Dossier d’œuvre architecture IA60005367 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Église paroissiale Saint-Martin de Reuil-sur-Brêche
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Reuil-sur-Brêche
  • Cadastre 2017 D 73

Une première église existe déjà en 1320, date à laquelle la paroisse de Reuil (« Ruolio ») est citée dans le pouillé de la province de Reims. Elle est placée sous le patronage du chapitre cathédral de Beauvais. L’édifice visible aujourd’hui est une reconstruction du XVIe siècle comme l’indique son style architectural, à la croisée du gothique flamboyant (voûtes à liernes et tiercerons, remplage à soufflets et mouchettes des baies, pinacles à crochets sur les chaperons des contreforts du chœur) et de la Renaissance (abside à cinq pans avec baies étirées aux remplages faits de motifs circulaires simples, clés pendantes massives au vocabulaire végétal dense, chaperons à deux pans avec petits frontons triangulaires au-dessus des contreforts du chœur). La date de 1551 inscrite autour de l’une des clés pendantes du chœur confirme cette datation. L’existence de deux chapelles de part et d’autre du sanctuaire témoigne du rôle des seigneurs locaux dans le financement de l’édifice, certainement aux côtés du chapitre cathédral de Beauvais. Les deux dalles funéraires visibles au sol (l’une dans la chapelle nord, l’autre à l’entrée du sanctuaire) sont celles de membres de la famille seigneuriale locale, morts à la limite des XVIe et XVIIe siècles (les inscriptions illisibles n’ont pas permis de les dater précisément).

La nef est une construction de la seconde moitié du XVIIIe siècle. D’après Louis Graves, elle aurait été achevée en 1787. Même si l’oculus au-dessus de la porte d’entrée occidentale est orné d’un blason aux formes courbes et bombées s’accommodant bien de cette datation, le style très épuré de la façade ne la rend pas certaine. Il reste plusieurs rosaces des anciens lambris du chœur qui ont certainement été posées à l'époque moderne.

Des travaux importants ont eu lieu tout au long du XIXe siècle. Le dossier de la série O (Archives Départementales de l’Oise) rassemble les travaux menés par la commune aux XIXe et XXe siècles. Des réparations sont entreprises en 1817 à la suite d’actes de vandalisme perpétrés par des habitants de La Neuville-Saint-Pierre. Une cloche est volée et le mobilier abîmé. Les médaillons situés sur le plafond de la nef ont été réalisés en 1830 par Descampeaux et Serger comme l’indique l’inscription peinte sur le premier. L’église est ensuite restaurée en 1844 puis en 1877. C’est lors de cette dernière campagne que la sacristie est construite.

Dans la première moitié du XXe siècle, l’attention est portée sur les couvertures et le clocher. Ce dernier est réparé par l’entrepreneur amiénois Eugène Leclercq en 1909, puis en 1927-1928. C’est également à cette période que les couvertures sont restaurées par l’entrepreneur Louis Pigout. De nouveaux lambris sont posés dans l'édifice. Ceux du chœur intègrent les rosaces végétales des anciens.

Enfin, des couvertures (notamment sur les chapelles) et des reprises de maçonneries ont été menées dans les années 2000.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 16e siècle , porte la date
    • Principale : 4e quart 18e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle
    • Principale : 21e siècle
  • Dates
    • 1551, porte la date
    • 1787, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

L’église se trouve au centre du village, dans la rue de l’Église, à côté de la mairie et en face de l’ancienne ferme du chapitre cathédral de Beauvais. Orientée, elle est parallèle à la rivière de la Brêche qui coule au sud. Son plan consiste en une large mais courte nef, prolongée par un long chœur qui la surplombe. Ce dernier est flanqué de chaque côté d'une vaste chapelle à deux larges travées. Le chœur se termine par une abside polygonale à cinq pans. La sacristie est nichée dans l’angle formé par la dernière travée de la nef et la première du chœur, côté sud. Le clocher, essenté d’ardoise et couronné d’une flèche polygonale, est érigé sur la première travée du chœur. Il est accessible grâce à un escalier droit aménagé dans l’entrée occidentale côté sud qui mène aux voûtes.

