Dossier d’œuvre architecture IA59002364 | Réalisé par
Oger-Leurent Anita
Oger-Leurent Anita

Chercheur au service régional de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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  • inventaire topographique, Condé-sur-l'Escaut
École maternelle du Centre
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération Valenciennes Métropole - Marly
  • Commune Condé-sur-l'Escaut
  • Lieu-dit Condé-sur-l'Escaut centre
  • Adresse boulevard des Ecoles , rue du Maréchal-de-Croy
  • Cadastre 2010 AP 65
  • Dénominations
    école maternelle
  • Appellations
    école maternelle du Centre
  • Destinations
    école
  • Parties constituantes non étudiées
    logement, jardin potager, verger, cour jardin

Destinée à succéder à l'école maternelle de la rue Neuve (IA59002475 ), la construction de la nouvelle école maternelle s'insère dans le projet global de groupe scolaire implanté entre le rempart et la voie nouvelle du boulevard des Écoles (AD Nord, AC Condé-sur-l'Escaut). Un première série de plans est présentée en 1931 par l'architecte valenciennois Henri Armbruster (1868-1959), architecte de la ville de Condé : l'école était prévue alors pour quatre classes. Le bâtiment des classes devait s'aligner parallèlement au rempart, ménageant l'espace d'une cour vers le boulevard des Écoles. À l'extrémité nord était prévue la maison de la directrice, élevée sur deux niveaux. Devaient faire retour vers le boulevard, côté sud, un dortoir et le "préau chauffé des petits". L'élévation, asymétrique, était encore marquée par l'utilisation d'éléments décoratifs empruntés à l'éclectisme. Le projet définitif figure sur un plan daté de juillet 1934 : il s'agit d'une construction plus vaste puisqu'elle doit comprendre cinq classes, un très grand "préau chauffé" et un "solarium vestibule". Ce projet est approuvé par le conseil municipal de Condé le 19 février 1935, au cours duquel le maire déclare "qu'il conviendrait de commencer au plus tôt les travaux de construction de l'école maternelle, les classes actuelles contenant chacune au moins 80 élèves." Le procès-verbal d'adjudication est dressé le 10 avril 1935 : les lots sont adjugés comme suit : 1er lot (terrassement, maçonnerie, béton armé, canalisations, pierres bleues) à Joseph Murez, de Condé ; 2e lot (charpente et menuiserie), à l'entreprise Montaigne et fils, de Lille ; 3e lot (ferronnerie, serrurerie) à A. Balmer, de Valenciennes ; 4e lot (zinguerie, plomberie) à l'entreprise Petit et Cie, de Marly ; 5e lot (plâtrerie, cimentage) et 6e lot (carrelage, revêtement) à Joseph Murez, de Condé ; 7e lot (peinture, vitrerie) à Fernand Cuvelier, de Vieux-Condé ; lot à mettre au concours ou à traiter de gré à gré : les parements en granito, le motif décoratif central du solarium en mosaïque et émaux, les revêtements de marbre, les jardinières décoratives en ciment armé, la vitrerie de la coupole du solarium.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1934, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Armbruster Henri
      Armbruster Henri

      ARMBRUSTER Henri Jules Aurélien (Valenciennes, 1868 - Valenciennes, 1959), architecte.

      Formation : Ecoles académiques de Valenciennes (1882-1886), Ecole des Beaux-Arts de Paris (1888-1898). Patenté en 1898. Diplômé le 4 février 1899. Etabli à Paris de 1897 à 1900.

      Président du groupement de la S.A.D.G. Région Nord ; membre du Conseil régional de l'Ordre des architectes. Architecte agréé des communes et des établissements publics du Nord : villes de Bavay et Condé-sur-l'Escaut, de "28 autres communes dans les arrondissements de Valenciennes et Avesnes" (d'après l'Etat de références de 1946). Architecte agréé par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (M.R.U.), après la Seconde Guerre mondiale pour 22 communes de l'arrondissement de Valenciennes. Architecte de l'office d'H.L.M. de Valenciennes.

