Dossier d’œuvre architecture IA80010957 | Réalisé par
Montauban Suzelle (Rédacteur)
Montauban Suzelle

Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)

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Fournier Bertrand (Rédacteur)
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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Abelé Céline (Rédacteur)
Abelé Céline

Cheffe de projet du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme

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  • inventaire topographique, Pays d'art et d'histoire Ponthieu-baie de Somme
Église paroissiale Saint-Riquier
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Baie de Somme - Trois Vallées

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de la Baie de Somme - Gamaches
  • Commune Fontaine-sur-Somme
  • Adresse 7 rue de Haut
  • Cadastre 2023 AB 22

La première église de Fontaine-sur-Somme est probablement construite vers 1231, au moment de la séparation des paroisses de Fontaine et Sorel d’un côté et de Liercourt et Duncq de l’autre.

XVe ET XVIe SIÈCLES : ÉDIFICATION DE L'ÉGLISE

La construction de l’église actuelle aurait débuté au milieu du XVe siècle, à la suite des destructions consécutives à la guerre de Cent Ans. Les travaux commencent par la base du clocher et le bas-côté sud. À la fin du XVe siècle le chœur et les deux chapelles sont terminés.

Le portail nord est construit au début du XVIe siècle, en atteste la présence dans les décors d’une salamandre et d’un porc-épic, symboles de François I et de Louis XII. La date de 1561 est inscrite sur l’un des écussons sculptés présents sur la voûte flamboyante de la chapelle de la Vierge. On peut en conclure que sa construction date du troisième quart du XVIe siècle. L’église est probablement achevée au cours du dernier quart du XVIe siècle : les fonts baptismaux sont installés en 1590.

XVIIIe SIÈCLE : AJONCTION D'UNE FLÈCHE EN MACONNERIE

Durant le XVIIe siècle, l’édifice ne subit pas de modification connue ; il faut attendre le XVIIIe siècle pour que son architecture évolue.

Sur une pierre présente dans le clocher-porche, il est gravé : "EN L’AN 1753 LE BEFROY / DE CE CLOCHER ETANT TOMBER EN / RUINE PAR LE DEFAUT DES / TOITS A ETE FAIT NEUF / ET EN 1754 AUX TROIS CLOCHES CASSEES / PESANTES 3600 ONT ETE MIS / 3200 DE METAL POUR FAIRE / LA QUATRIEME GROSSE PAR / MESSIRE CHARLES LE PRESTRE / CURE DE CE LIEU QUI EN A FAIT / TOUTE LA DEPENSE AINSI QUE / DE LA CINQUIEME PETITE EN L’AN 1753". Le clocher est donc restauré en 1753 et une flèche en maçonnerie est ajoutée en haut de la construction carrée. Une seconde date est portée à l’extérieur de l’église, à gauche du portail occidental : "JACQUE / MAILLARD 17 / 1720".

Entre 1833 et 1840, quatre des cinq cloches du carillon sont remplacées. À la fin du XIXe siècle, le clocher est renforcé avec un cerclage de fer. Dans la chapelle de la Vierge, une plaque commémore l'abbé qui fit restaurer l'église en 1900, il y est écrit : "D.O.M. / A LA MEMOIRE / de Monsieur l'abbé Paul FAMECHON / curé de Fontaine de 1892 à 1923 / qui a fait restaurer cette église / en 1900 / Priez pour lui."

Oswald Macqueron réalise deux aquarelles de l'église en 1851 puis en 1864 (ill.). Il n'y a pas de différence notable à noter entre ces aquarelles et l'édifice actuel, mis à part la présence de crochets sur le rampant des deux pignons nord.

XXe SIÈCLE : LES DESTRUCTIONS DE 1940 ET LA SECONDE RECONSTRUCTION

En 1940, par précaution, les vitraux de l’église sont déposés pour les protéger des risques de destructions de la guerre. Les 5 et 6 juin 1940, l’édifice est incendié par les soldats allemands avec des plaquettes au phosphore. Les charpentes et les plafonds de la nef, des bas-côtés et du chœur sont détruits. Le clocher est également fortement attaqué par les flammes. La chapelle de la Vierge et le portail nord, deux éléments de l’église qui possèdent de riches décors, sont sauvegardés.

