Photographe du service régional de l'Inventaire général Hauts-de-France.
- inventaire topographique, Condé-sur-l'Escaut
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté d'agglomération Valenciennes Métropole
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Commune
Condé-sur-l'Escaut
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Lieu-dit
Condé-sur-l'Escaut centre
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Adresse
18 rue Dervaux
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Cadastre
1826
D1343
;
1875
D2
350
;
2010
AR
376
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Dénominationsmaison
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Appellationsmaison des Dames de la Charité de saint François de Sales, hospice des veuves
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Destinationsmaison, hospice
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Parties constituantes non étudiéescour
Ce bâtiment actuellement à usage de maison d'habitation peut être daté par analyse stylistique de la 1ère moitié du XVIIe siècle ; sa parenté formelle le rapproche de l'édifice mitoyen (IA59002046) avec lequel il n'est pas exclu qu'il ait eu un lien historique.
En 1857, l'édifice est identifié sous l'appellation de "maison dite des dames de Chantal" ; par ailleurs l'existence d'un "couvent des dames de saint François de Salles" [sic] est mentionnée en 1792 (AD Nord, 1Q 649) : ces indications pourraient laisser penser qu'il était question d'un couvent de Visitandines. Cependant les archives de l'ordre de la Visitation (Annecy) ne mentionnent pas de présence d'une fondation à Condé. Il s'agit en fait d'une maison dont la confrérie des Dames de la Charité de Condé eut l'usage à la fin du XVIIIe siècle. En effet le 4 novembre 1774 par contrat devant notaire, M. Despinoy, chanoine de la collégiale Notre-Dame de Condé et curé de la paroisse, acquérait cette maison pour le compte des "Dames de la Charité" (AD Nord, C 10890), dont l'établissement à Condé fut confirmé par des lettres patentes du roi datées de mars 1778 puis enregistrées devant le parlement de Flandre le 6 août. Les Dames, au nombre de deux puis de quatre (en 1787) se dévouaient gratuitement au service "corporel" et spirituel des malades de la ville, qu'elles visitaient tous les jours à domicile. La maison était destinée "tant à y tenir leurs assemblées que pour y préparer les bouillons, médicaments et autres secours dont [elles feront] la distribution". Un "Coutumier des Dames de la Charité de Condé, fait en 1788", est cité en 1926 comme étant conservé dans l'église paroissiale.
Après la Révolution, la maison fut affectée au bureau de bienfaisance communal. En 1857, elle fit l'objet d'un échange de propriété et d'usage entre le bureau et la commission des hospices de la ville : l'hospice des Vieilles veuves (dit aussi hospice des Grandes veuves), installé rue de l'Escaut et dévolu lors de sa fondation en 1662 par Catherine Dutilloeul veuve d'Etienne Duquesne à l'accueil de 12 "veilles veuves ou filles", propriété de l'administration des hospices, s'avérait être dans un tel état de "vétusté" que sa destruction s'imposait. À cette occasion, l'architecte Louis Dutouquet, de Valenciennes, fut chargé de l'expertise de la maison de la rue Dervaux, qualifiée de "saine, bien aérée, spacieuse (elle pourrait loger plus de 20 pensionnaires)" comme l'indiquent les archives (AD Nord, série X).
La création de l'hospice de Condé rue du Maréchal-de-Croÿ rendit inutiles les fondations préexistantes : la maison de la rue Dervaux fut vendue en 1885 au sieur Charles. Des transformations ont altéré le bâtiment dans les années 1980-90 : reprise des baies, enduction au ciment lissant la modénature (fers d'ancrage et cordon, sur la façade sur cour) ; l'enduit de ciment imitant un appareil de pierre, faisant suite à celui du presbytère voisin, est datable des années 1930.
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Période(s)
- Principale : 1ère moitié 17e siècle
L'édifice est composé de deux corps de bâtiment accolés, implantés parallèlement à la rue Dervaux.
Chaque corps de bâtiment est couvert par un toit à longs pans débordant, reposant sur des corbeaux de bois taillé, à égouts retroussés, portant actuellement des tuiles mécaniques flamandes. Le gros-œuvre est constitué de briques, sur un solin de pierre calcaire en moyen appareil, les encadrements de baies et les angles étant traités en chaînages harpés.
Un mince cordon de pierre divise les façades à mi-niveau. Des fers d'ancrage ouvragés indiquent la présence de tirants de raidissement de la maçonnerie. Un enduit de ciment, imitant la pierre à refends côté presbytère, lisse et épais côté cour, dissimule partiellement les matériaux constitutifs. Une baie rectangulaire barlongue située sur la façade faisant retour vers le presbytère a conservé une division par meneau et traverse de pierre.
La façade sur rue, peu percée, comprend trois baies cintrées. Les ouvertures de la façade sur cour qui affichaient sur un cliché de 1969 des châssis à petits bois et une couverture en arc segmentaire, ont été dénaturées lors de l'enduction récente de ciment. Sur la façade arrière, les baies ont été réduites en hauteur (linteaux de béton et parpaings).
La cave est accessible par un escalier ouvrant sur la cour : elle est divisée en plusieurs pièces ; la plus vaste est équipée d'un manteau de cheminée monumental dont les piédroits sont moulurés en pierre. Au-dessus du rez-de-chaussée surélevé par la présence de la cave, se développent l'étage carré puis l'étage de comble éclairé par des ouvertures dans les pignons.
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Murs
- brique
- calcaire
- enduit partiel
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Toitstuile flamande mécanique
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Étagessous-sol, 1 étage carré, étage de comble
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Couvertures
- toit à longs pans
- noue
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État de conservationremanié
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Techniques
- ferronnerie
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Représentations
- ornement géométrique
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Précision représentations
Ferronnerie ornementale : fers d'ancrage ouvragés.
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
Les affectations successives de cette maison en font un unicum à Condé ; son ancienneté et sa typologie peuvent cependant la rapprocher de sa voisine, l'actuel presbytère, 13, place Saint-Wasnon.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Département du Nord - Archives départementales
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- (c) Monuments historiques
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Documents d'archives
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AD Nord. Série C ; 8933, 10890. Association des dames de la Charité (1777, 1787) .
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AD Nord. Série Q ; sous-série 1Q 649. Etablissements conventuels à Condé, 1792.
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AD Nord. Série X, hôpitaux de Condé ; sous-séries / 472 / Ia / 2 (1807-1810), Ia /3 (1823-1824) ; 473 / Ib / 3 (1825) ; / Ib / 8 (1886) ; 477 / IIIb / 2 (1820-1824), IIIb / 6 (1857), IIIb / 9 (1885). Hospice des vieilles veuves ou grandes veuves.
Chercheur au service régional de l'Inventaire général du patrimoine culturel.
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