Dossier d’œuvre architecture IA60003180 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Le village du Gallet
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Le Gallet
  • Dénominations
    village
  • Parties constituantes non étudiées
    mairie, école, abreuvoir, puits, croix de chemin, place

Le Gallet est un village-rue qui épouse la forme du banc de sable sur lequel il est implanté. Situé sur un léger promontoire, il domine de petites vallées qui prolongent les bras de la Selle, au nord et au sud. À l’est, il rejoint la plaine vers Viefvillers. Il semble que le village se soit développé au Moyen Âge à la suite de l'implantation d'une maison de templiers dépendante de la commanderie du Bois d'Écu. L'habitat est groupé en une seule agglomération, le chef-lieu. Au dernier recensement en 2018, le Gallet comptait 175 habitants.

Si au 19e siècle la population se consacrait majoritairement à la fabrication d'étoffes de laine à domicile, elle s'est tournée vers des activités exclusivement agricoles à partir des années 1880, à la suite du déclin de la petite industrie textile dans les campagnes picardes. Cette évolution est en effet commune à tous les villages de l'ancien canton de Crèvecoeur. Ce phénomène explique que les fermes constituent la typologie d'habitat la plus représentée au Gallet aujourd'hui. D'autre part, à partir des années 1990, une légère hausse démographique a entrainé la construction de pavillons résidentiels aux extrémités du village.

Origines

Le nom du village tire son origine de l’abondance de galets dans le sol de cette zone. Cette caractéristique tire son origine de l’ère tertiaire (de -66 à -2,6 millions d’années) où la mer, en se retirant, a laissé un banc de galets et de sable à cet endroit (A. Demangeon).

C’est dans une charte du cartulaire du chapitre d'Amiens datée de 1223 qu’apparaît pour la première fois "Galetz" pour désigner un domaine situé à l’emplacement de l’actuel village. Dès le 13e siècle, les Templiers y acquièrent des terres. En 1226, Amicie de Breteuil fait don du domaine du Gallet aux Templiers ("villam que dicitur Le Galet"). Les Templiers se seraient installés au lieu-dit la Cense, au nord-est du village, visible sur le cadastre de 1933 sous la forme "Bout de la Sence". L’établissement qu’ils y auraient fondé aurait été détruit pendant la guerre de Cent Ans. Louis Graves indique la présence de vestiges à cet emplacement. Ce lieu aurait dépendu de la commanderie templière du Bois d'Écu.

En l'état actuel des connaissances, rien n'est connu sur l'histoire de la commune pour les périodes moderne et révolutionnaire. Au 19e siècle, les activités se multiplient au village, bien qu'elles soient toujours dominées par la sergetterie à domicile. Un sablonnière communale est active dans le Bois du Gallet, à l’ouest du village. Un moulin à vent était implanté le long de la route entre Le Gallet et Viefvillers. Dans la seconde moitié du 19e siècle, la famille Peaucellier, enrichie par l'agriculture, a fait bâtir une maison de notable en brique avec ses bâtiments agricoles alignés sur la rue.

Le 20e siècle a particulièrement marqué l'histoire de la commune. Durant la Première Guerre mondiale, Le Gallet, qui se trouvait sur la ligne d'arrière-front, a été une zone de stationnement des troupes et abritait une réserve de munitions. D'après des témoignages oraux, les habitants et habitantes déterrent encore parfois des explosifs et obus dans leur terrain. Enfin, dans les années 50, un incendie a brûlé une partie du village, ce qui peut expliquer le nombre important d'habitations postérieures à cette date.

Évolution de la morphologie et du parcellaire

La forme du village a peu changé depuis le milieu du 19e siècle (carte de l'état-major). Il est toujours constitué d’une unique rue, légèrement courbe. Le noyau de l'agglomération, se trouve au centre, autour de l’église et de son cimetière, pôle paroissial. Une place publique s’est développée à cet endroit. Le village s’est ensuite étendu le long de la voie de circulation, vers l’est et l’ouest. Une mairie a ensuite été construite un peu plus à l'est, en 1867 (date portée sur la façade).

Au cours du 19e siècle, des exploitations agricoles importantes se sont installées à l’écart du centre, aux sorties de la zone habitée (fermes au n°44 rue de la Sablonnière et au n°29 rue du Pressoir). Certaines sont toutefois situées au centre du village (14 rue de la Sablonnière, 1 rue du Pressoir).

Le parcellaire, à la manière des villages de la vallée de la Selle, est irrégulier, formé de lanières plus ou moins larges. Après les courtils situés à l'arrière des habitations se trouvaient des pâtures, plus nombreuses que dans les villages des zones de plaine plus à l’est.

Avec l’exode rural à partir de la seconde moitié du 19e siècle, lié au recul de l’industrie textile à domicile, le nombre d'habitations baisse, le bâti devient moins dense, et certaines parcelles se vident. Le cadastre de 1933 montre en effet un cadre bâti plus lâche, avec des habitations espacées les unes des autres. Si tel est toujours le cas aujourd’hui, le village s’est toutefois étiré en dehors des limites historiques du Tour de Ville, aux extrémités est et ouest de l’artère principale où plusieurs pavillons modernes ont été construits.

