Église paroissiale Saint-Martin , rue de la Liberté

Valentine Reyre fournit les cartons pour l'ensemble des verrières. Ces dernières occupent les vingt-huit baies de l'église : six baies dans la nef, une à chaque extrémité du transept, une dans la chapelle nord, six lancettes dans les absidioles et treize dans le chœur.

Le marché de gré à gré avec le maitre-verrier Léon Lecourt est passé en septembre 1927 pour un montant de 30 000 francs. Il précise les tailles de chaque ensemble de vitraux, ce qui permet de retrouver leur position dans l'église, ainsi que la technique mise en œuvre : "en vitrerie décorative de style moderne". Le devis précise également que les données techniques à respecter seront fournies par l'architecte (AD Nord ; 2 O 240-120).

Dans un courrier adressé au curé de la paroisse et reproduit dans le bulletin paroissial de mars 1928, Valentine Reyre explique ce qu'elle imagine pour les grandes verrières de la nef et des transepts : "Toute l'église sera éclairée par des vitraux en mosaïques de verre aux dessins variés, ils seront uniquement blancs et fumés et mettront une parure de givre hivernal aux fenêtres de la nef et du transept et laisseront pénétrer abondamment la lumière."

Une photographie jointe à un courrier de l'architecte adressé à la commission diocésaine d'art sacré (Archives diocésaines de Cambrai) permet de savoir à quoi ressemblaient les verrières d'origine de la nef, détruites en 1982 (ill.). La composition occupe la totalité de la baie dont elle respecte la forme en plein cintre et l'absence de remplage. Le thème de la Croix, d'où partent des rayons, est identique à celui des verrières du chœur et des absidioles mais il occupe ici le centre la composition. Il semble également que Valentine Reyre ait procédé dans ces verrières aux mêmes associations de verres colorés et de verres blancs translucides structurés (striés, vermiculés...), et de formes géométriques aux tracés rectilignes, ou au contraire très sinueux.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1928, daté par source
  • Stade de création
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Reyre Valentine
      Reyre Valentine

      Valentine Reyre (née à Paris (XVIe) en 1889 et décédée à Ermont (Val-d'Oise) en 1943) est une peintre française. Elle participe à la renaissance de l'art religieux en France dans la première moitié du XXe siècle. Avec Maurice Storez et Henri Charlier, elle fonde l’Arche en 1916. Ce groupe d’artistes et d'architectes catholiques a vocation à offrir un art chrétien débarrassé des académismes saint-sulpiciens, comme les Ateliers d'art sacré au lancement desquels Valentine Reyre participe aussi en 1919. Elle travaille à de nombreuses œuvres : peintures sur toile ou murales, fresques selon la technique traditionnelle sur mortier frais, mais aussi cartons pour vitraux, dessins pour des objets liturgiques. En 1940, Valentine Reyre cesse définitivement toute activité artistique pour se consacrer à des œuvres sociales, jusqu’à sa mort survenue le 22 février 1943 à Paris. Un fonds de ses œuvres est conservé au musée d'Art et d'Archéologie de Senlis.

      Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Valentine_Reyre [consulté le 21/03/2024]

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      peintre-verrier attribution par source
    • Auteur :
      Lecourt Léon
      Lecourt Léon

      Verrier actif pendant le premier quart du XXe siècle, en particulier dans les églises de la Première Reconstruction de la région Hauts-de-France.

      Lucien Lecourt est installé à Cambrai, d'abord comme commis de l'architecte Pierre Leprince-Ringuet entre 1919 et 1922, puis comme architecte agréé jusqu'en 1926, année de son retour à Vanves (Hauts-de-Seine) où il installe son atelier en association avec son gendre, Clément Mazard.

      Sources : http://epehy.autrefois.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=69 [consulté le 19 janvier 2024]

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      verrier attribution par source

Des verrières d'origine ne restent que celles du chœur et des absidioles. Hormis la croix grecque présente en partie haute sur chaque verrière, aucune ne porte de décor figuré.

Les treize verrières du chœur (ill.) sont composées de trois panneaux réunis par des barlotières horizontales (traverses en fer d'un châssis de vitrail). Chaque panneau est consolidé par une vergette (tige métallique de petite section scellée dans la maçonnerie et maintenue contre le panneaux grâce à des attaches). Les verrières des absidioles (ill.) ne comptent que deux panneaux, eux aussi consolidés par une vergette. Chaque morceau de verre est serti dans un réseau de plomb.

