Une mairie aménagée dans un ancien commerce

En 1816, la municipalité indique déjà sa volonté de construire une mairie sur la place publique de la commune (AC Fontaine-sur-Somme, registre de délibérations du Conseil municipal, 1810-1817). Mais ce projet ne peut pas être accompli immédiatement. Pendant plusieurs décennies, la salle communale est logée dans le même bâtiment que le presbytère et l'école des filles (IA80010973).

Le projet d'avoir un véritable bâtiment dédié à la mairie ne réapparait qu'en 1877. Il s'inscrit alors dans le cadre de l'aménagement complet des espaces qui font face à l'église du village. Ainsi, le 20 novembre 1877, la municipalité fait-elle l'acquisition d'une maison à usage de café et épicerie, construite en 1850 sur la place du village et appartenant à Édouard Gauduin. Cette acquisition réalisée devant Me Gallet, notaire, est conclue moyennant la somme de 6 000 F (AD Somme ; 99 O 1748). Les mentions d'origine de propriété cités dans l'acte de vente de 1877 reprennent les termes de la précédente vente réalisée en 1849 entre Jean-Baptiste Papin, manouvrier et tourneur, et Édouard Gauduin, épicier, qui fait ériger un nouveau bâtiment à usage de "café à un étage construit en brique", en remplacement de l'habitation figurée sur le plan parcellaire de 1833 (AD Somme ; 3 P 13539, section B, parcelle 54 ter).

Pour autant, malgré l'achat du bien par la municipalité en 1877, l'hypothèque prise par les créanciers de Gaudin sur la maison empêchent la municipalité de prendre pleine possession de son bien, lequel semble rester à usage de commerce jusqu'en 1890. Après cette date, le départ du dernier locataire provoque une perte de revenus pour la commune, qui réagit en 1892 et décide qu'il "serait désormais convenable de la convertir en maison commune, d'autant qu'elle a été achetée dans ce but" (AC Fontaine-sur-Somme, registre de délibérations du Conseil municipal, 1877-1896). D'autres sources (AD Somme ; 3 P 328/4 - matrices des propriétés foncières, f°114) évoquent toutefois de nouveaux retards dans la conversion du bâtiment qui n'aurait finalement accueilli la mairie qu'en 1895.

Il aura ainsi fallu dix-huit ans pour que le projet d'installer la mairie sur la place du village, face à l'église, ne devienne une réalité : une affectation que confirment également les cartes postales du début du XXe siècle.

L'aménagement du bureau de poste

En 1907, en complément de la mairie, la municipalité déclare sa volonté de disposer d'un bureau de poste dans la commune. Rapidement, l'option d'utiliser un bâtiment situé à l'arrière de la mairie est retenu. Le devis, plans et élévations pour l'aménagement de la poste sont réalisés en juillet-août 1910 par Élie Morel, architecte à Abbeville. Le projet, commandité par la direction des Postes et Télégraphes, prévoit l'installation du bureau de poste au rez-de-chaussée et réserve l'étage au logement du receveur des postes. La municipalité estime cependant le montant du devis trop élevé et demande la révision des plans. Sur les nouveaux plans datés du 24 août 1910, le rez-de-chaussée est composé d'un bureau et d'une salle d'attente, dans laquelle se situe une cabine téléphonique. Ces plans détaillent également l'aménagement intérieur de la mairie (ill.). Le montant des travaux est estimé à 5 081 francs. Le service est ouvert en 1911. Aujourd’hui, ce bâtiment est à usage de bibliothèque.