Dossier d’œuvre objet IM02005579 | Réalisé par
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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  • patrimoine de la Reconstruction
  • enquête thématique régionale, La première Reconstruction
Ensemble des peintures monumentales du mur ouest de l'église : le Baptême dans l'Esprit Saint, le jugement particulier, saint Martin, sainte Jeanne d'Arc, Ancienne église paroissiale Saint-Martin de Bichancourt
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Chauny-Tergnier-La Fère - Coucy-le-Château-Auffrique
  • Commune Bichancourt
  • Adresse Église paroissiale Saint-Martin , rue de l'Église , rue du Calvaire
  • Emplacement dans l'édifice mur ouest de la nef et des deux bas-côtés
  • Dénominations
    peinture monumentale
  • Titres
    • Baptême dans l'Esprit Saint (le)
    • Jugement particulier (le)
    • Saint Martin
    • Sainte Jeanne d'Arc
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

L'église Saint-Martin de Bichancourt est reconstruite entre 1928 et 1931, sur les plans de l'architecte Charles Luciani. Vers août 1930, ce dernier commande au peintre Louis Mazetier (1888-1952) - avec qui il vient de collaborer à Notre-Dame de Chauny - les cartons des verrières et le décor intérieur peint de l'édifice. D'après l'ouvrage d'Yves-Jean Riou consacré à Louis Mazetier, le travail aurait commencé par le chœur à l'automne 1930. Ce décor est achevé en 1931, comme en témoigne la date peinte après la signature de l'artiste, apposée sur la représentation du baptême, au bas du manteau de la femme qui présente le bébé.

L'église est endommagée en mai 1940 par des bombardements qui altèrent le décor. La réparation de l'édifice est entreprise vers 1950, permettant aux peintres d'intervenir à partir de 1951. D'après le dossier de dommages de guerre, Louis Mazetier, qui se trouve alors à Toulouse, aurait accepté de restaurer les fresques du monument. Mais on ne sait pour quelles raisons l'artiste-créateur n'a pas été engagé. Le rétablissement du décor a été confié à Frédéric Hémond (1911-2012), ancien apprenti et assistant de Mazetier.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1931, porte la date, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Mazetier Louis
      Mazetier Louis

      Louis Barthélemy Olivier Mazetier est né le 29 octobre 1888 à Saint-Michel-en-l’Herm (Vendée). Dès 1908, il se consacre à l’enseignement primaire. Mais en 1911, il abandonne ce métier et entre à l’école des beaux-arts de Nantes. Il parfait alors sa culture, tant générale que musicale. Puis en 1913, il entre à l’École des beaux-arts de Paris, où il se forme à la peinture dans les ateliers de Raphaël Collin, puis de Fernand Cormon.

      Ayant rencontré Jean Gaudin après la Première Guerre mondiale, il travaille comme cartonnier de vitrail religieux pour le verrier Félix Gaudin et pour son fils Jean. Il se laisse séduire par cette activité et fournit à cet atelier réputé des cartons de vitraux et de mosaïques pour une quarantaine d’églises, de 1920 à 1933.

      S’étant installé à Chauny en 1929, il participe à la restauration et à la reconstruction de nombreuses églises de l’Aisne, s’attaquant à la décoration murale de ces édifices et collaborant avec différents peintres-verriers, dont Pierre Villette de la Société nouvelle artistique et surtout, Marcel Delange. Il produit au cours de la décennie 1930 quelques-unes de ses plus belles verrières dans le département de l’Aisne et atteint le faîte de sa carrière peu avant la Seconde Guerre mondiale.

      Réfugié en Vendée pendant ce nouveau conflit, il destine alors ses créations à plusieurs églises de cette région. Sa carrière rebondit après la guerre, bien qu’en cette période, le décor des églises soit confié aux plus grands artistes contemporains. Il décède à Saint-Fraigne (Charente) le 20 mars 1952.

      Son style particulier et reconnaissable fait souvent appel à des couleurs de verres très denses. Tout aussi originaux sont les sujets religieux traités, souvent inédits, ou les thèmes développés, centrés sur le Bien et le Mal, le Rachat et la Rédemption.