      Cession de son cabinet le 4 juin 1957 à Etienne Salomon (36 avenue d'Amsterdam à Valenciennes), architecte D.P.L.G., son collaborateur et associé depuis le 12 mars 1951. Cessation d'activité le 31 décembre 1957, architecte honoraire à partir du 20 janvier 1958. Officier d'Académie (1911), officier de l'Instruction publique (1922), chevalier de la Légion d'Honneur (1933), médaille de la Société provinciale des Architectes français (193-).

      Principales réalisations repérées :

      Maisons, villas : Valenciennes, Bavay, Landrecies, Avesnes, Fourmies, Boué, La Bouteille, Berlaimont, Bellignies (notice Mérimée IA59000623), Raismes (villa de l'Etang), Verchain-Maugré, Cartignies, Quérénaing, Annœullin, Condé-sur-l'Escaut, Bavay : cité-jardin (avant 1946), Valenciennes (groupe d'Habitations à Bon Marché La Briquette, 1931 ; place d'Armes de l'îlot 1 ), Nœux-les-Mines (maisons d'ingénieurs de la compagnie des mines, 1903).

      Marchiennes : monument aux morts (cahier des charges 1921, sculpteur Elie Raset), / Bavay : monument aux morts (1923 - notice Mérimée IA59000587, sculpteur Elie Raset), / Condé-sur-l'Escaut : monument aux morts (1931) / Valenciennes, boulevard Carpeaux : monument aux morts (sculpteur Elie Raset).

      Valenciennes : asile de vieillards des Petites Soeurs des Pauvres (1897-1902) ; manège de la Société hippique (avenue Faidherbe, 1900) ; stand de tir à l'arme de guerre (avenue de la Tourelle, 1900) ; cinéma Moderne (rue Tholosé, vers 1900) ; hippodrome particulier (place Poterne, 1924) ; Société des Magasins Modernes (en collaboration, 1924) ; Société du Grand Hôtel (place de la Gare, en collaboration, 1924) ; marché couvert "en béton armé" (1924) ; gymnase municipal (1924) ; stade Nungesser (dont tribunes, grilles d'entrée, monument, 1925) ; piscine municipale et bains-douches (1925) ; église Notre-Dame-du-Saint-Cordon ("flèche en ciment armé, copie exacte de l'ancienne flèche en pierre", 1928) ; école maternelle (rue Jean-Bonmarché, 1929) ; école maternelle (rue Mathieu-de-Quenvignies, 1930) ; bibliothèque municipale, reconstruction partielle (1927-1932) ; groupe scolaire et maisons des directeur et directrice (place des Acacias, 1931) ; collège Moderne (Ecole professionnelle et industrielle, 1935-36) ; abattoirs (projet 1937, réalisé ?) ; Hôpital Général (restauration, n.d.) ; hôtel-Dieu (construction d'un pavillon de cure, n.d.) ; passage de la Paix (quartier de la Gare, 1946 - ?). Raismes (Vicoigne) : hôpital de la compagnie des mines (n.d.), Maubeuge : banque Société Générale (n.d.), Sebourg : restauration de la Maison Sainte-Anne (hospice, 1900), Noeux-les-Mines : hôpital de la compagnie des mines (1903), Englefontaine : église (1920), Aulnoy-lez-Valenciennes : église (1922), Beaumetz-lès-Cambrai : église (1923-27), Crespin : groupe scolaire (1923), Escautpont : groupe scolaire (1923-24), Saint-Aybert : écoles (1924), Jenlain : écoles (1924), Quiévrechain : bureaux et centre social de la Société française des Aciéries de Blanc-Misseron, reconstruction (1943 - ?), Bavay : église (restauration et aménagement intérieur, mobilier - menuiseries, table de communion, autels - 1953-1954), collège, salle des fêtes.

      Condé-sur-l'Escaut : Maison 25, place Pierre-Delcourt (vers 1900), Maison 10, avenue de la Liberté (1934) ?, Entretien des bâtiments communaux, Monument aux morts (1931), Collège (rue du Collège) : construction du préau couvert (salle des fêtes, 1928-1931), Poste (30-32 place Pierre-Delcourt) : aménagement (1932-1934), Groupe scolaire des Remparts (école maternelle et école de filles - 1931-1936) : construction.

