Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France
Cheffe de projet du Pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme
- inventaire topographique, Pays d'art et d'histoire Ponthieu-baie de Somme
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Lefébure ThierryLefébure Thierry
Photographe au Service régional de l'Inventaire des Hauts-de-France (2023).
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communauté d'agglomération de la Baie de Somme - Abbeville
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Commune
Caours
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Lieu-dit
L'Heure
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Adresse
rue de la Source
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Cadastre
2024
AC
28-29
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Dénominationséglise paroissiale
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VocablesNotre-Dame
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Parties constituantes non étudiéescimetière
L’église paroissiale de L'Heure est attestée par les textes depuis le XIIIe siècle. En 1211, son autel aurait été donné à la collégiale d’Abbeville par Jean, comte de Ponthieu (Prarond, 1861). En 1463, elle aurait accueilli Louis XI lors de son séjour à Abbeville. Toutefois l'analyse stylistique du porche occidental en arc segmentaire à ébrasements à rouleaux surmonté d’un fronton triangulaire, ainsi que de la petite baie sud en plein cintre, pourraient faire remonter la construction de la nef au début du XIIe siècle. Les églises de Mareuil-Caubert (IA80011069) et de Cocquerel (IA80010978), qui possèdent toutes deux un portail similaire, sont datées du premier tiers du XIIe siècle. La façade occidentale de l'ancien prieuré d'Airaines, fondé en 1130 et distant d'une vingtaine de kilomètres de Caours, présente également un rapprochement structurel et stylistique évident. Cette période de construction est également soutenue par l’ancienne frise à modillons sculptés de visages qui ornait autrefois l’élévation occidentale de l'église. Ce type d’éléments décoratif se retrouve sur le massif de l’église de Mareuil-Caubert, à l'ancienne église abbatiale de Berteaucourt-les-Dames (IA80009655), datée du deuxième quart du XIIe siècle ainsi qu'au sommet des murs gouttereaux de l'église Saint-Étienne de Beauvais, daté de 1130. L’ancienne frise à modillons de la façade occidentale de l’église de L’Heure est, quant à elle, représentée sur l’aquarelle réalisée par Oswald Macqueron en mars 1850 (ill.). Si aujourd'hui cette frise est toujours présente, ses modillons ont été refaits et ne sont plus figuratifs.
Au XVIe siècle, la nef fait visiblement l'objet de travaux importants, financés en grande partie par les seigneurs de L'Heure et la famille de Monchy, dont les armoiries sont sculptées avec celles d'autres familles apparentées sur les blochets de la nef et les pannes sablières. Il est possible que Jean II de Monchy soit à l'origine de ces travaux, après son mariage avec Claude de Longueval en 1531 (Picardie historique et monumentale, 1907-1911).
Le chœur est plus tardif et aurait été réédifié au début du XVIIe siècle, comme l'indique la date de 1618 portée sur le mur sud. Il aurait, semble-t-il, été modifié et agrandi en s’appuyant sur une construction déjà existante, dont il ne subsiste qu'une partie de l’élévation nord, la partie inférieure du chevet ainsi que les deux contreforts. La construction antérieure se distingue par une élévation en pierre de taille sur un soubassement de silex et de calcaire. Le reste du chœur est construit en maçonnerie mixte de brique et pierre, de type "rouge barre", sur un soubassement exclusivement constitué de silex. Cette reconstruction a pu être financée par les familles de Milleville et de Warluzel, alors seigneurs des lieux en ce début du XVIIe siècle, et qui, par ailleurs, transformèrent également leur manoir de L'Heure (IA80011058) à la même époque.
À l’intérieur de l’église, la date de 1737 est portée sur l’élévation sud du chœur. Cette dernière correspond peut-être à des travaux de modification intérieure, parallèlement sans doute à la construction de la voûte lambrissée du chœur.
La charpente de la nef et ses poutres sablières sculptées sont inscrites, avec les voussures du portail occidental, sur la liste des Monuments historiques le 16 juin 1926.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’église est endommagée par l’explosion de bombes et de torpilles tombées une cinquantaine de mètres plus loin : tout un versant du toit s’est effondré. Il est reconstruit en 1949 (AD Somme, 1272 W 375).
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Période(s)
- Principale : 1ère moitié 12e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 1ère moitié 16e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 1er quart 17e siècle , porte la date
- Principale : 2e quart 18e siècle , porte la date
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Dates
- 1618, porte la date
- 1737, porte la date
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Auteur(s)
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Auteur :
maître d'œuvre inconnumaître d'œuvre inconnuCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- Auteur : commanditaire signature
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Auteur :
L'église est située dans le hameau de l’Heure, dépendant de la commune de Caours. Elle est longée par la rue des Prés à l’est, voie principale qui relie Abbeville à Caours. Construite en hauteur, elle surplombe la rue de la Source au sud, petite voie secondaire du hameau. Elle est entourée de son cimetière, délimité sur la route principale par un mur en brique complété par une haute haie. L’ensemble se situe à environ 350 mètres du manoir de l’Heure (IA80011058), ancienne demeure seigneuriale.