      Pour en savoir plus, consulter : RIOU, Yves-Jean. Louis Mazetier. Poitiers : Éditions C.P.P.P.C., 2015.

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      peintre signature, attribution par source
    • Auteur :
      Hémond Frédéric
      Hémond Frédéric

      Frédéric Hémond nait à Chauny le 19 décembre 1911. Après avoir travaillé chez un peintre en bâtiment en 1927-1928, il est engagé par Louis Mazetier, avec lequel il va collaborer aux décors de Notre-Dame de Chauny, de Saint-Adrien de Courbevoie et de Saint-Martin de Bichancourt.

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      peintre attribution par source

Les tableaux du mur occidental des deux bas-côtés sont inscrits dans un renfoncement rectangulaire vertical, couronné d'un arc en plein cintre. Les deux saints qui encadrent l'entrée dans la nef ornent chacun un pan de mur rectangulaire vertical.

Ce décor est peint a fresco (à fresque) sur un enduit de ciment. La peinture pourrait être du "stic B", peinture qui se dilue à l'eau et s'applique aisément sur ce type de support, bien que Frédéric Hémond, dans une interview, ait précisé que Mazetier fabriquait lui-même certaines couleurs. Les couleurs employées sur les deux tableaux sont surtout des couleurs chaudes, sur lesquelles tranchent le blanc et un gris-bleu. En revanche, seuls le noir et un rouge-brun ont été utilisés pour la représentation des deux saints à l'entrée de la nef.

  • Catégories
    peinture murale
  • Structures
    • rectangulaire vertical, en plein cintre
  • Matériaux
    • ciment, support peint, polychrome, fresque
  • Précision dimensions

    Largeur du tableau du bas-côté nord : la = 190. Largeur du mur de la nef portant l'image de sainte Jeanne d'Arc : la = 157.

  • Précision représentations

    Mur ouest du collatéral nord : au-dessus des fonts baptismaux, est représentée une scène de baptême peu conventionnelle. Dans l'angle inférieur gauche, prend place une femme agenouillée de profil, revêtue d'un somptueux manteau. Elle présente un nourrisson entièrement nu, qui semble flotter dans l'air au-dessus de ses bras. S'il est tentant de reconnaître dans ce personnage féminin la mère ou la marraine de l'enfant, peut-être faudrait-il plutôt y voir une allégorie de l’Église (communauté des croyants), car, selon saint Augustin, les petits enfants sont présentés par la société universelle des saints et des fidèles. Au centre, le Christ debout abaisse son regard attentif vers le bébé et étend ses mains sur lui, lui conférant l'Esprit Saint, comme en témoigne le rayonnement qui part de sa main droite vers l'enfant. Le buste du Christ est environné de rayons, d'étoiles et de têtes d'angelots. Sur la droite, un personnage androgyne, vêtu d'une longue tunique, écrit à la plume le nom de l'enfant dans le grand livre des chrétiens. Cette représentation très rare, placée immédiatement au-dessus des fonts baptismaux, souligne qu'un chrétien est baptisé dans l'eau et dans l'Esprit Saint.

    Mur ouest du collatéral sud : bien que le texte peint se rapporte au Jugement dernier (jugement collectif des vivants et des morts effectué par le Christ à la fin des temps), la scène représentée - très originale - illustre le jugement particulier, jugement individuel d'une âme par Dieu le Père, juste après la mort. Un ange gardien, debout et de profil, désigne d'une main un personnage couché sur le sol, face contre terre. Cette âme pécheresse s'humilie devant un immense Dieu le Père assis avec raideur, dont on ne distingue que les jambes, la main droite posée sur le genou et la pointe de la barbe tombant sur la poitrine. La majeure partie de l'espace est occupée par un Christ en croix, qui a libéré son bras droit et pose sa main sur celle de Dieu dans un geste d'apaisement. Il rappelle ainsi à Dieu sa mort sur la croix pour le Salut de l'humanité et intercède en faveur du personnage prosterné.

