Le docteur Pierre, ancien interne en poste à l'hôpital Rothschild, placé sous la direction médicale du docteur François Calot, fonda en 1900 un hôpital marin privé que l'on préférait ranger alors sous l'appellation de maison de santé, avec comme intitulé clinique orthopédique. Cet établissement fut implanté face à l'océan, directement en bordure de plage et fut conçu pour offrir d'emblée une capacité d'accueil de 50 lits. On eut tendance à le désigner sous le nom de son médecin-directeur et l'appeler donc clinique du docteur Pierre. Sa direction fut reprise ensuite par son confrère le docteur Tridon et, pour les mêmes raisons, on l'appela dès lors clinique du docteur Tridon. Ce fut probablement pendant la période de l'entre-deux-guerres que l'on ajouta au-devant du rez-de-chaussée, sur la partie gauche de la façade sur la plage, une petite terrasse de cure.
Comme presque tous les constructions situées à Berck-Plage en bordure du front de mer, cet édifice fut rasé par l'armée allemande durant la période de l'Occupation et, au lendemain de la guerre, l'on ne reconstruisit pas de nouvel établissement de soins sur son emplacement.
Cet hôpital différait des autres constructions élevées en front de mer qui l'environnaient par l'absence de tout caractère propre à l'architecture balnéaire. Il offrait l'allure d'un édifice public de prestige : sa façade était en effet scandée par deux ordres superposés de pilastres et un avant-corps central, sommé d'un fronton curviligne interrompu, soulignait fortement l'axe de la composition architecturale ; cet avant-corps tranchait par ailleurs avec le reste de la façade qui était en maçonnerie de brique apparente du fait qu'il était revêtu d'un enduit afin d'imiter la pierre avec des faux joints en creux pour donner l'apparence d'un bossage continu en tables ou appareil à refends.