Dossier d’œuvre architecture IA80010581 | Réalisé par
Barbedor Isabelle (Rédacteur)
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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  • enquête thématique régionale, La première Reconstruction
  • patrimoine de la Reconstruction
Ville de Ham
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Santerre Haute-Somme - Ham
  • Commune Ham
  • Dénominations
    ville

L'histoire urbaine de la ville de Ham se concentre, jusqu'à la fin du 18e siècle, dans la ville close, protégée par une forteresse qui subsiste aujourd'hui à l'état de vestiges.

Ville frontière jusqu'à la prise de Cambrai (1677), son système défensif et sa position au cœur des marais de la vallée de la Somme contraignent son développement à l'intérieur de l'enceinte et dans le faubourg Saint-Sulpice, également fortifié.

A l'exception de l'ancien hôtel-Dieu fondé au 13e siècle, ses fonctions urbaines sont liées à la présence de l'abbaye mais surtout du château et de sa garnison. Un seul couvent est construit dans la ville en 1678. Le logement des troupes contraint à l'installation d'une maréchaussée à la fin du 18e siècle, puis d'une caserne, dans une partie des bâtiments de l'ancienne abbaye, en 1830.

"[...] au lieu de l’ancienne place de guerre, tant de fois prise et reprise, où les hôtelleries étaient si nombreuses à cause du passage des troupes et du roulage considérable qui s’y faisait, c’est une ville moderne où de tous côtés s’élève ce qu’on a appelé ingénieusement les obélisques de l’industrie.

L’originalité s’en est enfuie ; il y aurait cependant mauvais grâce à s’en plaindre"1

Le développement urbain dans les faubourgs de Noyon et de Chauny sera favorisé par la construction de nouvelles voies de communication (canal et voie ferrée), qui facilite l'installation des fabriques, puis des usines de transformation des principales cultures, la betterave et le blé (moulins Damay), dès le début du 19e siècle. Ces sites sont principalement implantés dans le faubourg de Chauny (ancienne sucrerie Bernot et distillerie de Sébastopol) et dans le faubourg de Noyon où l'installation de la gare, à la jonction des communes d'Eppeville (sucrerie d'Eppeville et sucrerie Boquet et clouterie) et de Muille-Villette (ancienne conserverie), favorisera la conurbation de ces trois agglomérations.

La ville et ses faubourgs sont lourdement touchés par les bombardements de 1918. La reconstruction, à partir de 1920, se traduit par une densification dans la ville close, par la disparition des sites usiniers qui y subsistent et par le déplacement de l'hospice dans le faubourg de Chauny. Dans les faubourgs, les sites usiniers se recomposent.

Dans la 2e moitié du 20e siècle, le développement urbain se concentre encore dans le faubourg de Chauny, puis vers Estouilly, réuni à Ham en 1962.

1Fleury, 1881, p. 3-4.

A la veille de la première guerre mondiale, Ham est une ville commerçante et industrielle, qui compte 3212 habitants.

Sa prospérité repose sur l’importance du commerce et de l’industrie, due en partie à la présence du canal de la Somme prolongeant le canal de Picardie et reliant la Somme à l’Oise à l’Escaut (inauguré en 1810) et de la voie ferrée (1867), qui offrent de nombreux débouchés aux productions (sucre cristallisé) et permettent l’approvisionnement des matières premières (charbons belges et bois de sapin) pour les fabriques qui s’y développent au début du 19e siècle.

Ville frontière déclassée au rang de chef-lieu de canton après la Révolution, sa croissance au cours du 19e siècle se traduit par une augmentation irrégulière de la population, principalement de 1800 à 1846 (47% d’augmentation), puis de 1851 à 1901 (31% d’augmentation).

En 1899, l’auteur de la monographie communale concluait sa présentation de la commune par ces phrases : "Ham, l’ancienne capitale du Hamois est assise sur les bords de la Somme, dans un riche paysage. Elle est sillonnée de nombreuses voies de communication qui facilitent son important commerce. Les habitants s’adonnent volontiers aux arts d’agrément, et trop peu aux arts utiles et aux études sérieuses".

La ville, qui accuse une légère décroissance de population, à la veille de la première guerre mondiale (3212 habitants), ne compte plus que 2100 habitants en 1921. En 1936 (après l'achèvement de la reconstruction marquée par les fêtes de la Renaissance en 1933), elle retrouve son taux de population d’avant guerre avec une nouvelle progression jusqu’en 1954 (3598 habitants), avant sa fusion avec les communes d’Estouilly et de Saint-Sulpice, en 1962 et 1964.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle, 15e siècle, 17e siècle, 18e siècle , (détruit)
    • Principale : 19e siècle, 20e siècle
  • Typologies
    ville abbatiale ; ville frontière

Documents d'archives

  • Ham. Notice historique et géographique sur la commune, 1897-1899 (AD Somme ; 4° 100 ; 2 NUM 100).

Bibliographie

  • BOCQUET, E. Guide du touriste à Ham. Ham : Jeuniet-Rasse, 1912.

  • DECAGNY, Paul (abbé). Histoire de l'arrondissement de Péronne. 1865. Péronne : Quentin.

  • FLEURY, Elie, DANICOURT, Ernest. Histoire populaire de la ville et du château de Ham. Ham : E. Quentin éditeur, 1881.

Documents figurés

  • [Plan de Ham et des faubourgs avec les fortifications existantes et le tracé des fortifications projetées], 1640 (BNF, département Cartes et plans, GED-15374).

  • Plan des ville et château de Ham, 1678 (BNF ; coll. Gaignères).

  • Plan de la ville de Ham, atlas Trudaine, 1744 (AN F14/8504).

  • Plan de la ville et du château de Ham, tel que cette place étoit autrefois fortifiée, 1759 (BNF ; GED-3271).

  • Plan de la ville et château de Ham, par Dejean Pierron, 1791 (BNF, département Cartes et plans, GED-16125).

  • Plan du Fort de Ham, de la Ville et des terrains environnants à 750 m. de la Magistrale, par le S. Lieutenant d'Artillerie J.R. Devaux, 1825 (BNF ; GE C-9916)

  • Ham. Plan cadastral. Tableau d'assemblage, 1826 (AD Somme ; 3 P 2011/1).

  • Plan de la ville et du château de Ham, édité par MM. Ch. Gomart et Marotte, 1862 (BNF ; GED-3293).

  • Plan de la vile et du château de Ham, édité par M. Ch. Gomart, 2e édition, 1864 (BNF ; GE D-14356).

  • Plan de la ville de Ham, J. Lapointe géomètre, 1911. In BOCQUET, E. Guide du touriste à Ham. Ham, 1912.

Annexes

  • Architectes et entrepreneurs identifiés à Ham
  • Maisons provisoires et semi-provisoires acquises à l'Etat en 1928
Date d'enquête 2015 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

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