La façade occidentale est percée d’une simple porte bâtarde surmontée d’une plate-bande. Au-dessus est percé un oculus de forme ovoïdale. Le pignon est essenté d’ardoise. Outre l’entrée occidentale, l’intérieur de l’église est accessible par la porte aménagée dans la première travée de la chapelle nord. La porte est couronnée d’un tympan dans lequel sont sculptés deux blasons (aujourd’hui illisibles).

Excepté la sacristie, en brique, toutes les maçonneries de l’édifice sont en pierre de taille calcaire de moyen appareil. Il est en outre épaulé par des contreforts scandés par des larmiers. Ceux du chœur sont couronnés par des chaperons à deux pans, dont certains sont ornés de pinacles à crochets et de frontons triangulaires.

L’église est largement éclairée par dix-huit baies dont deux pour la sacristie. Exceptées celles de la sacristie, elles ont un tracé brisé. Parmi celles des chapelles du chœur, certaines portent un remplage gothique flamboyant composé de mouchettes et soufflets. Les autres ont un remplage de style Renaissance avec des formes circulaires simples.

Les toits de la nef sont à longs pans et pignon couvert côté ouest. Ceux du chœur sont à longs pans avec pignon découvert côté ouest, croupe polygonale côté est. Les chapelles sont chacune formées de deux travées, elles-mêmes surmontées d’un toit à deux pans avec pignon couvert et essenté d’ardoise. La sacristie a son toit en pavillon. L'ardoise est employée sur l'ensemble des toitures.

À l’intérieur, la nef est couverte par le plafond de la charpente, ponctué de médaillons ornés. Le chœur est voûté d’ogives à liernes et tiercerons, rythmées par des clés pendantes aux croisées. Les chapelles sont voûtées d’ogives.

Des lambris d’appui garnissent les murs de la nef tandis que ceux du sanctuaire sont de demi-revêtement. Des traces de polychromie sont toujours visibles sur les murs orientaux des chapelles.

Les verrières qui ferment les baies sont étudiées dans le dossier de présentation du mobilier.

  • Murs
    • pierre moyen appareil
    • brique
    • essentage d'ardoise
  • Toits
    ardoise
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • toit à longs pans pignon découvert
    • croupe polygonale
    • toit à deux pans pignon couvert
    • toit en pavillon
    • flèche polygonale
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en charpente
  • Précision représentations

    Le plafond de la nef est orné de cinq médaillons portant des reliefs en bois sculpté. Sur le premier est peinte l’inscription : « FAIT PAR DESCAMPEAUX ET SERGER EN 1830 ». Le second figure la colombe du Saint-Esprit ; la troisième un ange sonnant la trompette ; la quatrième la Vierge à l’Enfant ; la cinquième les initiales « AM » entrecroisées.

    Les voûtes du chœur sont décorées de clés pendantes. La seconde travée de la chapelle nord figure un blason des seigneurs locaux, surmonté par des feuilles d’acanthe et des spirales. La clé de voûte de la seconde travée du chœur développe également un vocabulaire végétal. Elle est entourée de l’inscription : « (1)551 / TO / VI / EST / AD ».

    Les verrières sont présentées dans le dossier portant sur le mobilier de l’église.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 12623. Reuil-sur-Brêche. Église (1817-1928).

Bibliographie

  • ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. Pouillés de la province de Reims, publiés par M. Auguste Longnon. 2 volumes. Paris : Imprimerie nationale ; C. Klincksieck, libraire, 1908.

    p. 492.
  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Froissy, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1832.

  • VERMAND, Dominique. Églises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecœur. Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005.

    pp. 50-51.
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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