Dossier d’œuvre architecture IA60005320 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Église paroissiale Saint-Martin d'Oroër
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Oroër
  • Adresse rue de l'Église
  • Cadastre 2019 D 335
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Martin

Bien qu’il n’en reste plus de trace visible aujourd’hui, l’origine de l’église d’Oroër remonte à l’installation d’un monastère mérovingien dirigé par saint Évrost (ou Évrou) à la fin du 6e siècle. Au siècle suivant, c'est Angadrême qui, sous l'impulsion de l'évêque de Paris Chrodebert, rénove l’établissement religieux grâce à une communauté de moniales autour du tombeau du saint. Un église ou une chapelle est alors construite. L’abbaye de femmes aurait été dispersée à la suite des raids des Normands au 9e siècle. Les religieuses se seraient retirées à Beauvais avec les reliques de saint Évrost (abbé André Delettre, 1842).

D’après les découvertes réalisées lors de travaux au 17e siècle, l’église actuelle aurait été construite sur les fondations de l’ancienne abbaye (documentation de S. Leclerc recueillie par l’association pour la connaissance et la conservation des croix et calvaires du Beauvaisis). Il est possible que l’élévation nord de la nef construite en silex et épaulée par des contreforts en faible saillie appartienne à la période romane (fin 11e siècle ?). Le tracé légèrement oblique de ce mur en comparaison du reste de l’édifice semble en tout cas confirmer son antériorité.

L’édifice est en effet presque entièrement reconstruit à la fin du 15e (côté sud de la nef et chœur avec remplages des baies de style gothique flamboyant, blochets sculptés de la poutre sablière) et au du début du 16e siècle pour la chapelle du côté sud (date de 1605 inscrite sur la clé pendante de la voûte) et l'entrée occidentale de style Renaissance (chapiteaux ioniques, fronton triangulaire et portique à l’antique). Enfin, une sacristie est construite au cours du 19e siècle (analyse stylistique).

Le dossier renseignant les différentes campagnes de travaux de l’église conservé aux Archives Départementales de l’Oise permet d’étayer l’histoire architecturale de l’édifice au cours du 19e siècle. Des restaurations dans les maçonneries ont lieu en 1836 par Mr. Tallart. Le clocher connaît également plusieurs campagnes de travaux à partir de la seconde moitié du 19e siècle : charpente et couverture réparées en 1866-1867 par Alexandre Parmentier, couvreur à Noyers-Saint-Martin et Rémy Potier, charpentier à Tillé. En 1876, un ouragan détruit une partie du clocher qui doit être réparé. En 1905, la foudre vient le frapper et de nouveaux travaux sont entrepris. En 1926, M. Jumel Defrance, couvreur à Sainte-Eusoye, refait les toitures du clocher en ardoise d’Angers et répare une partie du toit en ardoise de l’église. Enfin, la couverture en tuiles de la nef est refaite en 1934.

Durant l’Occupation, les Allemands détruisent le clocher en raison de la proximité de l’église avec l’aéroport de Tillé et les pistes de décollage (documentation de S. Leclerc). Comme le montre une carte postale du début du 20e siècle (coll. part.), l’ancien clocher était beaucoup plus haut et effilé que l’actuel.

D’importants travaux sont réalisés au début des années 2000 (les travaux prennent fin en 2011). À cette occasion, le plafond de la nef est refait, la couverture en tuile de la chapelle est remplacée par de l’ardoise, le porche de la façade occidentale est restauré, les façades sont ravalées, des poutres du clocher sont changées et le carrelage central de la nef est remplacé (documentation de S. Leclerc).

L’église se trouve dans l’agglomération d’Oroër, rue de l’Église. Elle est entourée du cimetière. Légèrement orientée, elle comprend un porche en charpente et torchis, une nef et un long chœur, augmenté d’une chapelle côté sud et se terminant par une abside à trois pans. La sacristie s’appuie contre le côté est de la chapelle. Le clocher, de plan polygonal tout comme l’imposante flèche qui le surmonte, est soutenu par une imposante charpente mise en place dans la dernière travée de la nef. Son accès s’effectue par un escalier dans œuvre, en charpente et à vis installé dans la nef côté nord.

