La construction de la cité après la première guerre mondiale
Parmi les sources conservées au Centre des Archives du Monde du Travail, figurent la reproduction d´un plan des cités de Longueau et un album présentant les différents types de logements construits de mai 1919 à juillet 1921, par M. M. Dautry ingénieur en chef de l´entretien, Achermann et Brulard, ingénieurs principaux, Durand, Jean, Guillaume, Loiseau, ingénieurs, Dubois ingénieur adjoint, Balayer inspecteur, sous la direction de M. M. Javary, ingénieur en chef de l´exploitation, Brévillé, ingénieur en chef du matériel et de la traction, Aumont et Tettelin, ingénieurs en chef des travaux et de la surveillance.
L´album présente plusieurs types de logements exécutés à Longueau en plusieurs commandes.
Le projet est présenté dans un une note de 1920 (annexe 1) et dans un rapport de l´inspecteur du travail de 1921 (annexe 2), qui décrit les caractéristiques des habitations et l´avancement des travaux, auquel répond un rapport de l´ingénieur (annexe 3). A cette date, seules sont construites les maisons des types Rolland et Delorme (102), ainsi que 108 maisons provisoires en bois.
Le rapport du comité de gestion des cités au directeur (annexe 6) indique qu´en 1922, les cités de Longueau comptent 206 maisons provisoires en bois, 288 logements en dur et 83 chambres de célibataires aménagées dans des baraquements. La grande cité est une extension de celle de 21 logements qui existait avant guerre. Ces maisons, construites à l'ouest de la cité vers 1910 (date portée sur l'une d'entre elles), sont partiellement conservées (ill. 44 à 47).
En 1923, 23 nouveaux logements sont construits ; à cette date, il existe une salle des fêtes provisoire aménagée dans un bâtiment de bois remployé, un établissement de bains-douches mais pas d´écoles ni de bibliothèque, faute de bâtiment disponible et de terrains. La société musicale (l´Avenir musical et la Lyre des cheminots réunis) a été créée en 1921.
En 1924, il existe 114 logements de bois et 291 en dur.
Le compte rendu de l'assemblée générale des cités du chemin de fer du Nord du 17 mai 1925 énumère les installations réalisées de 1919 à 1925 : la cité, où sont construits 516 logements, possède, dès 1922, un dispensaire. L´année suivante, elle est équipée d´un jardin d´enfant, de bains-douches, d´une salle des fêtes, « constituée par une baraque Adrian de 30 m X 6 m. », d´une société musicale, ainsi que d´un terrain de sport. Une école ménagère est ouverte en 1924.
Plusieurs photographies et un plan donnent des représentations de la cité, au début des années 1920 (ill.).
A. Goissaud fait lui aussi une description de la cité (annexes 4 et 5) dans les numéros de La Construction Moderne de 1926 et 1927.
Les matrices cadastrales conservées aux archives départementales indiquent que la construction des maisons par la compagnie des Chemins de fer du Nord, débute en 1921. Elles mentionnent également la construction des équipements.
Une première salle des fêtes (1925), construite en bordure de la route d´Amiens, est démolie vers 1931 (date d´imposition) et remplacée par une seconde (1930), construite rue de la République.
Une première salle de musique (1930), située rue des Rotondes, est démolie durant la seconde guerre mondiale et reconstruite en 1948, rue Galliéni.
Une première école ménagère, installée dans une maison construite en 1925 (square Jean-Jaurès), est reconstruite en 1950.
Une salle de gymnastique (1930), située rue de la République et démolie vers 1946 (date d´imposition) est reconstruite rue Victor-Hugo ; une maison de bains-douches, enfin un kiosque (1930) est construit rue de la République ; une bibliothèque (1950) rue du Général-De Gaulle.
Parmi les sources conservées aux archives départementales (série O), un plan de 1924 donne une illustration partielle de la cité, qui est représentée sur un plan de 1931 (ill.).
Elle comprend une quarantaine d'îlots dessinés par un réseau de voies orthogonales, aboutissant pour les rues est-ouest à plusieurs places reliées par une voie oblique en pente (avenue Victor-Hugo), descendant jusqu'à la gare de Longueau. A l'est de cette voie, deux rues au tracé irrégulier (rues du Maréchal-Foch et du Maréchal-Joffre) desservent des habitations. Un stade est visible au sud-est de l'avenue. Un square ponctue l'extrémité ouest de la rue Jean-Jaurès
Le plan de masse montre des zones homogènes au nord-ouest et aux abords des places, formées principalement de maisons à deux ou quatre unités d'habitation.
Un plan de 1944 donne une représentation de la cité à cette date et signale les bâtiments détruits ou très endommagés (ill. 42).
La reconstruction de la cité après la seconde guerre mondiale
Plusieurs plans sont établis après les bombardements de 1944 qui ont partiellement détruit la cité durant la Seconde Guerre mondiale.
Dans la série 15J, un rapport non daté attribuable à l'architecte Paul Dufournet résume les transformations réalisées dans le plan général de la cité (cf. annexe), suivant les directives du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme adressées aux inspecteurs généraux de l'Urbanisme, en 1945 (cf. annexe 11).
Les nouveaux logements sont construits sous la direction de l'architecte Paul Dufournet, inspecteur général de l'Urbanisme. Ce sont des logements individuels et des maisons à deux unités d'habitation en rez-de-chaussée (type D) ou à étage carré (types A, C et E), enfin des maisons en bande (type B) à étage carré.
En 1947, la quatrième tranche de construction comprend des logements doubles de quatre pièces à entrée latérale (type VB 14.082 420 et 421) et à entrée au nord (types VB 14.082 418 et 419), enfin des logements en bande (type VB 14.082 422 et 423).
Les matrices cadastrales permettent de suivre l'évolution des reconstructions de 1940 à 1944, puis de 1946 à 1949, enfin de 1950 à 1952 (cf. schéma).
Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.