Photographe du service régional de l'Inventaire général Hauts-de-France.
- inventaire topographique, Le Quesnoy centre
- enquête thématique régionale, La seconde Reconstruction
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté de communes du Pays de Mormal
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Commune
Le Quesnoy
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Adresse
1-15 rue Tanis
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Cadastre
2024
E
1133 à 1139, 1483 à 1485
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Dénominationsmaison
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Précision dénominationmaisons en série
Le rang apparait construit sur tous les plans et cadastres anciens. La rue Tanis, qui s'appelle alors rue de Valenciennes, mène directement à la porte du même nom, faisant de la rue un axe majeur de circulation et d'implantation du bâti d'habitation et de commerces. Sur les cadastres et états de section du XIXe siècle cette mixité des fonctions est toujours visible. Pour ne prendre en exemple que le cadastre de 1897 (parcelles 241 à 254), les numéros actuels 1 et 3 étaient la propriété d'un marchand de beurre qui y avait sa maison, sa remise et ses bureaux, le n°5 était occupé par une maison de rentier avec un grand jardin d'agrément, le n°9 accueillait une maison et un atelier appartenant à un menuisier, des maisons de rapport occupaient l'emplacement des numéros 11 et 7, et l'extrémité du rang vers la rue Goa (actuelle n°15) abritait la maison et l'entrepôt d'un peintre en bâtiment...
Cette rue, qui ne subit que quelques dégradations pendant la Première Guerre mondiale, ainsi que l'indique le code couleur du plan dressant l'état des destructions établi en 1921 (AD Nord, 50Fi2285), est totalement détruite pendant le conflit suivant. Les photographies aériennes réalisées par l'IGN montrent que le terrain est encore en ruine en 1949 mais que les maisons sont construites en 1957.
L'échange avec l'héritier de M. Désertot a permis d'attribuer la construction du rang à l'architecte Marcel Mélon et à l'entrepreneur Berger-Désertot.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 20e siècle , daté par tradition orale
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Auteur(s)
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Auteur :
Mélon Marcelarchitecte (incertitude), attribution par tradition oraleMélon Marcel
Marcel Mélon est né en Hautmont en 1895. Il suit des cours à l'École Pratique de Commerce et d'Industrie de Fourmies (où il obtient le certificat de fin d'études) puis à l'Université du Travail de Charleroi de 1910 à 1912. Il est élève libre à l'École des Beaux-Arts de Bruxelles pendant la Première Guerre mondiale. Il obtient la patente en 1927. Entre 1930 et 1945, la plus grande partie de son activité est la construction de demeures individuelles et de boutiques, la plupart construites à Hautmont. Pour chaque projet, il réalise l'enveloppe du bâtiment ainsi que l'aménagement intérieur (cheminées, escaliers, dessins des carrelages...) et le mobilier.
Il travaille avec d'autres architectes comme Adolphe Danis (1886- ) ou André Lurçat (1894-1970) à qui l'on doit la reconstruction de Maubeuge.
Après la guerre, il réalise la reconstruction de la ville du Quesnoy. Il décède à Hautmont en 1969.
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Auteur :
Berger-Désertot (1912 - 1973)entrepreneur attribution par tradition oraleBerger-Désertot
La société est fondée en 1921 par Henri-Étienne Désertot et Antoine Berger. Le premier est originaire de Beaune où il était exploitant d'une carrière de pierre calcaire et le second de Lyon. Tous deux arrivent au Quesnoy au moment de la Première reconstruction. Les deux beaux-frères fondent leur entreprise en 1921, sous le nom d'Entreprise Berger-Désertot, et commencent par travailler à la reconstruction des ouvrages d'art de la SNCF dans les zones détruites par la guerre. Ils ont sans doute participé à la reconstruction du Quesnoy, mais sans qu'il soit possible de leur attribuer avec précision des œuvres réalisées.
Avant la Seconde Guerre mondiale, Maxime (le fils d'Henri-Étienne) évolue comme joueur de football professionnel dans les clubs de Valenciennes, puis Lille et en équipe de France B. En 1946, il reprend la direction de l'entreprise et participe activement à la reconstruction du Quesnoy. Dans les années 1970, l'entreprise a construit les immeubles d'habitation de la gendarmerie ainsi que les étages supérieurs du corps de l'ancien corps de garde de la place du général Leclerc.
