L’église paroissiale Saint-Martin de Wemaers-Cappel présente une évolution architecturale marquée, qui s’étend du Moyen Âge à l’époque contemporaine (ill.). Son histoire se reconstitue grâce aux archives communales conservées aux Archives départementales du Nord (sous-série 2 O 653), aux gravures de l’album Flahault du Comité Flamand de France, et à l’étude de référence publiée par Christiane Lesage dans les "Annales du Comité Flamand de France" en 1999 (tome 57). La presse locale conservée au Comité Flamand de France permet également de consolider les informations récentes.

Origines romanes

Le premier sanctuaire, édifié en grès ferrugineux de Cassel, voit le jour à une date indéterminée. Un plan ancien, mentionné par Christiane Lesage (LESAGE 1999, p. 39), permet d’identifier des vestiges attribuables à cette phase romane, notamment le vaisseau central et une portion du mur du chœur, de forme basilicale.

XVe – XVIIe siècles : extensions et remaniements

À la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, une chapelle à chevet plat est ajoutée au volume initial. Elle conserve une autonomie structurelle et aurait été édifiée à l’initiative de Jean de Zuytpeene, seigneur de Thoriswald (LESAGE, 1999, p. 45).

Durant la seconde moitié du XVIe siècle, l’église s’agrandit par la construction d’un vaisseau latéral sud, suivi, sans doute, du vaisseau nord. Des bases de meneaux, conservées dans les parties inférieures de certaines baies, témoignent de cette phase constructive.

Au XVIIe siècle, le chœur fait l’objet d’un agrandissement (LESAGE, 1999, p. 46), marquant une nouvelle étape dans le développement de l’édifice.

XIXe – XXIe siècles : restaurations et patrimonialisation

En 1824, un devis prévoit la reconstruction en brique de la partie supérieure du mur de façade, alors jugée en mauvais état, ainsi que le renouvellement partiel de la couverture (AD Nord, 2O653/8). Aucune trace de réception des travaux ne permet toutefois de confirmer leur réalisation. En 1840, la toiture est refaite en ardoises anglaises. En 1844, la cloche est refondue par le maréchal-ferrant Verbecke, tout en conservant son poids initial de 330 kg (AD Nord, 2O653/9).

En 1896, une date portée sur la façade suggère de légères réparations, bien que peu documentées (LESAGE, 1999, p. 40). L’année suivante, le 6 juin 1897, la foudre frappe le clocher et sa flèche. Des travaux de réfection de la couverture sont confiés à Monsieur Wanaverbecq, qui les mène entre 1899 et 1901 (AD Nord, 2O653/10).

Courant XIXe siècle, une gravure de l’album Flahault (ill.) donne à voir une représentation de la façade principale, assez fidèle à l’état actuel.

La sacristie, est construite au début du XXe siècle, sans précisions. Une carte postale de la même période (ill.) documente quant à elle l’environnement immédiat de l’église : cimetière, haies basses, arbres.

Le 28 avril 1947, l’église Saint-Martin est inscrite à l’inventaire des Monuments historiques.

De nouvelles campagnes de travaux sont menées en 1952, 1978 et 1990 (La Voix du Nord, 24/06/2020). Deux photographies conservées dans les archives du Comité Flamand de France et datées des années 1970-1980 (ill.) montrent les clôtures alors en place autour du bâtiment.

En 2008, la charpente de l’église, en particulier celle du clocher dont les bases se sont affaissées, fait l’objet d’une importante restauration. Les couvertures en ardoise sont intégralement reprises (cf. Seydoux, lien web).

En 2010, des travaux complémentaires sur les toitures sont engagés pour un montant de 584 149,35 € (L’Indicateur, 27/10/2010).