Dossier d’œuvre architecture IA60005284 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Ancien hameau puis village de La Neuville-Saint-Pierre
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune La Neuville-Saint-Pierre
  • Dénominations
    village
  • Parties constituantes non étudiées
    puits, calvaire, croix de chemin, mairie, école

Hameau créé à la suite des défrichements de la forêt de Noirvaux entrepris au 12e siècle par le chapitre cathédral de Beauvais, La Neuville-Saint-Pierre était rattaché à Reuil-sur-Brêche jusqu'en 1834. Installé le long d'un versant de vallée, le village ne se trouve qu'à 1 km de Reuil, au sud, et qu'à 500 m de la D1001, au nord, reliant Amiens à Beauvais. En 2019, le village comptait 156 habitants avec un taux de résidences secondaires de 86,2 %.

Les activités des habitants et habitantes sont restées exclusivement agricoles au cours du 19e siècle, alors que les villages voisins reposaient sur l'artisanat textile à domicile, en particulier la confection et le traitement des toiles fines (en lin et coton). L'habitat ancien est majoritairement constitué de fermes de type "picard" ou "à cour". Comme dans les autres villages du plateau picard, elles sont souvent reconstruites en brique grâce à sa diffusion dans la 2e moitié du 19e siècle, accélérée par l'arrivée du chemin de fer dans le canton de Froissy en 1891.

Origines

 

La première apparition connue du nom du village date de 1186 dans le Cartulaire du chapitre de Beauvais sous la forme de "nova villa" (É. Lambert, 1982). La Neuville aurait été fondé au 12e siècle à la suite de défrichements de la forêt de Noirvaux organisés par le chapitre cathédral Saint-Pierre de Beauvais qui possédait ce bien. Au 13e siècle, l’extension "-Saint-Pierre" est d’ailleurs accolée au toponyme, attestant de sa dépendance à ces puissants seigneurs ecclésiastiques. Sous l'Ancien Régime, l’abbaye Saint-Lucien de Beauvais a également plusieurs biens à la Neuville-Saint-Pierre. 

Avant la Révolution, La Neuville-Saint-Pierre relève de la paroisse de Reuil-sur-Brêche. Une chapelle construite par Louis de Gaudechart en 1717 est érigée en vicariat en 1818 (voir le dossier portant sur l'église). Une autre chapelle sous le titre de Saint-Claude existait dans le village, vers le n°17 rue des Bonhommes. D’après Louis Graves (1832), elle était l’une des plus anciennes du Beauvaisis. Détruite par l'incendie de 1815 qui ravage 48 maisons sur les 60 que comptait le village, elle aurait été reconstruite par Claude de Saint-Amand (L. Graves, 1832). Elle tombe en ruine dans les années 1960 et est vendue en 1980 (Archives de l’Association pour la connaissance et la conservation des croix et calvaires du Beauvaisis). Il n’en reste plus rien aujourd’hui.

La Neuville-Saint-Pierre connait une croissance démographique après l’incendie de 1815 (si le village compte 60 maisons en 1815 elles sont 74 en 1831) et devient une commune indépendante de Reuil en 1834. D’après les recensements de population, une briqueterie s’installe dans le village dans la 2e moitié du 19e siècle et permet une diffusion importante de la brique, accélérée par l’arrivée du chemin de fer dans le canton de Froissy en 1891.

 

Évolution de la morphologie et du parcellaire

 

Le village semble s’être développé autour de l’exploitation de domaines ecclésiastiques à la suite des défrichements ou du moins de la mise en culture de terres à l’initiative du chapitre cathédral de Beauvais. Implanté sur le versant nord d’une vallée peu encaissée afin de profiter d’une exposition favorable, le noyau primitif du village était probablement situé autour de l’église actuelle qui a peut-être succédé à un édifice antérieur. Le village s’est peu à peu étendu le long de deux rues perpendiculaires : la rue d'En Haut et de la rue de Rillon (voir le plan terrier dressé au 18e siècle par le chapitre cathédral de Beauvais et le plan d'assemblage du cadastre de 1809).

