• inventaire topographique, canton de Villers-Bocage
  • mobilier et objets religieux
Tableau de l'autel secondaire de la Vierge : Vierge à l'Enfant avec sainte Agnès et saint Jean-Baptiste
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de la Somme
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Villers-Bocage
  • Commune Talmas
  • Adresse Église paroissiale Saint-Aubin , La Place
  • Emplacement dans l'édifice chapelle nord

Le tableau qui orne le retable de l'autel de la Vierge dans l'église de Talmas est une copie d'un tableau attribué au Titien, selon certains critiques d'art, ou à son atelier, selon d'autres. L'original, datable du 2e quart du 16e siècle, est entré en 1671 dans les collections de Louis XIV. Depuis la fin du 18e siècle, sa présence est attestée au Louvre, où il est resté jusqu'en 1946, date de son dépôt au musée des Beaux-Arts de Dijon.

Comme en témoigne la consultation de la base documentaire Arcade, relative aux commandes d’œuvres d'art passées par l’État, de nombreuses copies de cet original - un peu moins d'une trentaine attestées - ont été réalisées à la demande du gouvernement entre le début des années 1850 et la fin des années 1870, pour orner des églises paroissiales dans divers départements français. Mais, en l'état actuel des connaissances, aucune mention, ni dans les archives, ni sur le cadre du tableau, ne met en rapport la copie de Talmas avec cette politique de l’État français. Cette copie-ci, destinée à un retable et non au simple décor de l'édifice, résulte plus probablement d'une commande du clergé ou du Conseil de Fabrique. L'église de Talmas, endommagée par un incendie, ayant été reconstruite de 1822 (nef) jusqu'en 1853 (chœur), son mobilier a sans doute été renouvelé au cours de la même période.

Cette copie a été exécutée par un nommé Fusillier, dont la signature se déchiffre avec grande difficulté dans l'angle inférieur droit du tableau. Il doit s'agir de Joseph Fusillier (1793-1855), dessinateur et peintre amiénois, professeur et directeur de l'école communale de dessin de la ville d'Amiens, pour l'essentiel peintre de portraits, de tableaux de genre et de paysages. L’œuvre, très obscurcie par le jaunissement du vernis, ne semble pas porter de date. Fidèle aux mesures de l'original, cette copie s'en éloigne néanmoins par quelques rares différences de composition. Soit son auteur s'est basé sur une estampe qui n'a pas encore été identifiée, soit il s'est inspiré de l'une des deux gravures connues - gravées par Jean-Nicolas Lerouge avant 1815 et par Charles Normand avant 1832 - mais en modifiant quelques détails.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
  • Stade de création
    • copie de peinture
  • Lieu d'exécution
    Commune : Amiens
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Fusillier Joseph
      Fusillier Joseph

      François-Marie-joseph Fusillier (parfois orthographié à tort : Fusilier) est né à Amiens en 1793. Il y décède, célibataire, le 8 octobre 1855. Les documents qui le mentionnent le présentent comme professeur de dessin et de peinture, au moins à partir de 1828, et directeur de l'école communale de dessin de la ville d'Amiens.

      Il réalise des tableaux de genre, des paysages et des vues d'intérieur, ainsi que de nombreux portraits. Les tableaux religieux ne lui sont pas étrangers puisque en 1828, est placé dans la salle d'audience du tribunal de commerce d'Amiens, un tableau exécuté par lui et représentant le Christ mourant.

      Il a participé à des expositions à Arras dans le courant des années 1830, et aux expositions de la Société des amis des arts du département de la Somme en 1838 et 1845.

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      peintre signature
    • Auteur de la source figurée : d'après, peintre (incertitude)

Le tableau, de forme rectangulaire horizontale, est peint à l'huile sur une toile. Le cadre est rapporté.

  • Catégories
    peinture
  • Structures
    • plan, rectangulaire horizontal
  • Matériaux
    • matériau textile, support peinture à l'huile
  • Précision dimensions

    Dimensions du tableau : h = 130 ; la = 163. Dimensions totales avec le cadre : h = 154, la = 185.