Les maçonneries de l’édifice sont principalement constituées de pierre. Si le chœur, la chapelle sud et l’élévation sud de la nef sont en pierre de taille de moyen et petit appareil, l’élévation nord de la nef et une grande partie du mur de façade sont constituées de moellon de silex. L’entrée occidentale est maçonnée en pierre de taille : la porte bâtarde inscrite dans un arc en plein cintre est encadrée par deux pilastres aux chapiteaux ioniques et couronnée par un bandeau plat. La brique est employée ponctuellement : dans les fondations, les contreforts, deux travées du chœur côté nord (formant un bandeau) et la façade occidentale (en parement sur le pignon et au-dessus de l’entrée, formant un petit portique surmonté d’un fronton triangulaire).

L’église est éclairée par quatorze baies dont deux pour la sacristie. Deux baies du chœur présentent des remplages ornés de mouchettes et soufflets tandis que la baie de la chapelle, en arc plein cintre, comprend deux lancettes géminées couronnées d’un oculus et d'écoinçons ajourés. Les autres baies sont toutes en arc brisé à l’exception de la baie de la première travée du chœur côté nord. Elles sont garnies de verrières.

Les toits sont à longs pans et terminés par un pignon découvert pour la nef et une croupe polygonale pour le chœur. La chapelle est couverte d’un toit à deux pans avec un pignon couvert. Le toit de la sacristie est en appentis. La tuile habille les toitures de la nef et de la chapelle tandis que l’ardoise est employée pour le chœur, la sacristie et le clocher (essentage et couverture).

À l’intérieur, le plafond de la nef est constitué du plancher du comble tandis que le chœur est couvert d’une fausse voûte lambrissée en berceau. La chapelle côté sud est surmontée d’une voûte d’ogive, en pierre, ornée d’une clé pendante. La date de 1605 est peinte sur cette dernière. Une peinture murale figurative décore le mur ouest.

Des lambris d’appui garnissent la nef tandis que le chœur est orné de lambris de demi-revêtement. Des blochets sculptés décorent la poutre sablière du chœur. Le centre de la voûte est également orné d’un médaillon et de deux monstres.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
    • petit appareil
    • silex moellon
    • brique
    • essentage d'ardoise
  • Toits
    ardoise, tuile plate
  • Couvrements
    • fausse voûte en berceau
    • lambris de couvrement
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • croupe polygonale
    • toit à deux pans pignon couvert
    • appentis
    • flèche polygonale
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en charpente
  • Techniques
    • sculpture
    • vitrail
    • ferronnerie
    • peinture
    • céramique
  • Précision représentations

    Dans le chœur : les blochets sculptés de la poutre sablière sont constitués de deux visages humains collés. Au centre de la voûte pendent deux monstres aux gueules ouvertes. Entre les deux se trouve un médaillon sculpté d'une rosace végétale. Le carrelage du chœur offre de riches motifs végétaux et géométriques.

    Dans la chapelle : la clé pendante de la voûte représente un bourgeon surmonté d'un socle feuillagé. La date de "1605" est peinte en partie supérieure. Une peinture murale représentant la Cène orne le mur ouest.

    Les verrières seront détaillées dans le dossier de présentation du mobilier de l'église.

Documents d'archives

  • AD Oise. Série J ; sous-série 49 J : 49 Jp 16. Oroër. Inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2008.

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 11168. Oroër. Église (1836-1934).

Bibliographie

  • BONNET-LABORDERIE, Pierrette. Saint Evroul, Evrou ou Evrost. Les fêtes Jeanne Hachette, sainte Angadrême, patronne de Beauvais. Groupe d'études des monuments et oeuvres d'arts de l'Oise et du Beauvaisis. Bulletin n°155, 2013.

    p. 11.
  • DELETTRE, André (Abbé). Histoire du diocèse de Beauvais depuis son établissement, au IIIe siècle, jusqu'au 2 septembre 1792. Beauvais : A. Desjardins, 1842, volume II.

    p. 260-266.
  • VERMAND, Dominique. Églises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecœur. Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005.

    p. 46.

Documents figurés

  • Oroër. L'Église, carte postale, éd. inconnu, [1er quart du 20e siècle] (coll. part.).

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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