Dossier d’œuvre architecture IA60005417 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Église paroissiale Saint-Denis de Villers-Vicomte
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Villers-Vicomte
  • Adresse rue Fournier
  • Cadastre 2019 561 C La parcelle englobe également l'emprise de l'ancien cimetière contre l'élévation sud.

Si l’origine de la cure n’a pas pu être établie dans l’état des connaissances actuelles, le Pouillé de la Province de Reims la cite en 1320, sous le patronage de l’abbaye Saint-Lucien de Beauvais. D’après Louis Graves (1843), elle aurait été confiée alternativement à cet établissement et à l’abbaye de Breteuil.

Reconstruite au début du XVIe siècle après la période des Guerres de Cent Ans, l’église Saint-Denis de Villers-Vicomte témoigne des reconstructions à la limite des styles gothique flamboyant et Renaissance, fréquents autour de Breteuil à cette époque. Son chœur présente en effet toutes les caractéristiques de ces styles : plan polygonal, voûtes à liernes, clés pendantes, larges baies étirées au remplage gothique (soufflets mouchettes) ou Renaissance pour la baie axiale. Dominique Vermand avance une date de 1543 pour le chœur (non vérifiée par les sources). La présence d’une plaque obituaire datée de 1554 intégrée à la maçonnerie dans l’entrée de la sacristie appuie l’idée d’une fin de construction antérieure à cette date.

La charpente aurait été refaite à la période moderne d’après Louis Graves qui aurait relevé les dates de 1630 et 1649 "près du comble".

La nef et le clocher ont été reconstruits dans le premier quart du XIXe siècle d’après les documents de la série O conservés aux Archives Départementales de l’Oise. En 1821, le clocher est déplacé au-dessus de l’entrée occidentale car il menace de tomber. Il est finalement décidé de le reconstruire, ainsi que la nef. En 1827, un devis est établi par monsieur Godde, entrepreneur à Hardivillers. Comme le projet n’est pas satisfaisant, il est confié au jeune entrepreneur monsieur Bellanger, futur architecte de l’arrondissement de Clermont. Les ardoises de Charleville seront remplacées par des ardoises d’Angers, le lattis de la nef sera en chêne. Une grande partie des maçonneries est reconstruite et de grands tirants en fer doivent être fixés pour joindre les blochets. De nouveaux vitraux seront installés. En 1828 les adjudications des travaux sont actées : Jean-Baptiste Baticle, maçon à Breteuil et Pierre Lequesne, charpentier, sont choisis. Les travaux sont réceptionnés en 1829.

Le clocher est une nouvelle fois consolidé en 1838 et de nouvelles reprises de maçonneries sont entreprises en 1853 par Louis Joseph Pingnier, maçon à Bonneuil-les-Eaux.

Entre 1866 et 1871 c’est le chœur qui connaît d’importants travaux : les murs et piliers nord du chœur sont lézardés ainsi qu’une partie de la voûte. La toiture, également en mauvais état, doit être refaite en ardoise d’Angers. Les travaux sont suivis par l’architecte Bellanger.

L’église Saint-Denis est implantée au cœur du village, dans le creux de la fourche formée par les trois rues. Orientée, son chœur est directement connecté à la rue Fournier. Le presbytère et son jardin sont situés du côté septentrional, tandis qu’une pelouse occupée par le monument aux morts et une croix rappelant l’emplacement de l’ancien cimetière s’étend du côté méridional.

Son plan est formé d’une nef à vaisseau unique prolongé par un chœur polygonal à cinq pans. La sacristie flanque son côté septentrional. L’édifice a deux accès : le premier est matérialisé par un portail occidental en plein cintre composé d’une porte bâtarde à deux vantaux surmontée d’une verrière semi-circulaire ; le second est aménagé dans l’élévation méridionale et comprend une simple porte inscrite dans un arc surbaissé doublé juste au-dessus par une arcature de même forme en saillie. Une niche dans laquelle se trouve une statue de saint Denis la surmonte.

Sur la façade occidentale, le portail est encadré de deux pilastres coiffés d’un fronton triangulaire. Un oculus est percé dans le pignon. Le clocher est bâti sur la première travée de la nef. De plan carré et essenté d’ardoises, il est sommé d’une flèche de plan carré.     

Les maçonneries de l’église sont en pierre de taille calcaire de moyen appareil.

Les toitures, intégralement couvertes d’ardoise, sont à longs pans et pignon découvert pour la nef, deux pans avec croupe polygonale d’un côté et pignon découvert de l’autre pour le chœur.

À l’intérieur, la nef est couverte d’une fausse voûte lambrissée en berceau plein cintre. Des voûtes d’ogives à liernes (celle de la première travée est toutefois coupée) couronnent le chœur. Elles sont ornées de clés pendantes. La première travée de la nef, qui soutient le clocher, comprend deux grosses colonnes circulaires en pierre. Des murs en charpente et torchis, recouverts d’un lambris habille la structure et l’accès au clocher qui se fait par un escalier dans œuvre.  

Des peintures murales architecturales ornent le chœur.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
    • essentage d'ardoise
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • fausse voûte en berceau
    • lambris de couvrement
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à deux pans croupe polygonale
    • croupe polygonale
    • flèche polygonale
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
    • vitrail
  • Précision représentations

    Des peintures murales polychromes ornent le chœur. Elles se composent de lancettes trilobées en trompe l’œil et de faux marbre.

    Les clés de voûtes du chœur sont ornées d’un agneau mystique pour l’une, de rinceaux végétaux pour l’autre.

    Une plaque de fondation obituaire en cuivre est incrustée dans l’entrée de la sacristie. Sa transcription complète (avec traduction) est disponible sur le site Gallica. Réalisée par Ernest Laurain, elle est extraite de l’Épigraphie du canton de Breteuil-sur-Noye.

    Ernest LAURAIN, "Epigraphie du canton de Breteuil-sur-Noye", Comptes-rendus et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de Clermont-en-Beauvaisis, 1945, 1946, 1947, p. 51-55.

    Les verrières sont étudiées dans le dossier de Présentation du mobilier.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 25709. Villers-Vicomte. Église (1817-1899).

Bibliographie

  • ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. Pouillés de la province de Reims, publiés par M. Auguste Longnon. 2 volumes. Paris : Imprimerie nationale ; C. Klincksieck, libraire, 1908.

    p. 493
  • LAURAIN, Ernest. Épigraphie du canton de Breteuil-sur-Noye (Partie II). Clermont-de-l'Oise : Société archéologique et historique de Clermont-de-l'Oise. 1945.

    p. 50-55
  • VERMAND, Dominique. Églises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecœur. Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005.

    p. 62

Périodiques

  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Breteuil, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1843.

    p. 92-93
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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