Histoire de la rue jusqu'à la Première guerre mondiale
La partie ouest de la rue de gare est construite sur les vestiges de l'ancienne église Notre-Dame (12e siècle) rasée en 1659 lors de la construction des nouveaux remparts de Vauban. C'est sur l'espace libéré par la destruction de ces derniers en 1847 que la place de la gare est installée. Elle est créée en 1870, en même temps que l'on construit la gare (Dégardin, 1945).
La rue de la gare apparaît sous cette seule appellation dans les recensements de population à partir de 1872. Il n'y a, à proprement parler, jamais eu de "place de la gare".
Elle est totalement rasée pendant la Première Guerre mondiale.
Les étapes de la reconstruction de la place
La gare est reconstruite à partir de 1920. Quelques bâtiments sont reconstruits dès 1921, mais l'essentiel des reconstructions (80%) se situe cependant en 1923 et 1924.
Cette zone étant peu bâtie avant guerre, la part des constructions édifiées sur un terrain nu (et non sur les ruines d'un bâtiment préexistant) est plus importante que dans le reste de la ville.
Les architectes
Il semble que l'on doive l'essentiel des reconstructions à Eugène Bidard : 8 des 11 dossiers de dommages de guerre conservés aux AD du Pas de Calais pour cette partie de la ville concernent des immeubles bâtis par cet architecte : une maison de commerce pour Monsieur Joseph Wiart (AD Pas-de-Calais, 10R9/38), une habitation-estaminet à l'actuel n°1 de la rue Derroja pour Madame Veuve Leclerc-Verdel achevée en 1921 (AD Pas-de-Calais, 10R9/48), des habitations (AD Pas-de-Calais, 10R9/58 et 10R9/94).
Les deux autres architectes sont Eugène Rousseau (coopérative n°3) pour un magasin de chaussures (AD Pas-de-Calais, 10R9/56), et Charles Thiollier travaillant pour la coopérative de le Transloy pour une maison-estaminet (AD Pas-de-Calais, 10R9/96). Ces bâtiments n'ont à ce jour pas été identifiés.
L'aspect de la rue reconstruite
Le côté nord de la rue est, comme avant guerre, entièrement occupé par la gare mais les ateliers qui prolongeaient la gare à l'est ont été remplacés par une grande halle à nef unique en briques et béton située à l'extrémité ouest de la rue.
On trouve en face de la gare beaucoup de maison-estaminet (6 dénombrées), souvent construites à la demande de veuves, quelques maisons d'habitation et des commerces. Ce type de fonction est habituellement situé à proximité de la gare. La place a également compté un hôtel dont l'activité ne semble pas perdurer au delà de 1931.
Il n'y a pas d'unité visuelle entre les différentes constructions de la place, tant en termes d'élévations, que de matériaux, de décors ou de forme de toiture. On note la présence d'une maison présentant un des rares pignons pas de moineaux de la ville. Les maisons sont isolées sur leur parcelle ou jointives mais toutes sont à front de rue.
Les évolutions ultérieures
Si la forme de la place n'a pas été modifiée jusqu'à aujourd’hui, son aspect a cependant beaucoup été bouleversé par la transformation de l'hôtel Sheffield en coopérative agricole (1949) et la destruction de la gare (2015).
Photographe au service régional de l'Inventaire général du patrimoine culturel.