Dossier d’œuvre architecture IA60001182 | Réalisé par
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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  • patrimoine industriel, arrondissement de Clermont
Ancienne filature de laine, dite d'Egypte, puis usine de teinture Dilliseger, puis brosserie Lhoyer et Biet, puis Société Franco-Suisse de Brosserie, puis Société Générale de Brosserie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermontois - Plateau Picard - Mouy
  • Hydrographies le Thérain
  • Commune Mouy
  • Adresse 20 rue de la Gare
  • Cadastre 1997 AE 13
  • Dénominations
    filature, usine de teinturerie, brosserie
  • Précision dénomination
    filature de laine
  • Appellations
    Lhoyer et Biet, Société Franco-Suisse de Brosserie, Société Générale de Brosserie
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bâtiment administratif d'entreprise, entrepôt industriel, magasin industriel, bief de dérivation

Le site est à l'origine situé à l'extérieur de l'enceinte urbaine de Mouy. Une première filature de laine y est établie en 1813 par M. Robillard. D'emblée, elle prend l'appellation de filature d'Egypte. Elle passe ensuite entre les mains de M. Laroche, vers 1820, de Léger-Leroy, vers 1825, puis de Robillard, un peu avant le milieu du 19e siècle. A partir de 1853, l'usine est louée à Dillenseger, teinturier et apprêteur de tissus, qui l'exploite jusque dans les années 1870, date de fermeture de l'usine textile. Il faudra attendre la venue d'Anatole Lhoyer au début du 20e siècle pour que les bâtiments industriels trouvent une nouvelle destination. Anatole Lhoyer, contremaître dans la brosserie Thomas de Bury, quitte cette société en 1900 pour créer, avec sa soeur Stella Biet, sa propre brosserie. D'abord installée à Bury, la brosserie Lhoyer & Biet est transférée en 1904 à Mouy, dans les bâtiments de l'ancienne filature et tissage d'Egypte. En 1908, l'entreprise spécialisée dans la fabrication de brosses à dents en os et soies de porc, développe la production semi-automatique, grâce à son association avec une société suisse Tschumi, établie à Genève. Elle devient alors la Société Franco-Suisse de Brosserie. La nouvelle entreprise affirme son ambition en construisant, entre 1910 et 1912, une nouvelle usine entièrement mécanisée, à la place des anciens bâtiments de la filature. Par l'introduction de machines automatiques permettant d'augmenter considérablement la production et d'entamer parallèlement la fabrication de brosses à cheveux, la SFSB est avant 1914 l'une des principales brosseries du département de l'Oise, largement tournée vers l'exportation. Après Anatole Lhoyer, décédé en 1931, Raymond Lhoyer entre dans le conseil d'administration de l'entreprise à cette époque, à la place de son père. Au cours des années suivantes, il rachète progressivement les parts de la société afin de lui redonner un caractère familial. Il y parvient en 1949 et crée la Société Générale de Brosserie. L'année suivante, ses deux fils, Jean et Michel, participent activement à la gestion et au développement de l'entreprise. En 1963, le site se modernise par la construction de nouveaux bâtiments confiés à l'architecte local Roger Depersin. Il réalise un nouvel atelier de fabrication, le nouveau bâtiment administratif, la conciergerie et son logement, et réhausse l'atelier principal datant de 1910. L'ensemble de ces travaux est achevé en 1973. Au cours de cette période, la Société Générale de Brosserie investit le marché des ustensiles de maquillage et de cosmétique, notamment en développant des applicateurs de mascara pour les marques Ricils et Bourjois. La société rachète progressivement les terrains attenants, lui permettant de construire en 1978 un magasin pour les produits semi-finis et finis. Mais ce besoin d'espace supplémentaire trouve ses limites en 1983. Pour l'implantation d'un nouvel atelier destiné à la fabrication par injection plastique des flacons d'applicateurs de mascara, la SGB est contrainte de s'installer également sur la commune de Thury-sous-Clermont, distant de sept kilomètres. Actuellement, l'entreprise projète de quitter ses ateliers pour regrouper l'ensemble de ses unités de production dans la nouvelle zone industrielle d'Hondainville.