À la mort de Maxime, en 1973, l'entreprise est reprise par son fils Jean-Luc. Elle a cessé son activité en 1978.
De la fin de la guerre à sa fermeture, elle a compté environ 65 salariés et intervenait pour tous corps d'état sauf les toitures et la vitrerie.
(Informations recueillies en mars 2025 auprès de Jean-Luc Désertot, fils de Maxime Désertot)
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Auteur :
Entre les rues Goa et et Carlier, le rang occupe tout le coté ouest de la rue Tanis. Il est complété par deux maisons mitoyennes à l'entrée de la rue Carlier.
Chaque immeuble dispose d'un petit jardin sur l'arrière.
Description
Le rang associe plusieurs typologies de bâtiments : maisons individuelles de taille variable (n°5 à 11 et 15), petits immeubles collectifs (n°1 et 3) et magasin (n°13). Tous ces bâtiments sont construits en briques posées en appareil anglais (alternance de briques posées en panneresse et boutisse sur un même rang) avec un soubassement enduit en béton. Ils sont couverts par une toiture débordante à longs pans et chéneau, couverte en tuile mécanique. Les extrémités du rang s'achèvent par une croupe et la rupture entre les immeubles, provoquée par la déclivité du sol, est marquée par un pignon découvert reposant sur un petit culot.
Les immeubles présentent des élévations différentes : un étage carré pour l'extrémité nord de la rue (n°5 à 15) mais deux pour celle au sud (n°1 et 3). L'étage de combles se retrouve sur tous les immeubles, mais la largeur comme le nombre des lucarnes est variable. Elles peuvent être sur le versant ou interrompre l'avant-toit, et pour ces dernières, présenter un appui fin ou au contraire un appui jardinière. L'immeuble n°1 est agrémenté d'un oriel de plan rectangulaire, dont les grandes baies vitrées sont protégées par un garde-corps en fer forgé à motifs géométriques.
Toutes les baies sont horizontales, soit d'un seul tenant (n°1 ou n°11), soit résultant de l'association de deux baies plus petites réunies sous un même linteau et partageant le même appui, et séparées par un trumeau central en brique nue ou recouvert par un enduit béton. Les seules baies verticales sont celles éclairant la cage d'escalier de l'immeuble collectif n°3. Lorsqu'elles ne sont pas entourées par un chambranle cadre, les baies présentent systématiquement un linteau et un appui saillants en béton et des embrasures à ressauts. Enfin, trois façades présentent un oculus au droit de la porte d'entrée (n°1, 5, 7) et une maison (n°7) et un immeuble collectif (n°3) disposent d'une porte de garage.
La maison à boutique au n°13, avec sa grande vitrine avec huisseries bois au rez-de-chaussée, présente une configuration unique dans le rang.
Le cas particulier des portes
Toutes les portes présentent un ébrasement à ressaut. Lorsque la porte est entourée d'un chambranle débordant en béton, ce qui est le cas le plus fréquent et concerne les n°3, 5, 7, 9 et 15 l'ébrasement est enduit en béton. Dans le cas où elle est simplement couverte par un linteau en béton, ce qui ne concerne que le n°9, l'ébrasement est en brique nue. Seules deux portes ont une imposte vitrée : la porte piétonne du n°3 et la parte de garage du n°7.
La porte bâtarde du n°1 est entourée d'un grand encadrement en béton alternant ressauts et méplats. Cet entourage, qui donne de la majesté à la baie, est également présent, bien que moins développé, autour de la vitrine du n°13.
Toutes les autres portes (hormis celle du n°15, sans doute refaite), sont construites de manière identique : le cadre est en bois et le centre est occupé par une vitre protégée par une grille en fer forgé. Tous les motifs de ferronnerie sont différents : quadrillage à petites carrés au n°1, losanges au n°3, quadrillage horizontal au n°5, spirales ovoïdes au n°7, quadrillage vertical rappelant l'artiste Mondrian au n°9, et croix de Saint-André brochant sur des rectangles au n°11.
