Dossier d’œuvre architecture IA59005621 | Réalisé par
Fournier Bertrand (Rédacteur)
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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Ramette Jean-Marc (Contributeur)
Ramette Jean-Marc

Chercheur de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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Perrin Emeline (Contributeur)
Perrin Emeline

Chargée de projets et documentaliste à l'Ecomusée de l'Avesnois

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  • patrimoine industriel, Empreintes industrielles - patrimoine textile de l'Avesnois-Thiérache
Filature de laine peignée Louis Hubinet, puis Les Enfants de Louis Hubinet, dite filature du Trieux-le-Coq
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Écomusée de l’Avesnois Fourmies-Trélon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes des Trois Rivières - Hirson
  • Hydrographies
  • Commune Glageon
  • Lieu-dit Trieux-le-Coq
  • Adresse rue des Carrières , Rue Louis-Hubinet
  • Cadastre 2023 B2 851 à 853,1342, 1355, 1371
  • Dénominations
    filature
  • Précision dénomination
    filature de laine
  • Appellations
    filature du Trieux-le-Coq, Les Enfants de Louis Hubinet
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, logement patronal

Fort de sa filature de laines peignées du Petit-Glageon (IA59005622), érigée en 1877, Louis Hubinet décide, en 1888, d'ériger une usine plus importante au lieu-dit Trieux-le-Coq (ANMT ; 1995 014 23). La construction en est confiée à la société André Koechlin & Cie, qui deviendra la célèbre Société Alsacienne de Construction Mécanique, basée à Mulhouse (Lettre à entête, vers 1900). Cette seconde filature, plus importante que la première, entre en activité en 1889. En 1904, l'établissement est identifié sous la raison sociale Les Enfants de Louis Hubinet, dirigée par Charles, son fils. Ce dernier décède en 1913, quelques mois avant le début du premier conflit mondial. L'usine est occupée, le matériel réquisitionné avant d'être détruit et l'usine incendiée juste avant le retrait des troupes allemandes en novembre 1918. Durant toute cette période, l'usine est gérée par Emma Hubinet, fille ainée de Charles. Quinze après la fin du conflit, elle témoigne de cette expérience sous le pseudonyme de M. A. Buthine, anagramme de son nom. Entre l'enclume et le marteau, publié en 1933 raconte, entre autres, comment elle a assisté, impuissante, à la destruction de l'outil de production et à l'incendie de l'usine que les Allemands ont perpétré en novembre 1918 lors de leur retraite. L'usine, qui était composée d'une filature et d'une unité de retordage de laine peignée, est partiellement remise en route en janvier 1921 (Bulletin des régions libérées, 22 janvier 1921, p. 82 et Le Monde illustré, 15 mars 1921).

Les bâtiments sont incendiés une nouvelle fois en 1990 et l'activité est transférée à Wignehies, dans une partie de l'ancienne filature François Boussus (IA59005595). La friche de l'usine est alors nettoyée et l'ensemble des bâtiments de production sont démontés. Seul subsiste le logement de l'industriel (IA59005620), dont la construction est antérieure à l'usine. À l'emplacement même de la filature, un nouvel écoquartier résidentiel, labélisé Rev3 par la Région Hauts-de-France, doit voir le jour. Il se composera d'un ensemble d'habitations passives, d'un béguinage et d'un jardin partagé et aussi d'espaces verts gérés en éco-pâturages.

Force motrice, équipement industriel et production

En 1896, l'usine est équipée de 20 700 broches self-acting. En 1907, l'équipement de production se compose de 19 228 broches self-acting et 4200 machines dites mule-jenny, soit un total de 23 428 broches. En 1914, elle compte 19 500 broches de self-acting avec 4 assortiments de préparation et 7100 broches de continus à retordre avec gazage. La force motrice est délivrée par une machine à vapeur de 760 CV. Lors de la reconstitution, l'usine est équipée de matériel Société Alsacienne de Construction Mécanique (Le Monde illustré, 15 mars 1921).

Effectifs et approche sociale

En 1921, l'usine qui ne fonctionne encore que partiellement emploie 40 ouvriers et 50 ouvrières. La volonté de la direction est de privilégier la reprise le plus vite possible du personnel d'avant-guerre plutôt que d'employer de nouveaux ouvriers (Bulletin des régions libérées, 22 janvier 1921, p. 82).

Le 17 décembre 1903, 16 ouvriers fileurs de l'établissement cessent le travail et s'adressent au juge de paix pour demander l'application de la loi du 27 décembre 1892. Leurs revendications portent sur la suppression de la retenue d'un franc, 30% pour la caisse d'assurance contre les accidents ; la suppression de la retenue de 5 francs par mois pour épluchage des bobines ainsi que celle de 2 francs par mois pour le lavage du parquet (Bulletin de l'Office du travail, t. X, 1903, p. 12).

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1889, daté par source

Après l'incendie qui a détruit la filature, seul subsiste l'ancien bâtiment social, appelé salle Michel-Fontesse, situé de l'autre côté de la voie.

Ce bâtiment de plan rectangulaire, implanté perpendiculairement au chemin, est construit en brique et couvert d'un toit en ardoise, à longs pans et pignons couverts. Il comporte six travées, marquées par de simples pilastres, et percées de baies rectangulaires verticales en arc en plein cintre et de deux portes aux extrémités. Le pignon, côté rue, est animé de trois fausses ouvertures.

  • Murs
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Escaliers
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Le présent dossier d'étude a été réalisé en 2024 par le Service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la Région Hauts-de-France, en partenariat avec l'Écomusée de l'Avesnois, dans le cadre du projet Empreintes industrielles. Il a bénéficié de l'aide précieuse et du travail de recherche de monsieur Jean-Yves Tordeux que le service de l'Inventaire remercie chaleureusement.

Documents d'archives

  • Archives nationales du monde du travail-ANMT. Série 1995 014 23. [Glageon : Filature de laine peignée Louis Hubinet du Trieux-le-Coq].

Bibliographie

  • BUTHINE, M.-A. Entre l’enclume et le marteau (1914-1918). Paris : imprimerie Paul Dupont, 1932, 343 p.

  • COMITE D'ACTION DES REGIONS DEVASTEES. L'oeuvre de reconstitution et la solidarité française dans les régions dévastées [en ligne]. Comité d'Action des Régions Dévastées, 1925.

    p. 384.
  • FRANCE. Ministère des régions libérées. Bulletin des Régions libérées : reconstitution d'établissements sinistrés [en ligne], 22 janvier 1921.

    p. 32.

Périodiques

  • La Reconstitution des régions dévastées : Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Maubeuge (1918-1921). Le Monde illustré, Paris, Imprimerie E. Defossés, 15 mars 1921, tome 3.

Documents figurés

  • Fourmies, vue aérienne verticale (Source IGN. Photothèque nationale, 01/10/1947).

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Écomusée de l’Avesnois
Fournier Bertrand
Fournier Bertrand

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Ramette Jean-Marc
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Perrin Emeline
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