En 1815, la filature d'Egypte emploie 32 ouvriers, puis une cinquantaine en 1830. L'établissement fonctionne à l'époque avec une roue hydraulique verticale qui alimente huit cardes Douwglas, 24 métiers à filer et 4 boudinoirs. En 1859, l'énergie hydraulique fournie par la roue est combinée à une machine à vapeur Farinaux, à cylindre vertical fixe sans balancier et d'une chaudière Hurtrel. Cette dernière est remplacée en 1872 par une chaudière Lebrun et Lévêque de Creil. En 1910, l´usine est alimentée par deux moteurs à gaz pauvre de la force de 100 chevaux, pour l'un et de 40 chevaux, pour l'autre. La chaufferie était reliée à une cheminée en brique, qui a été démontée en 1939 (source orale). En 1911, l'usine employait 120 personnes et 300 autres ouvrières à domicile, employées sur toute la zone du Plateau picard pour le montage manuel des brosses. Par la suite, le travail à domicile diminue progressivement jusque dans les années 1930, pour s'éteindre définitivement avec la mécanisation accrue de l'entreprise. En 1970, l'usine produit plus de 150.000 brosses à cheveux par mois. En 1990, la production annuelle était d´environ 70 millions de brosses fines. L'usine comptait alors plus de 200 salariés. En 2004, la S.G.B. emploie 160 personnes. La production est essentiellement tournée vers les brosses à cils. Combinant une production traditionnelle de brosserie de toilette de haut-de-gamme et de brosserie pour cosmétique, l'entreprise possède plusieurs machines anciennes, telle qu'une décoreuse Thiré, de la fin du 19e siècle, une scie à ruban Panhard-Levassor des années 1920, deux machines à percer Thiré et deux machines à percer à et à monter semi-automatiques du constructeur allemand Zahoransky. D'autres machines ont été données au musée de la brosserie de Saint-Félix (ancienne brosserie Autin).

Marque déposée : "Gébé" et "Charcot", en 1906, en référence au docteur Charcot qui s'approvisionnait là pour ses brosses en vue de ses expéditions polaires. Existence d'un fonds d'archives.

Le site industriel est bordé par le Thérain et traversé par une dérivation formée en amont. Il est également situé dans un périmètre assez proche de la gare de Mouy. L'édifice le plus ancien est l'atelier principal de fabrication, construit en pierre de taille pour la façade sur cour et en moellons de pierre à joints rubanés, et jambages de briques pour les autres façades. Son élévation d'origine, en rez-de-chaussée et largement ouvertes par une série de baies occupant toute le largeur des travées, a été réhaussée d'un étage. Longeant la dérivation du Thérain, l'atelier de décorage est installé dans un bâtiment en brique, de six travées, largement percées de baies horizontales. Il est en rez-de-chaussée, surmonté d'un comble à surcroît. Sa couverture en tuile mécanique, est à longs pans, avec pignon couvert d'un côté et croupe de l'autre, interrompue par une lucarne en façade, ornée d'un fronton de rive en céramique. En vis-à-vis, de l'autre côté de la rivière, l'atelier de finition, installé dans une partie de l'ancienne chaufferie, est également en brique à six travées. Il est muni d'un étage, couvert d'un toit en tuile mécanique, à longs pans et croupes. A l'une de ses extrémités, l'appareillage du mur témoigne encore de la présence de la cheminée qui y était adossée. L'entrepôt aux matières premières est en pan de bois houdis de brique. Construit en rez-de-chaussée, il est simplement couvert d'un toit à longs pans et pignons couverts. Le bâtiment administratif, érigé à l'entrée de l'usine, développe sa façade de quatre larges travées, divisé par un triplet de fenêtres, le long de la voie qui mène à la gare. Il est construit en béton armé et pierre de taille reconstituée sur le pignon. Son élévation à travées est à un étage carré, couvert d'un toit en tuile mécanique, en béton. De l'autre côté de l'entrée, la conciergerie avec son logement de gardien adopte les mêmes caractéristiques de matériaux. Elle est en rez-de-chaussée et couverte d'un toit en tuile mécanique à longs pans et croupe. Le magasin, accessible depuis la rue, est un grand volume rectangulaire, construit en pierre de taille en façade et charpente métallique apparente avec essentage de tôles nervurées sur les côtés. Sa façade principale loge, au dessus du portail d'entrée, le fronton avec l'horloge et la date de 1899 qui provient de l'usine de chaussures Nashan.

  • Murs
    • brique
    • bois
    • béton
    • pierre
    • essentage de tôle
    • pan de bois
    • béton armé
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile mécanique, béton en couverture
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • énergie thermique
    • énergie électrique
    • produite sur place
    • produite sur place
    • achetée
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Oise. Série M ; Mp 2514. Etablissements insalubres et dangereux. Mouy.1837-1938.

  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 298. Cours d'eau et usines. Mouy. 1810-1860.

  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 299. Cours d'eau et usines. Mouy.1853-1860.

  • AD Oise. Série S ; 7 Sp 301. Cours d'eau et usines. Mouy.1872-1836.

  • AD Oise. Série S ; 9 Sp 177. Déclarations de machines à vapeur. Arrondissement de Clermont. Canton de Mouy. 1843-1902.

Bibliographie

  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Mouy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, [1835].

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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