Dossier d’œuvre architecture IA00076419 | Réalisé par
Dufournier Benoît (Enquêteur)
Dufournier Benoît

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.

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Barbedor Isabelle (Rédacteur)
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • patrimoine industriel, Somme
  • inventaire topographique, Amiens métropole
Ancienne usine de teinturerie et d'apprêts Fertel, puis Hagimont, puis Doulet, puis Fremaux (détruite)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Amiens
  • Hydrographies bras des Teinturiers
  • Commune Amiens
  • Lieu-dit faubourg Saint-Maurice
  • Adresse rue Octave-Tierce , ancienne rue de la Citadelle
  • Cadastre 1813 F 287 à 289  ; 1852 F14 117 à 122  ; 1984 BM 140, 142, 164, 165
  • Dénominations
    usine de teinturerie
  • Appellations
    Fertel, Hagimont, Doulet, Fremaux
  • Parties constituantes non étudiées
    conciergerie, cour, bureau, chaufferie, atelier de fabrication, pièce de séchage, atelier de réparation, magasin industriel, logement patronal

Entre 1893 et 1898, l'usine de teinture et apprêts Hagimont et Cie succède à l'entreprise Fertels fils, équipée d'une machine à vapeur Veillet-Lesueur de 30, 845 m3 et d'un séchoir Bled. Le plan joint à la déclaration de 1901 date peut-être les agrandissements réalisés par Frédéric Hagimont après la modification du parcellaire sans doute liée à l'aménagement de la rue de la Barrière-de-Gayant.

La comparaison du plan et de la représentation de l'usine figurant sur l'en-tête de papier à lettre de 1898 permet d'établir qu'on a construit les ateliers d'apprêts à l'est, agrandis ultérieurement au sud, comme le montre la différence de modénature des 5 travées sud. La conciergerie d'origine est partiellement conservée et le logement patronal est agrandi à l'est. De cette campagne de travaux date également la reconstruction du mur de clôture rue Octave-Tierce (anciennement rue de la Citadelle) et les deux dernières travées sud des ateliers d'apprêt qui présentent la même mise en œuvre de la brique, ainsi que le magasin construit à l'ouest du logement patronal. Les ateliers représentés sur l'en-tête de 1898 semblent partiellement conservés mais absorbés dans une nouvelle configuration. Des traces de reprise de la maçonnerie dans le mur ouest suggèrent cependant une reconstruction ultérieure. La salle des machines mentionnée sur le plan de 1901 est agrandie au nord. Au sud, deux nouveaux ateliers de teinture sont construits sur le canal et rue des Teinturiers. L'usine est dotée de nouveaux équipements, comme l'indique la déclaration de 1905, qui mentionne un séchoir à vapeur pour la teinturerie.

Enfin l'inscription ajoutée au cartouche confirme la nouvelle raison sociale de l'entreprise, devenue l'usine Doullet.

Le développement des ateliers en 1990 montre d'importants agrandissements réalisés au 20e siècle. Le logement patronal semble au contraire avoir perdu une extension au nord, visible sur le plan de 1901.

Malgré sa fusion avec l'usine voisine, dans l'entreprise Frémaux, la teinturerie avait conservé sa structure d'origine mais également une partie des constructions antérieures à 1898.

Une teinturerie est représentée à cet emplacement sur les cadastres de 1813 et 1852.

Selon la déclaration faite en mars 1893 (M 96848), la teinturerie Fertel fils est située 1 rue de la Citadelle. L'établissement possède alors une chaudière à vapeur Veillet-Lesueur et un séchoir Bled pour la teinture, fabriqués à Amiens. En avril 1893, une seconde déclaration indique que l'entreprise Fertel fils réalise teinture et apprêts.

L'entreprise devient SA Hagimont, qui procède à plusieurs agrandissements (conciergerie en 1895) et fait agrandir les ateliers de teinturerie en 1901 et 1911, construire un séchoir en 1901 (matrices cadastrales).

