Dossier d’œuvre objet IM80002063 | Réalisé par
Riboulleau Christiane (Rédacteur)
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • opération ponctuelle, canton de Villers-Bocage
  • mobilier et objets religieux
Statue (demi-nature) : sainte Catherine d'Alexandrie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Villers-Bocage
  • Commune Cardonnette
  • Adresse Église paroissiale Saint-Vaast , place de l' Église
  • Emplacement dans l'édifice entrée du chœur

Aucune information ne nous est parvenue sur l'histoire de cette statue de sainte Catherine, qui ne comporte en outre aucune inscription. Stylistiquement, l'œuvre paraît influencée par l'imagerie religieuse populaire du 19e siècle (imagerie d’Épinal, images de dévotion) qui s'est elle-même inspirée de productions artistiques des siècles précédents. Cette statue, qui rappelle certaines œuvres du 17e siècle par la taille de la couronne et la forme du surcot, pourrait néanmoins avoir été réalisée vers le milieu du 19e siècle, avant que la statuaire de terre cuite, puis de plâtre, ne succède à la statuaire de bois dans les églises.

Elle provient donc probablement de la précédente église de Cardonnette, l'actuel édifice ayant été bâti à partir de 1893.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 19e siècle , (incertitude)

La statue est taillée dans un bois tendre. Son intérieur est creux - au moins dans la moitié inférieure du personnage - et cet évidement est obturé au revers par un panneau de bois rectangulaire et vertical. Elle est constituée de plusieurs pièces de bois : la plus importante correspond au corps et à la tête, tandis que des éléments plus petits ont été rapportés pour des pans du manteau, les avant-bras, les mains, la couronne, de même que pour la roue, ses rayons et ses pointes. Les poignets sont fixés aux avant-bras à l'aide de clous métalliques. Si l’œuvre est entièrement sculptée, on remarque néanmoins que le dos est traité plus grossièrement que les autres faces, indiquant que la statue était probablement à l'origine placée contre un mur ou dans une niche. L'ensemble est peint de plusieurs couleurs, appliquées sur un apprêt blanc.

  • Catégories
    sculpture
  • Structures
    • revers sculpté
    • intérieur creux
    • évidement obturé au revers
  • Matériaux
    • bois, en plusieurs éléments taillé, peint, polychrome, sur apprêt
  • Précision dimensions

    Dimensions totales : h = 86 ; la = 46 ; pr = 25. La hauteur a été mesurée couronne comprise, et la largeur, roue comprise.

  • Iconographies
    • sainte Catherine d'Alexandrie
  • Précision représentations

    Sainte Catherine d'Alexandrie est représentée debout, richement vêtue. Elle porte une longue robe, une tunique courte et un surcot brodé et frangé dont le bord inférieur adopte la forme de grands festons. Un long manteau, maintenu à l'origine par un fermail, repose sur ses épaules, partiellement recouvert par un petit mantelet de fourrure. Un voile tombe à l'arrière de sa tête, coiffée d'une couronne qui fait sans doute allusion à la haute naissance de la sainte. Son attribut caractéristique, la roue hérissée de pointes - l'un des instruments de son martyre -, est placé à côté d'elle. Dans ses mains, elle tenait deux autres attributs qui ont disparu. La position des doigts et la comparaison avec d'autres statues représentant le même sujet incitent à penser qu'il s'agissait de la palme du martyre et de l'épée de sa décollation. On remarquera que certains attributs fréquents de la sainte ne sont pas représentés ici, tel le livre ouvert des Saintes Écritures, ou encore l'homme de petite taille souvent figuré à ses pieds, et qui évoque, soit l'empereur Maximien - son persécuteur -, soit l'un des philosophes d'Alexandrie. Il est vrai que ces derniers attributs sont surtout présents sur les statues d'Ancien Régime, en particulier du Moyen Âge et de la Renaissance, et que la roue à pointes suffit ici pour identifier le personnage.

  • État de conservation
    • mauvais état
  • Précision état de conservation

    Le bois a été attaqué par de nombreux insectes xylophages qui ont laissé des trous d'envol. La partie antérieure de la terrasse est d'ailleurs complètement rongée. La peinture qui recouvre l’œuvre a disparu à différents emplacements, laissant voir l'apprêt blanc, si ce n'est le bois. Il est même possible que la statue ait été décapée par endroits, comme le suggère par exemple l'observation de la roue. Trois doigts du personnage sont cassés aux mains et il manque à la roue des rayons et des pointes. Le fermail du mantelet s'est détaché, et les attributs que sainte Catherine tenait dans ses mains ont disparu. Enfin, la pièce de bois qui obture l'évidement dans le dos de la statue menace de se désolidariser de l’œuvre et est renforcée par des bouts de ruban adhésif qui se décollent.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections

La dévotion pour sainte Catherine a dû connaître un renouveau dans la région de Villers-Bocage au 19e siècle, car nombreuses sont les églises de ce canton qui conservent une statue en bois de cette sainte, sculptée à cette époque. Outre celle de Cardonnette, on peut citer, par exemple, les statues de Vaux-en-Amiénois, Montigny-sur-l'Hallue, Mirvaux, Bavelincourt, Béhencourt, Rubempré et même Talmas, cette dernière provenant sans doute de la transformation d'une sainte Marguerite avec son dragon.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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