L’édifice est orienté et présente un plan allongé sans transept et sans collatéraux. Il possède une nef d’environ 10 mètres de long, prolongée par un chœur à trois travées et chevet plat. L’accès se fait par le portail occidental, sous le clocher.
La nef est construite en pierre calcaire de moyen appareil sur un soubassement partiellement en appareil mixte silex et calcaire, surmonté d’un bandeau de brique. Les rampants du mur pignon sont à couteaux en brique. Quelques briques se retrouvent également dans l’élévation nord pour obturer une ancienne ouverture. Le chœur possède une maçonnerie rouge barre avec un soubassement en silex et calcaire. Une partie de l’élévation nord du chœur est similaire à celle de la nef. Le chevet est en brique dans sa moitié haute et en calcaire sur un soubassement de silex et brique dans sa partie basse.
Le portail occidental s'inscrit dans un tableau vertical de maçonnerie qui le détache du mur et permet d'accroitre la profondeur des ébrasements et des voussures en rouleaux. Il est à arc segmentaire et surmonté d'un fronton triangulaire, lui-même surmonté d'une frise à modillons. Ses piédroits, originellement en pierre de taille, ont été repris en renfort par de simples massifs de brique.
La nef, relativement courte, est éclairée par deux baies à arc segmentaire. L’encadrement de la baie nord est en brique tandis que celui de la baie sud est essentiellement en calcaire. Une dernière baie en plein cintre, plus petite que les autres, ouvre sur l’élévation sud. Sa toiture, en tuile plate à longs pans et pignons couverts, est légèrement plus haute que celle du chœur. Le sol Le sol ancien est formé de pavés posés verticalement dans l’allée centrale et horizontalement sur les côtés. Des fragments de dalle funéraire sont visibles au nord-est. Le couvrement à charpente lambrissé est orné de sablières et de blochets sculptés. Une grande échelle amovible en bois permet d’accéder au clocher. Celui-ci, situé sur la première travée de la nef, est simplement charpenté et surmonté d'une flèche couverte en ardoise.
Le chœur, long de trois travées droites, présente du côté nord une travée en pierre de taille en retrait de la nef, prolongé de deux travées en appareil mixte brique et pierre alternés, dit rouge barre, sur un soubassement de brique. L'élévation sud du chœur est quant à elle entièrement construite en rouge barre sur soubassement de brique. Elle rejoint le retour du chevet droit en pierre de taille, qui témoigne d'une reprise importante en brique dans sa partie haute. La grande baie d'axe qui éclairait le chœur a manifestement été obturée à l'occasion de ces travaux. Cette baie forme désormais à l'intérieur une niche qui abrite une statue de Vierge à l’Enfant. Compte-tenu de la déclivité du terrain, le chevet est renforcé par d'épais contreforts en pierre de taille, dont l'un est orné d'une niche dotée d'un arc en accolade. À l'intérieur, le mur sud porte la date gravée et peinte en noir de 1618. Le chevet droit est quant à lui animé un triplet d'arcatures en plein cintre qui pourrait remonter à l'époque romane. Les murs latéraux du chœur sont recouverts d'un badigeon de chaux, sur lequel est peint un faux appareil bleu. La partie basse est recouverte de lambris. Au sommet du mur nord est gravée l'autre date de 1737.
Sur l’élévation sud figure une pierre funéraire du dernier quart du XVIIe siècle gravée de l'inscription : "Icy repose / le corps de feu / François Douet / en son vivant / musnier du / moulin de l’heure / qui décéda le 18e jour de février / 1687 requie scat in pace / Priés Dieu pour son âme / Pater Avé / F Larousse ".
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Murs
- calcaire moyen appareil
- brique
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Toitstuile
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Plansplan allongé
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Couvrements
- fausse voûte en berceau
- lambris de couvrement
- charpente en bois apparente
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Couvertures
- toit à longs pans pignon découvert
- flèche polygonale
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Typologiesrouge barre
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Techniques
- sculpture
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Représentations
- ornement végétal, ornement animal, armoiries
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Précision représentations
Les deux poutres sablières en bois de la nef sont entièrement sculptées. Un tronc noueux entouré d'une banderole orne la partie supérieure des poutres. La partie inférieure présente un décor végétal finement sculpté et composé de feuilles de vigne, de chêne et d'acanthe, de glands, de pommes de pin, de grappes de raisin et de fleurs. La composition organisée en frise comporte également quelques animaux comme des oiseaux, des escargots et des chimères.