  • Iconographies
    • figures bibliques, Vierge à l'Enfant, saint Jean-Baptiste
    • figure, sainte Agnès, martyre
  • Précision représentations

    Le tableau appartient à la famille des " saintes conversations " ou " conversations sacrées ", sujet iconographique apprécié dans l'Italie du nord aux 15e et 16e siècles. Ce thème réunit un nombre plus ou moins élevé de saints personnages - ayant vécu à des époques variées - autour ou à côté d'une Vierge à l'Enfant en majesté, assise devant un fond qui la met en valeur et la désigne comme l'élément majeur de la composition.

    Ici, quatre personnages se succèdent au premier plan, les têtes étant placées le long d'une diagonale ascendante. Cette disposition désigne les figures de droite, aux têtes dominantes, comme étant les plus importantes du groupe. À gauche, saint Jean-Baptiste enfant, avec anachronisme, est déjà vêtu de sa peau d'animal ou mélote. Il est accompagné d'un autre de ses attributs habituels, un agneau, allusion au Christ, l' " Agneau de Dieu " qui s'est offert en sacrifice pour le rachat du péché originel. Le centre du tableau est occupé par une belle jeune femme, assez richement vêtue et assise sur le sol. Elle ne possède aucun attribut, à l'exception d'une palme qui la désigne comme une martyre. Certains ont voulu y voir une sainte Catherine, par la proximité de cette représentation avec l'iconographie du " Mariage mystique de sainte Catherine " où la sainte se fiance à l'Enfant Jésus. Mais ici, la sainte ne prend pas l'Enfant dans ses bras, ni ne reçoit de lui un anneau nuptial. Puisque de sa main droite elle caresse la tête de l'agneau, on assimile généralement cette martyre à sainte Agnès - martyre romaine du début du 4e siècle -, qui possède elle-aussi un agneau comme attribut, par analogie entre son prénom et le nom de l'animal. Enfin, la partie droite de la toile est réservée à la Vierge assise devant un pan de mur et une colonne. L'air pensif, elle tient debout contre elle l'Enfant Jésus qui serre une pomme dans la main droite et détourne le regard des personnages présents. La nudité de l'Enfant, montrée sur le tableau original, est à Talmas masquée par un voile, rajouté pudiquement par le copiste. Toutefois, cette nudité et le geste de la Vierge qui présente le pied de son fils sont une allusion au dogme de l'Incarnation, qui professe que Dieu s'est incarné dans un corps humain pour accomplir le salut de l'humanité. La pomme que tient l'Enfant est d'ailleurs un rappel du péché originel.

    Le cadre de la scène est en partie confié à des éléments d'architecture, qui rappellent la redécouverte de la culture de l'Antiquité gréco-romaine par l'Italie des 15e et 16e siècles. La dégradation et l'assombrissement de cette copie ne permettent pas de constater la présence ou l'absence de certains détails. Mais, sur l’œuvre originale, il se trouve aux pieds de la Vierge un élément d'architecture brisé, qui symbolise la fin du monde antique païen marquée par l'avènement du Christ. Pour les deux-tiers, l'arrière-plan est occupé par un paysage de collines boisées, qui donne de la profondeur à la composition. Le copiste a toutefois omis un arbre et peut-être quelques bâtiments, visibles sur le tableau original.

  • Inscriptions & marques
    • signature, peint, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    La signature " Fusillier " est peinte dans l'angle inférieur droit du tableau.

  • État de conservation
    • mauvais état
  • Précision état de conservation

    On remarque des trous dans la toile (au-dessus de la tête de saint Jean-Baptiste, aux pieds de la sainte martyre, dans le coin inférieur droit), ainsi que quelques fentes. Une altération de la toile, au-dessus de la tête du petit saint Jean, a été jadis réparée par une pièce collée. La couche picturale est parcourue d'un réseau très dense de craquelures de diverses origines, parmi lesquelles on distingue - entre autres - des craquelures d'âge et des craquelures d'angle. Des écailles de peinture se détachent (soulèvements), ou sont déjà tombées, provoquant des lacunes de la couche colorée. Le tableau paraît très usé. Cette impression d'usure affecte surtout les parties les plus sombres de l’œuvre et pourrait être une altération résultant par exemple de la composition chimique d'une couleur, de son application ou d'une insuffisance de séchage. Le vernis a jauni et semble souffrir par endroits d'un début de chanci.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre objet, 1981/06/23
  • Référence MH

Dossier mis à jour par Christiane Riboulleau en 2020.

Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 1998, 2020