Un en-tête de papier à lettre de 1898 donne une représentation de l'usine de teinture et apprêts Hagimont et Cie, située en parcelle traversante, à l'angle des rues de la Citadelle et de la Barrière-du-Gayant ; elle est baignée au sud par le canal des Teinturiers. Le portail d'entrée est situé à l'est sur la rue de la Barrière-du-Gayant.

Les ateliers s'étendent à l'ouest de la cour sur toute la profondeur de la parcelle. Une cheminée est visible au niveau de la 4e halle. Au sud, en bordure du canal des Teinturiers, se situent plusieurs bâtiments : un pavillon couvert d'un toit à quatre pans prolongé à l'est par des ateliers à éclairage zénithal ouvrant au sud sur le canal ; une cheminée est visible à l'ouest. La partie est de ces ateliers est dotée d'une galerie couverte au sud. Au nord, un petit pavillon perpendiculaire en rez-de-chaussée est percé de larges ouvertures en anse de panier. Au nord de la parcelle, une construction en rez-de-chaussée surélevé à étage carré présente une façade sud à 5 travées. Une petite construction à étage carré percée de deux fenêtres au sud est appuyée sur le mur est, proche du portail d'entrée.

Le plan de 1901, joint à une déclaration de mars 1903 (M 81740), figure un édifice construit en parcelle d'angle traversante de plan trapézoïdal avec un pan coupé au nord-est, à l'angle de la rue de la Citadelle (actuelle rue Octave-Tiercé). Le portail d'entrée est situé à l'est sur la rue de la Barrière-du-Gayant. A l'ouest de la cour, sont situés des ateliers (magasins, forge, menuiserie) suivant un même alignement, puis un atelier d'apprêt au sec qui forme une saillie sur la cour ; à l'est, les salles d'apprêts s'appuient sur le mur de clôture à l'est et sur les ateliers de teinture au sud, construits le long du canal. Au cœur des ateliers apparaissent les générateurs et les machines à vapeur. A nord de la parcelle, la conciergerie de plan massé est désormais isolée du mur de clôture et le logement du directeur, formé de trois corps de bâtiment accolés formant un L.

En octobre 1905 F. Hagimont déclare un séchoir à vapeur pour teinturerie (M 96860). Comme l'indique l'en-tête de son papier à lettre, il possède alors, outre l'usine de teinture, apprêts et impression de Saint-Maurice, un tissage mécanique à Mareuil (62), deux tissages mécaniques à Amiens, l'un rue des Bouchers, l'autre à Saint-Pierre-lès-Amiens, bureaux et maison de vente rue Saint-Leu.

Les archives communales attestent de l'extension du hall de pliage de la teinturerie Doulet, en 1962, sur les plans de l'architecte Bernard Bougeault. Le plan joint à la demande figure l'affectation des locaux à cette date (doc. 3).

Selon le dossier établi par l'enquête de 1985, la teinturerie Doulet, attestée en 1929, fusionne avec l'usine voisine Dupetit, dans le cadre du rachat par le groupe Frémaux.

L'édifice occupe une parcelle d'angle traversante, dont le tracé est de forme courbe au nord. Le portail d'accès à l'usine est situé à l'angle nord-est, rue de la Barrière-de-Gayant (fig. 4).

Au nord de la parcelle se situent la conciergerie et le logement patronal, qui dispose d'une cour plantée au nord, sur la rue Octave-Tiercé. Un bâtiment en briques, présentant un pignon découvert sur rue percé de deux fenêtres à linteau de fer, occupe l'angle nord-ouest de la parcelle (fig. 8).

La conciergerie de plan massé est construite en briques ; le toit en bâtière est couvert de tuiles mécaniques. Un cartouche porte l´inscription TEINTURE APPRETS / DOULET (fig. 5 et 6).