Elles sont complétées par quatre blochets sur lesquels sont sculptés des armoiries.
Le premier écusson au nord-ouest présente les armoiries de la famille de Monchy (de gueule à trois maillets d'or), et probablement de la famille de Longueval (Bandé de vair et de gueules), les deux familles étant liée par le mariage de Jean II de Monchy avec Claude de Longueval (Picardie historique et monumentale, 1907, 1911).
Le second écusson, au nord-est, présente de nouveau les armoiries de la famille de Monchy dans le quart supérieur gauche et le quart inférieur droit, accompagnée des armoiries de la famille de Montcavrel (de gueules à trois quintefeuilles d’or au chef d’argent) dans les deux autres quarts, c'est l'écusson que portait la branche de Monchy-Montcavrel. La croix centrale de cet écusson ferait référence à la branche de Monchy-Senarpont (Picardie historique et monumentale, 1907, 1911).
Le troisième écusson, au sud-est, montre les armoiries de la famille d'Abbeville (d'or à trois écussons de gueules) d'un côté (Jean I de Monchy est marié à Marguerite d'Abbeville), et des armoiries non identifiées de l'autre. Sur le dernier, ce sont de nouveau les armoiries de la famille de Monchy qui sont sculptées, commanditaires de ces travaux dans l'église.
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Statut de la propriétépropriété de la commune
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Protectionsinscrit MH partiellement, 1976/06/16
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Précisions sur la protection
Inscrit aux Monuments historiques partiellement par arrêté du 16 juin 1926 : charpente et voussures de l'église.
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Référence MH
Les poutres sablières de la nef sont sculptées et les blochets portent des armoiries, XVIe siècle.
- (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
- (c) Commune d'Abbeville - Archives et Bibliothèque patrimoniale
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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- (c) Commune d'Abbeville - Archives et Bibliothèque patrimoniale
- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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- (c) Baie de Somme - Trois Vallées
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Documents d'archives
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AD Somme. Série W ; Sous-série 1272 W : 1272 W 375. Dommages de guerre (1939-1945), immeubles publics, Caours.
Bibliographie
-
FLANDRIN, Louis. Un village du Ponthieu : Caours-L'Heure. Abbeville : Imprimerie Leclerc, 1947.
[réédition : 1994].
-
MACQUERON, Henri. Sablières sculptées dans les églises. In : SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE. FONDATION EDMOND SOYEZ. La Picardie historique et monumentale. Tome IV, Arrondissement d'Abbeville. Seconde partie. Amiens : Impr. de Yvert et Tellier, 1907-1911. 358 p. et pl.
-
PRAROND, Ernest. Histoire de cinq villes et de 300 villages, hameaux ou fermes. Abbeville (communes rurales des deux cantons) et Hallencourt. Paris, Abbeville : Dumoulin/Grave/Prévost, 1861-1868.
[rééd : Saint-Pierre-de-Salerne : G. Monfort, 1980].
L'édition complète comprend : 1re partie. Abbeville (communes rurales des deux cantons) et Hallencourt ; 2e partie. Canton de Rue ; 3e partie. Saint-Valéry et les cantons voisins. - 2 vol. ; 4e partie. Saint-Riquier et les cantons voisins. - 2 vol.
Documents figurés
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Église de L'Heure, par Oswald Macqueron, aquarelle d'après nature, 1849 (Archives et Bibliothèque patrimoniale d'Abbeville ; AB N037).
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Façade occidentale de l'église Notre-Dame de L'Heure, par Oswald Macqueron, aquarelle d'après nature, mars 1850 (Archives et Bibliothèque patrimoniale d'Abbeville ; AB N038).
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Sablières de la nef, par Oswald Macqueron, gravure d'après nature, 26 juin 1883 (Archives et Bibliothèque patrimoniale d'Abbeville ; AB N039).
Lien web
- Eglise Notre-Dame de l'Heure, Aquarelle d’Oswald Macqueron, d’après nature, septembre 1849, AC Abbeville. [consulté le 30/04/2024]
- Façade de l'église Notre-Dame de l'Heure, Aquarelle d’Oswald Macqueron, d’après nature, mars 1850, AC Abbeville. [consulté le 30/04/2024]
- Frise en chêne sculpté dans la nef de l’église de L'Heure, Aquarelle d’Oswald Macqueron, d’après nature, 26 juin 1883, AC Abbeville. [consulté le 30/04/2024]
- Base Mérimée. Dossier architecture. PA00116114. Caours (Somme). Eglise Notre-Dame de l'Heure. [Consulté le 26/04/2024] pop
Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)
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