La maison, dite Le Château, tient son nom de l'ancienne demeure qui, bien que ne correspondant pas à l'ancien château du village, avait acquis cette dénomination par son importance et peut-être par sa ressemblance avec l'architecture du château de Vieulaines, à certains égards. Cette première demeure n'est plus connue que par quelques cartes postales du début du XXe siècle, avant qu'elle ne soit entièrement détruite par les bombardements du village en 1940. Elle a été entièrement reconstruite en 1953 (AD Somme ; 1272 W 515) selon des dispositions renouvelées.

Le précédent édifice figure sur la parcelle n°85 du plan parcellaire de la commune, dit plan napoléonien, établi en 1833 (AD Somme ; 3 P 13539, section ABD). Cette demeure, qualifiée alors de "maison" appartient à M. Lecat. En comparant ce plan avec celui beaucoup plus tardif réalisé en 1942 qui fait état des destructions de la commune de Fontaine-sur-Somme à cette époque (AD Somme ; 70 W CP 39, ZH323), il est vraisemblable que cette première demeure ait été remaniée, sinon reconstruite, dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle présente en effet des proportions moins importantes que sur le plan de 1833 et le style architectural, que l'on peut observer sur les cartes postales de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, va dans le sens d'une reconstruction au cours de cette période. L'édifice se compose alors d'un corps central, épaulé de part et d'autre de deux ailes latérales.

Construit en pierre de taille, il comporte un étage et présente une élévation ordonnancée de cinq travées, soulignée dans sa partie centrale, part un avant-corps polygonal limité au rez-de-chaussée. Cela permettait d'aménager un balcon au premier étage, d'où l'on devait avoir une vue panoramique sur la la vallée de la Somme et ses étangs, comme au château de Vieulaines [IA80010959]. La demeure était entourée d'un parc paysager dans lequel se trouvait trois autres bâtiments en 1833. Au sud, un bassin artificiel faisait écho au paysage des tourbières de la vallée. Au début du XXe siècle, la demeure que l'on peut qualifier de bourgeoise, appartient à la famille Damomeville, cultivateur à Wanel, près d'Hallencourt (Somme).

Elle est vendue en 1911 à Claude de Santeul-Ponche, officier demeurant à Amiens (AD Somme ; 3 P 328/9), qui la possède encore en 1940 lorsque l'ensemble est entièrement détruit. Selon les photographies de la reconstruction du village prise dans les années 1950 par le photographe Jean Hubert (AD Somme ; 1272 W 515), la construction de la nouvelle maison est engagée en 1952 pour s'achever un an après, en septembre 1953. Le nom de l'architecte n'est cependant pas connu.