Dossier collectif IA80001522 | Réalisé par
Justome Elisabeth
Justome Elisabeth

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie de 2002 à 2006, en charge du recensement du patrimoine balnéaire de la côte picarde.

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  • patrimoine de la villégiature, La Côte picarde
Les casinos de la Côte picarde
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de la Somme
  • (c) SMACOPI
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    casino
  • Aires d'études
    Bresle Yères, Trois Vallées

Les premiers casinos établis sur la Côte picarde sont conçus pour abriter les baigneurs en cas de mauvais temps ou de forte chaleur (Le Crotoy (1884), Saint-Valery (1877), Cayeux-sur-Mer (1858), Mers-les-Bains (1868) ou encore Ault (1858). C'est la raison pour laquelle ils sont implantés au plus près du lieu de baignade. Quand cet abri gagne son autonomie et devient en plus d'un lieu de rencontre, de lecture et de distractions, un espace où l'on joue de l'argent, il conserve cette position centrale et devient l'un des monuments structurants de la station et de la plage.

Au Bois-de-Cise, la configuration du site ne permet pas cette implantation sur la plage. Le casino initialement prévu au milieu de l'échancrure de la falaise est finalement implanté au centre de l'avenue principale, dans un ancien café. Sa présence contribue à faire de cette avenue un axe principal de déambulation, au même titre qu'une digue promenade. C'est aussi le cas à Fort-Mahon-Plage, où le casino est implanté au centre de l'avenue de la Plage, perpendiculaire au front de mer.

La Côte picarde a connu de nombreux casinos, comme il est fréquent de le constater en d'autres points du littoral français. Ils sont transformés, agrandis ou reconstruits, pour être adaptés à l'évolution des besoins mais également en raison des assauts de la mer ou des dommages de la seconde guerre mondiale.

Au Bourg-d'Ault, les casinos établis au pied de la falaise ont souffert des assauts répétés des vagues [ill.]. Sur la plage voisine d'Onival, le Petit casino est construit en retrait de la plage à la suite de la destruction du Kursaal en 1914. A Mers-les-Bains, le casino a migré suivant les déplacements des limites administratives mais aussi en raison de la gêne visuelle qu'il causait aux riverains. La seconde guerre mondiale a causé la destruction ou la forte dégradation des casinos de Mers-les-Bains, du Bourg-d'Ault, de Cayeux-sur-Mer, du Crotoy et de Fort-Mahon-Plage.

Les casinos de la première génération sont des constructions de petite taille, en toile ou en bois. A Cayeux-sur-Mer, une "tente casino" ou "cabane mobile en bois" est attestée en 1858. A Mers-les-Bains, les deux premiers casinos (1869 et 1880) sont aussi construits en bois [ill.], comme ceux du Bourg-d'Ault (1858, 1879). Ce mode de construction permettait une rapidité d'exécution et un démontage rapide en cas de besoin.

Les casinos de la deuxième génération, construits autour de 1900, sont élevés "en dur". La maçonnerie permet d'élever des édifices plus hauts et d'apposer un décor sculpté en façade, donnant un caractère monumental à l'édifice. Kursaal à Cayeux. Le casino de Cayeux-sur-Mer, construit sur les plans de Léon Käppler, à partir de 1908, domine la plage [ill.]. Au Bourg-d'Ault, l'extension largement vitrée réalisée en 1910 sur les plans de l'architecte Jacques Robichon permet de profiter de la vue sur la mer à l'abri des vents [ill.].

Symbole de la modernité de la station, les casinos sont régulièrement reconstruits ou transformés.

Entre les deux guerres, les projets de style Art Déco apparaissent à Ault et à Fort-Mahon-Plage. Le nouveau casino du Bourg-d'Ault (1932-1933) se distingue sur la côte située au sud de la baie de Somme, où l'architecture de la Belle-Epoque prédomine [fig. 5]. A Fort-Mahon-Plage, le casino est un assemblage d'additions et de modernisations successives que cache de façon efficace la large façade [ill.].

A partir de 1950, ce sont des constructions plus sobres, voire austères, ne laissant pas apparaître en façade l'effervescence vécue à l'intérieur. Celui de Cayeux-sur-Mer arbore un parement de galets, clin d'oeil à la plage qui lui fait face [ill.].

Actuellement, seul le casino de Cayeux-sur-Mer est encore en activité. Ceux de Mers-les-Bains et du Crotoy ont été détruits, celui de Fort-Mahon-Plage est désaffecté, enfin ceux de Saint-Valery-sur-Somme et du Bourg-d'Ault sont à usage de salle municipale.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle, 3e quart 20e siècle
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérés 24
    • étudiés 15

Annexes

  • Etablissements de bains et casinos sur la côte picarde
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Département de la Somme
(c) SMACOPI
Justome Elisabeth
Justome Elisabeth

Chercheur à l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie de 2002 à 2006, en charge du recensement du patrimoine balnéaire de la côte picarde.

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