Dossier d’œuvre objet IM02002773 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
Plouvier Martine

Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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  • mobilier et objets religieux, la cathédrale de Soissons
Tableau : Crucifixion
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Soissons Agglomération - Soissons-Sud
  • Commune Soissons
  • Adresse Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais , place Cardinal-Binet

En 1926, l'évêque de Soissons, Monseigneur Henri Binet, obtient de la Congrégation du Concile l'autorisation pour les chanoines de la cathédrale de célébrer l'office de semaine, pendant la saison d'hiver, dans leur salle capitulaire et sacristie.

À cette fin, il y fait établir un autel. Une lettre du prélat adressée au chapitre le 28 décembre 1926 précise : "Il [l'autel] sera surmonté du tableau du Crucifiement qui est dans mon salon, tableau du XVe siècle m'affirment les connaisseurs. Je me plais à en faire don au Chapitre". Le tableau offert est - sans aucun doute possible - celui-ci, les mesures de la toile correspondant exactement à l'ouverture du cadre du retable de l'autel de l'actuelle salle capitulaire. L'autel est inauguré le 27 janvier 1927 (d'après le registre des délibérations du Chapitre).

Malheureusement, l'évêque ne mentionne pas comment cette peinture est arrivée en sa possession, et rien n'est donc connu sur la provenance originale du tableau, ni sur son auteur, aucune signature n'ayant été remarquée. Au premier abord, la composition et certains détails de la scène, de même que le traitement des personnages, rapprochent le tableau de Crucifixions germaniques ou flamandes de la première moitié du 16e siècle (Hans Memling, Hans Baldung Grien, Martin van Hemskerck, Lucas Cranach, etc.). Pourtant, il s'agit de la copie inversée d'un dessin du peintre flamand Jan Van Der Straet (1523-1605) - dit aussi Giovanni Stradano -, qui appartient à un ensemble iconographique daté de 1589, consacré à la vie de la Vierge et conservé actuellement au château de Windsor. Ces œuvres, qui sont le travail préparatoire à l'exécution d'une suite d'estampes intitulée Beatae Intacta Semper Virginis Mariae Vita, ont été gravées par le Flamand Adriaen Collaert (1560-1618). Bien que les gravures ne soient pas datées, elles ont sans doute suivi de peu la réalisation des dessins préparatoires et, même dans le cas contraire, sont antérieures à 1618, date de décès du graveur. La gravure représentant la Crucifixion a servi de modèle pour ce tableau, qui présente néanmoins quelques différences avec l'estampe - en particulier, la Sainte Femme qui se détourne en pleurant.

Le tableau, de forme rectangulaire verticale, est peint à l'huile sur toile. L'œuvre est dépourvue de cadre.

  • Catégories
    peinture
  • Structures
    • élévation, rectangulaire vertical
    • non encadré
  • Matériaux
    • matériau textile, support, en un seul lé peinture à l'huile
  • Précision dimensions

    Dimensions totales : h = 128,5 ; la = 101.

  • Iconographies
  • Précision représentations

    Le tableau est presque entièrement occupé par des personnages qui laissent peu de place au paysage. La nature se résume au ciel ténébreux que mentionnent les Écritures. Au centre et de face, se dresse la croix du Christ. Ce dernier, qui vient de mourir, est encadré par les deux larrons. Le bon larron a son visage tourné vers le Christ, tandis que le mauvais larron se détourne. À notre gauche, au pied de la croix, sont rassemblés la Vierge et saint Jean, debout, sainte Marie-Madeleine, agenouillée en train de pleurer, deux saintes femmes, dont l'une prie et l'autre essuie ses larmes. Derrière eux, sont rassemblés des amis et disciples. Au premier plan, trois bourreaux agenouillés jouent aux dés les vêtements du Christ. Les soldats romains sont groupés à notre droite. Le premier plan est occupé par des cavaliers en armure, dont l'un tient la hampe d'un étendard portant l'inscription SPQR.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association diocésaine
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre objet, 2008/09/12
  • Référence MH

Documents d'archives

  • A Évêché Soissons : Cathédrale de Soissons. Archives du chapitre, 5 D 4 (1919/1984). Registre des délibérations du chapitre de l'église cathédrale de Soissons (années 1919-1984).

    Copie de la lettre de Monseigneur Binet, datée du 28 décembre 1926 ; délibération du 27 janvier 1927.

Bibliographie

  • BARONI VANNUCCI, Alessandra. Jan Van Der Straet detto Giovanni Stradano, flandrus pictor et inventor. Milano, Roma : Jandi Sapi Editori, 1997.

    p. 276-277 (n° 436), p. 395-396 (n° 696).
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2012, 2017
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
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Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Plouvier Martine
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Historienne, Martine Plouvier a été conservateur régional de l'Inventaire général de Picardie, conservateur en chef aux Archives nationales et directrice du Centre d'études et de recherches prémontrées.

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