D’une manière générale, la forme du village et l’implantation du bâti n’ont pas évolué depuis le plan terrier dressé au 18e siècle par le chapitre cathédral de Beauvais. L’incendie de 1815 n’a pas entraîné de réorganisation des rues et les maisons semblent avoir été reconstruites à leur emplacement. La rue d’En Haut (ancienne Grande Rue) est l’axe principal du village le long duquel se trouvent l’église d’une part (à l’est) et la mairie (ancien presbytère) et l’école d’autre part (à l’ouest). La rue du Rillon traverse perpendiculairement la rue des Bonhommes et la rue d’En Haut. Le plan terrier du 18e siècle et la planche de la section H4 du cadastre de 1809 figurent une place plantée au sud de la rue du Rillon. Elle est toujours conservée aujourd’hui.  Enfin, la rue du Moulin renvoie à l’existence d’un moulin à vent disparu vers 1850 (fin de la mention de meunier dans les recensements de population et absence du moulin sur le plan d’état-major du milieu du 19e siècle). Il se situait un peu plus au nord-ouest du village. Le sentier fait office de tour de ville car il ceint les parcelles du côté nord de la rue d’En Haut.

Le nombre de maisons diminue toutefois dans le contexte de l’exode rural que connait le village à partir du dernier quart du 19e siècle. Sur le cadastre de 1933, nombreuses sont les parcelles nues rue d’En Haut tandis que la densité d’habitations se maintient dans la partie sud de la rue des Bonhommes. Une reprise démographique s’amorce toutefois à partir des années 1980 entraînant des reconstructions de maisons neuves sur d’anciennes parcelles et des constructions sur de nouvelles. Cette extension du cadre bâti est particulièrement visible aux sorties du village : au sud de la rue des Bonhommes et autour de l’église d’une part, ainsi que dans la partie nord de la rue du Moulin et de celle du Calvaire d'autre part. 

 

Lieux partagés et structurants

 

Calvaire et croix de chemin : les bornes du village

 

Une seule croix de chemin a pu être relevée dans le village : elle se trouve rue des Bonhommes, à la sortie sud-est. Une seconde croix se trouve sur le territoire communal, au lieu-dit Calvaire du Bois, au bord de la route reliant Amiens à Beauvais (D1001).

Enfin, un calvaire monumental est visible au croisement de la rue des Bonhommes et de la rue du Calvaire. Les statues de saint Jean et de la Vierge portent les signatures de Jean-Jacques Ducel et fils, fondeurs à Paris. L’érection de cette œuvre est donc à situer entre 1810 et 1878, période d’activité de cet atelier. En 2004, le calvaire est restauré par la commune avec le concours financier du département de l’Oise.

 

Collecter et partager l’eau

 

Les sols du plateau picard étant crayeux et secs, la collecte de l’eau a toujours constitué un enjeu fort pour les habitants de la région. Les puits et les mares sont donc des installations essentielles des villages. Le plan terrier du 18e siècle figure une mare devant l’église, au croisement de la rue d’En Haut et de la rue du Rillon. Figurée sur le cadastre de 1933, elle n’existe plus aujourd’hui. Une seconde, visible sur une carte postale du début du 20e siècle et sur le cadastre de 1933 se trouvait à l’angle de la rue de Rillon et de la rue des Bonshommes. Elle a aujourd’hui disparue.

Trois puits ont pu être recensés. Ils ne sont plus utilisables aujourd’hui mais conservent leur élévation. Celui de la rue d’En Haut, près de la mairie a été déplacé après avoir été percuté par un camion. L'aspect d’origine de ces puits du plateau picard était celui d’un édicule architecturé avec un toit à deux pans en pierre. Par la suite, ils ont souvent été restaurés en brique.

 

Equipements publics

Une première école est construite par la commune en 1844, à l’emplacement de la salle des fêtes actuelle. L’entrepreneur est M. Sangnier (AD Oise ; série O).

