Des moulins à blé et à huile à la cartonnerie
Avant d'être occupé par une cité ouvrière Saint Frères, le site est marqué par la présence de deux moulins hydrauliques implantés sur les rives de la Nièvre et de son bras de dérivation. Un moulin à blé et un moulin à huile sont mentionnés au début du 18e siècle. Tous deux appartenaient au duc de Chaulnes, baron de Picquigny, et exploités par Thuilliez (moulin à blé) et Pierre Sainte (moulin à huile) en 1727. Au milieu du 18e siècle, le moulin à huile est loué à Beaussart, qui s'en rend acquéreur en 1792. Le moulin à blé est également vendu à la même période et acquis par son dernier exploitant Pierre-François Thuillier. Au début du 19e siècle, le moulin Thuillier est équipé d'une de deux roues par-dessous. En 1853, lors de l'élaboration du règlement d'eau des moulins, ils apparaissent comme étant la propriété de M. Beaussart, qui fait édifier, vers 1860, plusieurs bâtiments complémentaires pour les besoins de son activité. Vers 1870, l'usine est convertie en fabrique hydraulique de carton d'emballage, avant d'être vendue, le 3 mai 1881, à Saint Frères (acte passé devant Me Toupart à Flixecourt). Pour autant, l'entreprise n'utilise pas la force hydraulique présente pour son activité textile. En 1896, elle décide au contraire de démonter les moulins, de combler l'un des bras de décharge de la rivière la Nièvre pour y construire une importante cité ouvrière, qui prendra le nom de cité Saint-Maurice.
La construction de la cité ouvrière
Les maisons qui constituent la cité Saint-Maurice sont déclarées (imposées) comme constructions neuves à partir de 1898. Son développement connaît trois phases principales qui s'échelonnent jusqu'en 1910. La première, qui marque le début de campagne entre 1898 et 1899 rassemble 26 logements. Les matrices cadastrales recensent la présence de 6 maisons en 1898 (106 à 118 rue Georges-Outrebon) et 20 maisons en 1899 (50 à 88 rue Georges-Outrebon). Cette première campagne est complétée entre 1903 et 1904 de 73 logements : 58 logements déclarés constructions neuves en 1903 (rue Georges-Outrebon et rue Marius-Sire) et de 15 autres maisons en 1904 (rue Marius-Sire). Enfin, 7 maisons achèvent le développement de la cité vers 1908 (90 à 102 rue Georges-Outrebon imposées comme constructions neuves en 1910). Les maisons de la première campagne de construction ne sont plus imposables en 1900 et 1901 en tant d'habitations à bon marché. En 1909, la cité Saint-Maurice compte 112 maisons et 599 habitants (recensement de population).