      Concours et projets non réalisés : - Lens, hôtel de ville (1898), classé 3e. / - Valenciennes, musée des Beaux-Arts (1899) : 2e prix. / - Bellignies, monuments aux morts (1921), notice Mérimée IA59000576. /

      Compléments et sources : voir notice en annexe.

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      architecte communal attribution par source

Le projet de 1934, réalisé, propose un plan en U asymétrique (la base du U se trouvant au sud-ouest), avec retour le long du boulevard. Cette aile en retour est un peu moins longue que l'aile côté rempart, ce qui permet la mise en valeur du corps de bâtiment qui achève celle-ci, le solarium.

Les classes sont réparties dans les deux ailes. Dans l'aile de liaison (la base du U), se trouve le "grand préau chauffé" (actuellement, salle de jeux), qui fait saillie sur un plan en arc de cercle vers l'extérieur. Des "galeries vitrées fermées" permettent la desserte des différentes salles côté intérieur du U. Au centre du U, est prévue une "cour de verdure" avec pelouse. Entre l'autre branche du U et le rempart, le dessin d'un verger et d'un potager, et un logement de fonction (non réalisé).

Les élévations ont été conçues entièrement en rez-de-chaussée, avec couverture en terrasse.

Le solarium fait saillie en plan, en volume et en élévation ; il est couvert par un toit bombé dont il était prévu, semble-t-il, que la couverture soit entièrement réalisée en verre, les pans bombés devant être exécutés en "verres cintrés à martelage spécial". Ce solarium, réalisation exemplaire ensuite utilisée comme atelier pour les enfants, a fait l'objet d'un traitement intérieur particulièrement soigné : décor de mosaïque et d'émaux, revêtement à hauteur d'appui en marbre napoléon et marbre sainte-anne.

La maçonnerie de béton armé avec hourdissage de briques est revêtue d'un enduit "granito". Est mentionné l'emploi d'une "couverture bitumeuse" ; actuellement l'essentiel de la toiture est probablement en béton. Des carreaux de céramique "porphyrée à combinaison" sont retenus pour couvrir les sols et la base des murs. Les revêtements intérieurs utilisent des carreaux de faïence blancs et ivoire alternés, les autres plinthes, les bordures et filets seront en "faïence majolique".

La cour jardin a conservé ses dispositions d'origine : une délimitation extérieure par des murets bas revêtus de briques de parement, une surface centrale déprimée à laquelle on accède par 3 marches et parcourue par des cheminements bornés par des bordures en ciment. De hauts épicéas sont venus obscurcir cette cour, dont le jardin très horizontal devait répondre à l'horizontalité des masses bâties. À la place du verger et du potager, on trouve maintenant une cour de récréation macadamisée.

L'application des actuelles normes de sécurité (2004) s'appliquant aux bâtiments accueillants des enfants tend à entrainer des interventions préjudiciables aux dispositions d'origine, en particulier aux baies à structure métallique.

  • Murs
    • brique
    • enduit
    • béton armé
    • appareil mixte
  • Toits
    matériau synthétique en couverture, verre en couverture, béton en couverture (incertitude)
  • Plans
    plan régulier en U, jardin régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit bombé
  • Typologies
    Patrimoine XX e - Label Architecture contemporaine remarquable (ACR)
  • Techniques
    • céramique
    • mosaïque
    • maçonnerie
  • Représentations
    • armoiries
    • ornement géométrique
  • Précision représentations

    Solarium : motif central représentant les armes de la ville, en mosaïque de couleur et émaux, et décor de marbrerie. Décor en céramique dans l'ensemble du bâtiment.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Édifice remarquable par l'intelligence de son plan et la qualité de ses volumes. Il est tout-à-fait caractéristique des théories hygiénistes appliquées à l'architecture scolaire des années 1930 ; à cet égard, le soin apporté à la conception du solarium se révèle très significatif. Obtention du label Patrimoine XXe en 2006.

Documents d'archives

  • AD Nord. Série O ; 151 (Condé-sur-l'Escaut) : 313. École maternelle : construction, cahier des charges, plan, procès-verbal d'adjudication (1931-1935) .

Annexes

  • Formation et carrière d'Henri Armbruster.
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004, 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Oger-Leurent Anita
Oger-Leurent Anita

Chercheur au service régional de l'Inventaire général du patrimoine culturel.

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