En 1857, un terrain est donné à la commune par les époux Watripont afin d’y construire un nouveau presbytère. En effet, l’ancien avait été installé dans une maison rue d’En Haut. Le nouveau est construit en 1863 par M. Parmentier, entrepreneur à Noyers-Saint-Martin.

En 1887, une salle de mairie est édifiée près de l’école. Toutefois, le mauvais état de l’école et de la mairie sont soulignés en 1902. Tandis que le presbytère est loué au curé jusqu’à la fin des années 1920, il est décidé d’y déplacer l’école. Un projet de mairie-école est déposé par l’architecte Maurice Cauwel en 1933. Il est cependant rejeté et les travaux ne sont toujours pas engagés en 1941, alors que l’école "tombe en ruines". Elle est restaurée par la suite avant de fermer et d’être transformée en salle des fêtes toujours en place aujourd’hui. La mairie est déplacée dans l’ancien presbytère où elle se trouve toujours.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Auteur(s)
  • Typologies
    vallée sèche

Documents d'archives

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 10474. La Neuville-Saint-Pierre : presbytère (1852-1933).

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 32258. La Neuville-Saint-Pierre : école, aménagement dans le presbytère (1930-1942).

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 10469. La Neuville-Saint-Pierre : école et mairie (1840-1927).

  • AD Oise. Série M ; sous-série 6 M : 6 Mp 364. La Neuville-Saint-Pierre. Recensements de population (1820 à 1936).

  • AD Oise. Série J ; sous-série 49 J : 49 Jp 9. La Neuville-Saint-Pierre. Inventaire des croix et calvaires. Archives de l'association pour la connaissance et la conservation des calvaires et croix du Beauvaisis, 2007.

Bibliographie

  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1832.

    p. 42-43
  • LAMBERT, Émile. Dictionnaire topographique du département de l'Oise. Amiens (Musée de Picardie) : Société de linguistique picarde, 1982 (tome 23).

    p. 391
  • Notice descriptive et statistique sur le département de l'Oise. Paris : Imprimerie du service géographique, 1902.

    p. 240
  • OISE. Archives départementales. Répertoire méthodique détaillé de la sous-série 2 O. Administration communale. Établi par le bureau des archives modernes, archives départementales de l’Oise, 2019.

    p. 832-833

Documents figurés

  • Reuil-sur-Brêche. Cadastre dit napoléonien, section H de La Neuville-Saint-PIerre, feuille 4, 1809 (AD Oise ; EDT 349 / 1 G 1).

  • La Neuville-Saint-Pierre. Cadastre dit napoléonien, tableau d'assemblage, 1809 (AD Oise ; EDT 76 / 1 G 1).

  • La Neuville-Saint-Pierre (Oise). La rue d'En Bas, carte postale, éd. inconnu, [1er quart du 20e siècle] (coll. part.).

  • La Neuville-Saint-Pierre. Plan des terres relevant du chapitre cathédral de Beauvais, feuille 1, [18e siècle], (AD Oise ; plan 737).

  • La Neuville-Saint-Pierre. Plan des terres relevant du chapitre cathédral de Beauvais, feuille 5, [18e siècle], (AD Oise ; plan 741).

  • La Neuville-Saint-Pierre. Plan des terres relevant du chapitre cathédral de Beauvais, feuille 4, [18e siècle], (AD Oise ; plan 740).

  • La Neuville-Saint-Pierre. Cadastre rénové, section C, feuille 1, 1933 (AD Oise ; 1964 W 88).

  • La Neuville-Saint-Pierre. Cadastre rénové, section B, feuille 2, 1933 (AD Oise ; 1964 W 88).

  • La Neuville-Saint-Pierre. Cadastre rénové, section B, feuille 4, 1933 (AD Oise ; 1964 W 88).

Annexes

  • Les activités anciennes des habitants et habitantes de La Neuville-Saint-Pierre
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général