Les verrières du chœur et des absidioles sont très similaires. Elles présentent une composition identique : d'une croix grecque en verre translucide inscrite dans un cercle en haut de la verrière, partent des rayons. Des entrelacs occupent l’espace entre les rayons. Les couleurs utilisées sont identiques : violet, vert, orange, ocre, bleu canard, parme, rose. Valentine Reyre utilise également de nombreux types de verre translucide qui ôtent au matériau sa transparence : verre cannelé, strié, vermiculé, chenillé, piqué, gaufré qui sont obtenus par impression des motifs par laminage mais aussi verre opacifié par un traitement à l’acide. Ces verres, tout comme les autres plus colorés, sont à la mode depuis la fin du XIXe siècle et sont utilisés aussi bien dans le vitrail religieux qui connait un renouveau, que dans celui, civil, utilisé en Art nouveau.

Des différences existent cependant entre les verrières. Les croix des verrières du chœur sont pattées. Celles des absidioles sont traversées par un ruban. La couronne autour de la croix est plus colorée sur les verrières des absidioles que sur celles du chœur. La partie entre les deux rayons centraux est occupée par des rangées de petits triangles et s’achève de nouveau par une rangée de triangles, pointe en bas, sur les verrières du chœur. Sur celles des absidioles on trouve des entrelacs en partie haute et des rectangles en partie basse. Enfin, si dans chaque ensemble (chœur et absidioles) la position des verres blancs translucides dans la composition du vitrail est identique quelle que soit la verrière, ce n’est pas systématiquement le cas des motifs en relief qui les décorent. Ce constat vaut particulièrement pour les verrières des absidioles dans lesquelles il est difficile de repérer un calepinage des motifs des verres blancs répondant à un rythme défini.

 Valentine Reyre a aussi participé à la reconstruction de l’église de Flesquières (Nord) (architecte Leprince-Ringuet, 1924-1928). L'auteur des cartons des vitraux de cette église est le peintre-verrier Lecourt qui a réalisé ici les verrières de Fontaine-Notre-Dame. Il est intéressant de noter la similitude entre les deux ensembles des verrières du chœur. Bien que les couleurs soient très différentes, on retrouve dans celles de Flesquières le même motif de rayons partant de la figure en haut de la verrière (la Colombe du Saint-Esprit à Flesquières). De même, l'association de verres colorés et de verres blancs translucides portant des décors moulés, tout comme les motifs de volutes, sont reproduits dans les deux églises.

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • baie libre, en plein cintre
  • Matériaux
    • verre, en plusieurs éléments décor dans la masse
    • verre translucide, coloré, incolore
    • plomb, réseau
  • Mesures
    • h : 180 cm (chœur)
    • la : 41 cm (chœur)
    • h : 110 cm (absidioles)
    • la : 41 cm (absidioles)
  • Précision dimensions

    Les largeurs des verrières du chœur et des absidioles sont identiques, seules les longueurs diffèrent (110 cm pour celles des absidioles, 180 pour celles du chœur).

  • Iconographies
    • croix grecque
  • Précision représentations

    Style Art déco.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit au titre objet

Documents d'archives

  • AD Nord. Série O, Administration et comptabilité communale ; sous-série 2 O, dossiers d'affaires communales 1800-1940 ; 2 O 240-120. Fontaine-Notre-Dame. Travaux - église, reconstruction 1925-1926.

    AD Nord : 2O240-120
    Projet de reconstruction de l’église : plans, façades, coupes, clocher.
  • A Évêché Cambrai. Série 7L : commission d'art sacré ; sous-série 7L 01 : fonds de la commission diocésaine d'art sacré ; 7L 01.75. Mobilier de l'église Saint-Martin de Fontaine-Notre-Dame [courrier de l'architecte à la commission et photographies], 1928.

    A Évêché Cambrai : 7L.01.75

Annexes

  • Biographie détaillée de Valentine Reyre, peintre et peintre-verrier (1889-1943).
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Girard Karine
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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Édifice
Église paroissiale Saint-Martin

Église paroissiale Saint-Martin

Commune : Fontaine-Notre-Dame
Adresse : rue de la Liberté