Dossier IA02002859 | Réalisé par
Ancienne maison de commerce Samuel Joly, puis David, Troullier et Adhémar, puis David et Maigret
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Communauté d'agglomération et ville de Saint-Quentin

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Quentinois - Saint-Quentin
  • Commune Saint-Quentin
  • Lieu-dit Ville close
  • Adresse 24 rue des Canonniers
  • Cadastre 1814 D 1261  ; 2004 AK 167, 195
  • Dénominations
    édifice commercial
  • Précision dénomination
    maison de commerce
  • Appellations
    Samuel Joly, David Troullier et Adhémar, David et Maigret
  • Destinations
    immeuble de bureaux
  • Parties constituantes non étudiées
    entrepôt commercial, atelier de conditionnement, bureau, logement patronal, écurie

En 1750, furent implantés sur ce site le siège et la maison de commerce de la société de Samuel Joly (installé à Saint-Quentin depuis 1705), où cinq générations présidèrent jusqu'en 1845 à la destinée d'une des plus importantes maisons de négoce, puis de filature et de tissage de coton de Saint-Quentin. A cette date, le siège fut transféré dans l'enceinte de l'ancienne abbaye d'Isle. En 1875, la société David, Adhémar et Maigret, dont le siège est alors basé à Paris, rue du Sentier, acquiert les terrains de la rue des Canonniers pour y construire une maison de commerce (bureaux, entrepôts, atelier de conditionnement, écurie, etc), ainsi que le logement du directeur de la succursale de Saint-Quentin. L'année suivante, un tissage de coton est implanté au nord-ouest de la ville, dans le faubourg Saint-Jean (étudié). Cette entreprise, fondée en 1790 à Soissons par Alexis Possoz et transférée avant 1800 à Paris, implanta progressivement des succursales à Saint-Quentin, Mulhouse (transférée à Epinal en 1871), Tarare, Caudry, et Saint-Germain près de Belfort. L'implantation saint-quentinoise peut être datée de 1857, dans l'actuelle rue Anatole-France, sous la raison sociale Mennet-Possoz, David et Troullier, puis David, Troullier et Adhémar en 1869. Durant la période 1857-1875, la société fait travailler plus d'une centaine de métiers à tisser à domicile. La construction du tissage mécanique en 1875 n'entraîne pas l'arrêt du tissage à façon, actif jusqu'en 1914, ni celui des ateliers ruraux de tissage à la main, exploités dans la région de Saint-Quentin, à Roisel, Etreillers, Fresnoy-le-Grand, Epehy, Levergies, Hargicourt et Villers-Outreaux. Les diverses formes de tissage, à façon et industriel, et l'étendue géographique des sites ou zones de production expliquent la nécessité de la maison de commerce de la rue des Canonniers. Après la Première Guerre mondiale, la société David et Maigret ne participe pas au mouvement de concentration que l'on observe dans le cadre à la reconstitution industrielle. Les ateliers de tissage mécanique, mais aussi une partie du tissage rural, sont rééquipés, tandis que la maison de commerce, peu touchée par les destructions, reprend sa place au centre de l´organisation. Des entrepôts voisins prééxistants sur une parcelle voisine, à l'arrière du logement patronal, sont intégrés au site. Une cité ouvrière est édifiée, route de Fayet. En 1954, la société David et Maigret, qui possède alors neuf usines en France, décide la fermeture du site de Saint-Quentin où sont produits des percales, doublures de coton, tissus imprimés et linges de toilette. Dans les années 1960, la société SANELEC, fabriquant d'appareils électriques, reprend les locaux de la maison de commerce pour y implanter ses bureaux et entrepôts. Un hangar métallique est édifié dans les années 1970. L'entreprise, qui concentre actuellement ses installations dans la métropole lilloise, doit quitter prochainement le site, sur lequel sera édifiée une résidence. Dans le cadre de ce projet immobilier, seul l'ancien logement du directeur doit être conservé.

En 1900, la société David, Adhémar et Maigret emploie en France environ 2850 ouvriers, et dispose de 1270 métiers mécaniques, auxquels il faut ajouter un millier de métiers à bras, 200 à 300 machines à broder, 24 000 broches de filature de coton, etc. A cette date, l´entreprise emploie à Saint-Quentin près de 650 personnes dans ses ateliers de tissage mécanique et de broderie, et fait travailler 300 à 500 métiers à bras dans les campagnes voisines.

Les anciens magasins et bureaux, en L, sont composés d'un sous-sol, et de deux étages carrés, couverts d'un toit à longs pans et croupe en ardoise. L'élévation à travées est constituée de baies, couvertes d'arc en plein cintre, en pierre de taille de calcaire pour la façade antérieure (impostes et clefs d'arc seulement pour la façade postérieure). La travée centrale est percée d'une porte cochère, surmontée d'une baie encadrée de pilastres. Au dernier étage, la travée centrale, aveugle, portait une table, encadrée de pilastres et couverte d'une corniche en plein cintre, où était inscrite la raison sociale de l'établissement, aujourd'hui enduite. Les façades sont parcourues par des bandeaux en pierre de taille, scandés à chaque trumeau par un ancrage en fer forgé. Dans les sous-sols, subsistent les anciennes écuries (pavage, mangeoires, etc.). Les voûtains de briques, les poutres métalliques et les colonnes de fonte de ce niveau sont encore apparents. Dans la cour, dans l'angle du bâtiment, s'élève une tour d'escalier polygonale hors-oeuvre, couverte d'un toit brisé polygonal. Le logement du directeur, situé à l'arrière des magasins et bureaux, est constitué d'un sous-sol, d'un étage carré et d'un étage de comble. Construit en pierre de taille, il est couvert d'un toit brisé en pavillon, percé de lucarnes, dont une lucarne-attique de trois baies, au devant traité en pignon (façade postérieure). Les baies du logement patronal sont rectangulaires, à l'exception de celles des trois travées centrales de la façade postérieure, couvertes en plein cintre (aujourd'hui masquées en partie par un hangar accolé). La travée centrale de la façade antérieure (traitée en bossage continu au rez-de-chaussée) forme un ressaut. Des grilles en fer forgé et un perron de quatre marches conduisent à l'entrée de l'édifice. En fond de parcelle s'élèvent d'anciens entrepôts. Les premiers, construits dans les années 1970, ont une structure métallique mécano-soudée ; les seconds, antérieurs à 1914, à un étage carré, sont construits en brique, avec poteaux porteurs et charpentes mixtes bois-fer (tirants horizontaux et aiguilles pendantes métalliques). Ces entrepôts sont couverts de toits à longs pans en fibrociment et en tôles ondulées.

  • Murs
    • métal
    • acier
    • fonte
    • calcaire
    • brique
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise, tôle ondulée, zinc en couverture, ciment en couverture
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
    • toit brisé en pavillon
    • croupe
  • État de conservation
    menacé
  • Statut de la propriété
    propriété privée