Lieux partagés et structurants

Les limites du Gallet : croix de chemin et Tour de ville

Quatre croix ont pu être relevées au Gallet. Les deux premiers se situent au centre du village. La croix de la place de l'église a été érigée en 1823 par la famille Lenglier avant d'être cédée à la commune. Après avoir été détériorée pendant la Première Guerre mondiale, elle a été restaurée en 1924 puis plus récemment, en 2001 (archives de l'Association des croix et calvaires du Beauvaisis). La seconde croix a été construite en 1858 par la famille Christophe, en face de leur maison (où elle se trouve toujours au n°14 rue de la Sablonnière). Elle a été restaurée par la commune vers 1975. Les deux dernières croix sont installées aux limites nord (au bord du sentier du tour de ville, juste après la mare) et est du village (croix installée en 1991 en remplacement d'une ancienne en mauvais état) .

Une ceinture de courtils et de pâtures entoure le village. Un sentier de tour de ville sépare nettement les habitations et les prés des terres labourables. Il est accessible par des chemins perpendiculaires à la rue principale, au centre du village (route vers Catheux, ancien chemin en face de l’entrée du cimetière, chemin à côté de la mairie) et à ses extrémités est et ouest. Cette forme et ce réseau de sentiers sont déjà visibles sur la carte d’état-major au milieu du 19e siècle et sont donc certainement des acquis d’Ancien Régime. Toutefois, comme le montre ce même plan, au milieu du 19e siècle, le village s’est déjà aggrandi au-delà des limites du sentier de Tour de Ville. Les fermes implantées après la rue du Forestel (qui constituait la limite orientale du village) en témoignent.

Collecter et partager l’eau

Compte tenu de la nature sèche et poreuse des sols, la gestion de l'eau a toujours constitué un véritable enjeu dans les villages du plateau picard. Plusieurs mares et puits se trouvent dans le village. Les mares permettaient de collecter l’eau à la suite de fortes pluies pour constituer des réserves à incendie ainsi que des abreuvoirs pour les animaux. La Notice descriptive de l'Oise en dénombre 6 en 1902. Quatre ont pu être relevées aujourd'hui. Deux d'entre elles se situent aux sorties du village : en direction de Viefvillers et de Catheux. Les deux autres se trouvent davantage au centre : la première entre les n° 12 et 14 rue du Pressoir ; la seconde entre les n°34 et 36 rue de la Sablonnière.

Quant aux puits, le premier est visible entre les n°9 et 11 rue du Pressoir. Prenant la forme typique des édicules architecturés, il conserve ses maçonneries en calcaire taillé. Le second n’est plus visible en élévation. Il est implanté en face du n°12, rue de la Sablonnière.

Aménagements et édifices publics

En face de l’église, se trouve la place plantée publique. Elle prolonge la rue principale du village en l'élargissant. Les vastes bandes de pelouses de cette dernière font penser à un usoir, espace d'usage privé ménagé devant les habitations mais ouvert sur la voie publique. Cette zone servait à entreposer du matériel, le tas de fumier ou à faire stationner les animaux.

La mairie-école, édifiée en 1867 (date portée), se situe au centre du village, un peu à l’est de l’église. Elle comprenait la mairie, une salle de classe et le logement de l’instituteur.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes, 17e siècle, 18e siècle
    • Principale : Epoque contemporaine, 19e siècle, 20e siècle
  • Typologies
    plateau ; village-rue
  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Oise. Série J ; sous-série 49 J : 49 Jp 14. Le Gallet, inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2007.

  • AD Oise. Série M ; sous-série 6 M : 6 Mp 405. Le Gallet. Recensements de population (1820 à 1936).

Bibliographie

  • DAIRE (père). Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de doyenné de Conty. Le Cabinet historique de l'Artois et de la Picardie, 1896, T. 11.

    p. 238.
  • DEMANGEON, Albert. La Picardie et les régions voisines. Artois, Cambrésis, Beauvaisis. Paris, Guénégaud, 1905.

    p. 69.
  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Crèvecœur, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1836.

    p. 53-54.
  • LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).

    p. 236.
  • Notice descriptive et statistique sur le département de l'Oise. Paris : Imprimerie du du service géographique, 1902.

    p. 238.
  • OISE. Archives départementales. Répertoire méthodique détaillé de la sous-série 2 O. Administration communale. Établi par le bureau des archives modernes, archives départementales de l’Oise, 2019.

    p. 920.

Documents figurés

  • Le Gallet. Copie du cadastre dit napoléonien, section du village, 1852 (AD Oise ; 2 O 5451).

  • Le Gallet, cadastre rénové, section B, feuille 1, 1933 (AD Oise ; 1964 W 92).

  • Le Gallet, cadastre rénové, section A, feuille 1, 1933 (AD Oise ; 1964 W 92).

  • Le Gallet (Oise). Le bureau de tabac, carte postale, éditeur inconnu, [1er quart du 20e siècle] (coll. part.).

  • Environs de Crèvecœur. Le Gallet, carte postale, Debray-Bollez éd., [1er quart du 20e siècle] (coll. part.).

  • Environs de Crèvecœur. Le Gallet, la Grande Rue, carte postale, éd. inconnu [1er quart du 20e siècle] (coll. part.).

Annexes

  • Les activités anciennes des habitantes et habitants du Gallet
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général