Les façades latérales
La façade sud présente trois travées. La façade centrale accueille une porte au rez-de-chaussée. Les baies ont les même caractéristiques que sur la façade principale.
La façade nord, qui donne sur la rue Goa est plus originale. Elle présente trois travées et un premier et un second niveau strictement identiques. Les baies sont verticales et non horizontales. La travée du milieu, percée d'une porte piétonne, se distingue par la présence de deux petites baies carrées encadrant la grande baie centrale. Cette configuration est également visible sur la façade principale du n°5 rue Goa.
La façade arrière
Elle est en briques posées en appareil picard (et non anglais comme la façade sur rue). Les baies offrent des caractéristique identiques à celles de la façade avant (chambranle cadre, appuis et linteaux saillants avec ébrasements à ressauts...), tout comme les lucarnes. Les façades percées d'un oculus ne correspondent pas systématiquement à celles percées d'un oculus sur la façade sur rue du rang. C'est par exemple le cas des deux oculus superposés qui viennent éclairer la cage d'escalier du n°3 ou de celui au milieu de la façade du n°13.
Analyse
Ce rang est intéressant à plus d'un titre. Il est le seul, à l'échelle du Quesnoy intra-muros comme dans le groupe des bâtiments de la Seconde Reconstruction, à présenter une aussi importante mixité des fonctions : habitat individuel, commerce, habitat collectif en petites unités et en grande unité. Il rappelle en cela le rang du n°40-60, rue Tanis, où l'extrémité, aujourd'hui convertie en logements, accueillait un café.
Il présente des caractéristiques architecturales propres à la Seconde Reconstruction comme les toitures débordantes à longs pans et croupes s'achevant par un large chéneau et couvertes en tuile, les baies horizontales entourées d'un chambranle cadre ou avec des embrasures à ressauts. D'autres caractéristiques moins fréquentes sont également présentes comme les hublots (également repérés dans l'autre rang de la rue Tanis et sur les façades arrière du rang rue Fournier) et qui semblent être une "signature" de Mélon, ou encore les appuis jardinière des fenêtres ou les culots au droit des pignons, deux caractéristiques également visibles rue des Lombards.
Tous ces éléments créent un rang homogène. Cependant, la variété des élévations et des fonctions, le soin apporté aux détails, comme par exemple les décors en fer forgé tous différents des portes, évitent la monotonie.
Il partage avec le rang rue Fournier [IA59005972] l'association dans un même ensemble de bâtiments de hauteurs différentes.
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Murs
- brique maçonnerie
- enduit
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Étages2 étages carrés, étage de comble
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
- pignon découvert
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Documents d'archives
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AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35 P 1116. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, Justice de paix du Quesnoy, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1817 [état de section].
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AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35 P 1121. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, canton de Le Quesnoy est et ouest, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1897 [état de section].
Bibliographie
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FRANCE. DRAC-Service de l'Inventaire général Nord-Pas-de-Calais. A. Danis et M. Melon, architectes du XXe siècle dans le bassin de la Sambre, Nord. Réd. Sophie Luchier, photos Olivier Marlard, graphisme Eddy Stein. [Lille] : Association C. Dieudonné, CAUE du Nord, cop. 1995. Non paginé [20] p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 23 cm. (Itinéraires du patrimoine, ISSN 1159-1722 ; 91).
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AUXENT, Béatrice, DEBRABANT, Bernard. Le Quesnoy, connaissance d'une ville forte ou la métamorphose d'un lieu. Lille : CAUE (Conseil Architecture Urbanisme et Environnement) du Nord, 1999. 53 p.
Documents figurés
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Ville du Quesnoy - Plan cadastral napoléonien, feuille unique, levé en 1817 : section E, 1ère partie (AD Nord ; P31-761).
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Le Quesnoy, plan cadastral napoléonien de 1897. Section dite de la ville, en trois feuilles, 2ème feuille (AD Nord ; P31-761).
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Le Quesnoy - Commune du Quesnoy - Aménagement et extensions de la ville - Etat actuel - Plan, par A. Guyomard, ingénieur-géomètre agréé à Lille, le 6 août 1921 (AD Nord ; Fi - Provenances diverses : plans concernant le département du Nord, 1581-1922 ; 50Fi2285).
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.
Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.