    Mur ouest de la nef : le décor de ce mur se rapporte à deux saints personnages au canon allongé. Au sud de l'entrée, se trouve saint Martin, patron de l'église. Debout et de trois quarts, il porte une tunique sur laquelle pend l'étole, une chasuble et une chape, et il est coiffé d'une mitre. Il tient sa crosse de la main droite et les Saintes Écritures avec sa main gauche, voilée par le tissu de la chape en signe de respect. Sainte Jeanne d'Arc lui répond au nord de l'entrée. Comme souvent, elle est vêtue d'une tunique, d'une cotte de mailles et d'une armure. Elle tient d'une main son étendard et pose l'autre main sur le pommeau de son épée.

  • Inscriptions & marques
    • signature, peint, sur l'oeuvre
    • date, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant l'iconographie, peint, sur l'oeuvre, latin
    • inscription donnant l'identité du modèle, peint, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    Le tableau du mur occidental du collatéral nord porte dans son angle inférieur gauche l'inscription : MAZETIER 1931.

    Celui du collatéral sud est souligné par une inscription latine empruntée au Dies irae, chant médiéval évoquant le Jugement dernier à la fin des temps : QUANTUS TREMOR EST FUTURUS/[QUANDO JUDEX] EST VENTURUS/RECORDARE/JESU PIE (traduction : Quelle terreur nous saisira lorsque le Juge apparaîtra. Rappelle-toi, Jésus très bon).

    Dans la nef, la représentation de saint Martin est surmontée de son nom : SAINT MARTIN. En dessous, est inscrite une phrase extraite d'un chant grégorien en l'honneur du saint : BEATUS VIR SANCTUS MARTINUS,/URBIS TURONIS EPISCOPUS REQUIEVIT (traduction : Le bienheureux homme saint Martin, évêque de la ville de Tours, est entré dans le repos).

    Des inscriptions comparables accompagnent l'image de sainte Jeanne d'Arc. En haut du mur, est peint : STE Jehanne/D'ARC. En bas, le second texte est emprunté à un chant : SALVE, VIRILIS PECTORIS VIRGO,/PATRONA GALLIAE (traduction : Salut, vierge au cœur viril, patronne de la France).

    Dans la nef, les deux textes provenant de chants ont été peints sur des lignes horizontales qui évoquent une portée musicale, et à l'aide de deux couleurs (noir et rouge), à la façon des anciens antiphonaires.

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée
    • mauvais état
    • oeuvre menacée
  • Précision état de conservation

    Ce décor a probablement été restauré après la Seconde Guerre mondiale. Les deux peintures du mur occidental de la nef sont en très bon état. En revanche, les tableaux des deux bas-côtés se dégradent. Celui du bas-côté nord souffre de pertes de matières à la partie supérieure, sans doute à cause d'infiltrations d'eau. De grandes fentes traversent le tableau du bas-côté sud. Le texte qui l'accompagne commence à disparaître, à la suite de soulèvements de la couche picturale.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre immeuble, 2018/11/12
  • Précisions sur la protection

    L'église ayant été inscrite au titre des Monuments historiques le 12 novembre 2018, son décor porté bénéficie de la même protection.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • AD Aisne. Série W ; sous-série 968 W (Dommages de guerre de la Seconde Guerre mondiale) : 968 W 1219 (Bichancourt ; église).

    Dossier des dommages de guerre (1939-1945) de l'église de Bichancourt.

Bibliographie

  • RIOU, Yves-Jean. Louis Mazetier. Poitiers : Éditions C.P.P.P.C., 2015.

    p. 197-200, 202.
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Riboulleau Christiane
Riboulleau Christiane

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, région Hauts-de-France jusqu'en 2022.

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Édifice
Ancienne église paroissiale Saint-Martin de Bichancourt

Ancienne église paroissiale Saint-Martin de Bichancourt

Commune : Bichancourt
Adresse : rue, de l'Église, rue du Calvaire