Le logement patronal est construit en retrait d'alignement suivant une orientation de biais par rapport à la clôture de briques dont l´appareillage présente un décor à losanges (fig. 7). De plan allongé à pignons découverts, il est construit en briques ; le toit à deux pans est couvert d'ardoises. La façade nord présente 5 travées à l'ouest d'un refend signalé par une souche de cheminée. A l'est du refend les façades en briques sans ouverture présentent un appareillage à décor de losanges semblable à celui de la clôture. La façade sud présente 4 travées à l'ouest du mur de refend et 2 travées à l'est. Une petite cour sépare la demeure des ateliers qui occupent la presque totalité de la parcelle.

A l'est, les ateliers bordant la rue de la Barrière-de-Gayant sont construits en briques avec un étage de soubassement rachetant la pente de la rue (fig. 9, 10, 11). On distingue 11 travées au nord, rythmées par des pilastres et percée d´ouvertures hautes à arc segmentaire surligné par un arc de décharge en saillie, et 6 travées au sud, séparées par des pilastres et percées de fenêtres à arc segmentaire. La façade continue masque des sheds visibles en façade sur cour. Le mur sud présente un appareillage à décor de losanges et une surélévation en parpaings d´agglomérés.

A l'ouest, des ateliers à deux vaisseaux parallèles au mur de clôture sont prolongés à l´est et au sud par des ateliers couverts de sheds couverts en tuiles. Au sud, les ateliers sont formés de quatre vaisseaux parallèles au canal ; l´un en surplomb du canal, le quatrième au sud, en bordure de la rue des Teinturiers (fig. 13, 14, 15). Ils présentent des façades sur rue (est et sud) en parpaings d´agglomérés masquées par un enduit et des couvertures à quatre pans en tuiles. A l´ouest, 3 sheds présentent un pignon en pan de fer hourdi en briques.

Au cœur des ateliers, un corps de bâtiment en pan de fer hourdi en parpaings d'agglomérés avec toiture à lanternon en tôle ondulée est prolongé au sud par un corps présentant une façade enduite au sud et à l'ouest en en briques à l'est.

Un hangar en parpaings de béton couvert en tôle ondulée est imbriqué dans l'ensemble, au nord de la cour, protégeant une rampe d'accès au niveau de soubassement.

  • Murs
    • brique
    • fer pan de fer
    • enduit partiel
    • essentage de tôle
    • parpaing de béton
  • Toits
    tuile mécanique, ardoise, matériau synthétique en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, 1 étage carré, étage de comble, comble à surcroît
  • État de conservation
    détruit après inventaire
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Ce dossier de recensement du patrimoine industriel de la Somme, établi en 1985 par Benoit Dufournier, a été mis à jour et enrichi par Isabelle Barbedor, en 2002, dans le cadre de l’inventaire topographique d'Amiens métropole.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série M ; M 81740. Déclarations et autorisations d'appareils à vapeur.

  • AD Somme. Série M ; M 96860. Déclarations et autorisations d'appareils à vapeur.

  • AD Somme. Série M ; M 96848. Déclarations et autorisations d'appareils à vapeur.

  • AC Amiens. Série O ; 3 O 4 6084. Rue Octave-Tierce, n° 17 (1962).

  • AD Somme. Série P ; 3 P 21/120. Section F. Quartier Saint-Maurice. Matrices des propriétés bâties 1856-1913.

Documents figurés

  • Amiens. Plan cadastral. Section F, dite de Saint-Maurice, dessin, Grevin géomètre, 1813 (AD Somme ; 3 P 1162).

  • Plan cadastral. Section F, dite de Saint-Maurice, 14e feuille, dessin par Leblanc géomètre, 1852 (DGI).

  • Teinture et Apprêts Hagimont et Cie, vignette extraite d'un en-tête de papier à lettres, vers 1898 (AD Somme ; M 96854).

  • Plan de l'usine de teinturerie F. Hagimont, dessin, 1901 (AD Somme ; M 81740).

  • Plan de la teinturerie Doulet, plan d'exécution surchargé, [1962] (AC Amiens).

Date(s) d'enquête : 1985; Date(s) de rédaction : 2002
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dufournier Benoît
Dufournier Benoît

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1985 à 1992, en charge du recensement du patrimoine industriel.

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Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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