Dossier d’aire d’étude IA62002551 | Réalisé par
Darras Thomas (Rédacteur)
Darras Thomas

Chargé d'étude, recruté par le canton de Le Parcq pour réaliser une opération d'inventaire.

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Delille Christophe (Rédacteur)
Delille Christophe

Chargé d'étude, recruté par le canton de Le Parcq pour réaliser une opération d'inventaire.

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  • opération ponctuelle, enquête externe
  • opération ponctuelle, Le patrimoine de la Seconde Guerre mondiale dans le canton du Parcq
Le patrimoine de la Seconde Guerre mondiale dans le canton du Parcq - dossier de présentation
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Communauté de communes des 7 Vallées

Le patrimoine militaire du canton du Parcq se compose, en majeure partie, d’infrastructures construites par l’Organisation Todt pour le compte de l’armée allemande dans le cadre du déploiement de l’arme V1 dans la région (sites de lancement de V1, postes de commandement de batterie et sites de stockage).

L'opération d'inventaire menée sur ce patrimoine présente l’intérêt de révéler la densité de ces installations à l’échelle d’un canton rural et de mettre en évidence, par l’analyse des liens fonctionnels qui les relient, la complémentarité des sites.

En 1940, l’armée allemande ne possédait pas de bombardiers à long rayon d’action capables d’infliger des dégâts importants à l’Angleterre. La RAF avait acquis par ailleurs la quasi maîtrise des airs au-dessus du détroit du Pas-de-Calais. Pour faire face à cette situation, l’état-major allemand décida, à partir de 1942, le développement d’une bombe volante sans pilote. Celle-ci, nommée Fi-103 ou FZG 76, est plus connue sous le nom que lui donna la propagande allemande : le V1, pour Vergeltungswaffe (arme de représailles).

Le tir d’un V1 nécessitait une base de lancement qui assurait la préparation et la propulsion initiale de l’engin. En 1943, Goering ordonna le déploiement de telles bases dans tous les départements côtiers de France, depuis le Nord jusqu’à la Manche. Leur construction fut confiée à l’Organisation Todt. Plusieurs centaines de chantiers sont entamés de 1943 à 1945, avec un taux d’achèvement variable à la fin de la guerre.

Hormis les Wasserwerk, qui étaient d’immenses bunkers rassemblant toutes les fonctionnalités d’une base de lancement en un seul bâtiment, les bases V1 se présentaient comme un ensemble de constructions standardisées, réparties sur une superficie de 7,7 à 10 ha, reliées entre elles par des pistes en béton. Les bases étaient implantées de façon à être fondues dans le paysage, dans des cours de ferme ou de château, ou dans des bois. Avec la pression grandissante des Alliés, la construction des bases V1 fut de plus en plus soumise à des impératifs de discrétion et d’économie de temps et de matériaux. Les infrastructures évoluèrent ainsi vers toujours plus de légèreté.

On dénombre couramment trois générations de sites de lancement. La première génération de bases, est surnommée par les Alliés "sites type Bois-Carré" (du nom du lieu-dit, près d’Yvrench, dans la Somme où fut repéré le premier d'entre eux par l’aviation alliée) ou "sites en ski" (à cause de la forme caractéristique des bâtiments de stockages qui, vus du ciel, ressemblaient à des skis couchés sur la tranche). Ces bases comprenaient 12 types de bâtiments servant à la préparation, au stockage et au tir. Dans le canton du Parcq, on compte trois sites de lancement de cette première génération, à Eclimeux, Vacqueriette et Maisoncelle.

A partir du début de l'année 1944, les Allemands aménagent des bases dites de seconde génération, appelées aussi "sites modifiés" ou "allégés". Le nombre de bâtiments par site est réduit à environ 6. Les structures lourdes en béton cèdent la place pour la plupart à des baraquements. Sur le territoire du canton du Parcq, les sites de Fresnoy et de Wail appartiennent à cette seconde génération.

Une troisième génération de bases voit le jour à partir du printemps 1944. Ces installations encore plus légères ont pour objectif le bombardement des villes du sud et de l’est de l’Angleterre, et sont déployées dans la Manche et en Flandre belge. Des bases toujours plus légères sont également construites lors de la débâcle allemande, pendant l’hiver 1944-1945, aux Pays-Bas et en Allemagne. Aucun site de ce genre n’est présent dans le canton du Parcq.

Afin d’approvisionner les bases en V1 et autres consommables, l’armée allemande construisit des sites de stockage. Chaque unité desservait une batterie de 4 sites de tir. Ces centres de stockage se présentaient sous la forme d’une série de tunnels (jusqu’à 15), alignés le long d’une route, creusés dans le flanc d’une colline. De tels sites à entrées multiples se trouvent dans le canton du Parcq dans le bois au nord de Rollancourt et à Auchy-lès-Hesdin sur la route de Wamin.

Chaque batterie de tir était placée sous l'autorité d'un poste de commandement. Celui-ci était localisé dans un bunker abri-casernement semi-enterré de forme standardisée. On compte deux postes de commandement de batterie sur le canton : celui de la batterie 5 à Vieil-Hesdin, dans le bois de Saint-Georges, et celui de la batterie 6 dans les environs de Fillièvres (localisation encore incertaine).

Bibliographie

  • BAILLEUL, Laurent. Les sites V1 en Flandres et en Artois. [s. ed.] : 2000.

  • BAILLEUL, Laurent. Les sites V1 en Picardie. [s. ed.] : 2006.

  • DELEFOSSE, Yannick. V1 Arme du désespoir. [s. l.] : Édition Lela Presse, 2011.

  • CHEVALIER, Hugues. Bombes et V1 sur le Pas-de-Calais 1944. [s. ed.] : 2009.

Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012
(c) Comité cantonal de développement du canton du Parcq
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Darras Thomas
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Delille Christophe
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