La mairie et école primaire de Tergnier est construite en 1867, date de l'adjudication des travaux, qui comprennent également deux logements pour l'instituteur et l'institutrice (Journal de Saint-Quentin et de l'arrondissement). Dans un article consacré à Tergnier, Ch. Poette (1869) écrit : "Tergnier possède depuis deux ans un hôtel de mairie qui, pour ne pas être caractérisé par un style particulier, n'en est pas moins d'une élégance relative qui fait honneur à la commune et à l’architecte. De chaque côté de la mairie se trouve une grande cour au fond de laquelle s’élèvent d’un côté l’école des garçons, et de l’autre l’école des filles. Ces écoles reçoivent chacune plus de 250 enfants. Dans la cour de l’école des garçons se trouve un gymnase réunissant tout ce qui est nécessaire pour développer les forces physiques des enfants et utiliser leurs récréations".

En 1910, un projet d'extension est proposé par l'architecte voyer Henri Dion, en attendant la création d'un nouveau groupe scolaire. Le plan masse montre l'implantation des bâtiments appartenant à la commune (mairie et écoles, remise de matériel d'incendie, échafaudage servant au séchage des tuyaux et urinoirs) et ceux de la propriété mitoyenne, dont l'acquisition est prévue. Le projet d'appropriation, qui permet d'agrandir la place de la Mairie, prévoit la démolition des dépendances et la construction de deux nouveaux pavillons destinés au logement du concierge et à la remise de matériel d'incendie, et l'aménagement du bâtiment conservé pour y installer écurie, remise et cellules. Le projet ne semble pas avoir été mis à exécution.

L'édifice, connu par des cartes postales du début du 20e siècle, occupe une parcelle d'angle et comprend un bâtiment principal aligné sur une petite place plantée avec jardin et cour à l'arrière, accessibles par des portails sans doute destinés aux écoles primaires de filles et de garçons. Le bâtiment principal est composé d'un corps central à étage carré et étage de comble (à la Mansart) présentant 5 travées en façade antérieure, flanqué de deux pavillons en rez-de-chaussée sur cave. La travée centrale soulignée par des pilastres est rythmée par un balcon à l'étage dont la porte fenêtre est surmontée de l'inscription "MAIRIE" et une lucarne surmontée d'une horloge. Un bâtiment secondaire à l'arrière abritant les salles de classe.

L'édifice, détruit durant la Première Guerre mondiale, donne lieu à la reconstruction à un autre emplacement de l'hôtel de ville et du groupe scolaire. C'est sur ce terrain, initialement destiné à l'établissement d'une place de marché, que sera reconstruite l'église paroissiale.