Dès cette même année, l’architecte en chef Marcel Poutaraud est chargé de la restauration de l'édifice. Les voûtes des bas-côtés sont restaurées en 1941 (DRAC-CRMH, dossier sur les travaux de restauration de l’église de Fontaine-sur-Somme).

En 1943, un nouvel architecte en chef des Monuments historiques, André Sallez, est désigné pour les travaux (AD Somme, 1272 W 137).

Les clés pendantes du chœur sont resculptées à partir des fragments anciens en 1947. En 1948, les bas-côtés et le chœur sont remis en état (à l’exception de la voûte du chœur).

Le 18 avril 1956, André Sallez écrit : "L’église de Fontaine-sur-Somme, gravement endommagée au cours de la dernière guerre est en cours de restauration. Les travaux sont actuellement interrompus [...] les crédits précédemment alloués étant épuisés. Un devis important sera établi très prochainement" (AD Somme, 1272 W 137). Cependant, les maçonneries sont restaurées entre 1957 et 1964 puis la voûte du chœur en 1965 (DRAC-CRMH, dossier sur les travaux de restauration de l’église de Fontaine-sur-Somme).

L’église n'ouvre pas au culte avant les années 1972-73. Les travaux se poursuivent avec la restauration des maçonneries puis des voûtes du chœur, la réparation des charpentes et des couvertures de la nef et des bas-côtés, la réfection du clocher et de sa voûte, puis du dallage.

Enfin le carillon est installé dans le clocher en avril 1974.

Les vitraux qui avaient été enlevés en 1940, sont restaurés entre 1981 et 1984 par Sylvie Gaudin.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 15e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 1ère moitié 16e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 3e quart 16e siècle , porte la date
    • Secondaire : 3e quart 18e siècle , porte la date
    • Secondaire : 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1561, porte la date
    • 1720, porte la date
    • 1753, porte la date
  • Auteur(s)

L’église paroissiale Saint-Riquier est située sur le versant sud du centre du village de Fontaine-sur-Somme. L'édifice est entourée de son cimetière (IA80010965) qui se développe principalement au sud et à l'ouest pour s'ouvrir au nord sur une place qui la met en perspective face à la mairie (IA80010968). Malgré l’incendie dont elle a fait l'objet en 1940, elle conserve un intéressant portail sculpté du XVIe siècle ainsi que des clefs pendantes (IM80002125) de la même époque.

L’église, logiquement orientée, présente un plan allongé sans transept. Un clocher-porche ouvre sur une nef à quatre travées, flanquée de deux bas-côtés de largeur inégale. Les chapelles droites qui se trouvent dans leur prolongement encadrent les trois travées droites du chœur à chevet polygonal. La sacristie est adossée contre le chœur du côté sud.

Construit en pierre de taille de moyen appareil, l'édifice se caractérise par la présence d'un soubassement en appareil mixte de grès et de silex, par une distinction de hauteur des toitures de la nef et du chœur ainsi que par la présence d'un clocher à flèche octogonale en pierre ajourée. Les couleurs différentes des pierres calcaires témoignent des reprises et des restaurations consécutives à l'incendie de 1940. Les pierres les plus anciennes, issues de carrières locales, sont généralement plus blanches et plus tendres tandis que celles issues des carrières de Saint-Maximin (Oise), employées lors de la reconstruction de l'édifice, sont plus jaunes. Enfin, à l'inverse du bas-côté sud qui ne possède pas de contreforts, le bas-côté nord est contreforté à chaque travée, de contreforts à pinacles engagés. Le chœur est quant à lui épaulé de contreforts droits. Les bas-côtés sont éclairés de baies géminées à remplages flamboyants, à l'exception des deux premières baies du côté sud, plus hautes, et présentant un profil de remplage nervuré différent.

Les toitures, distinctes pour chaque vaisseau, sont en ardoise à longs pans et à pignons découverts vers l'ouest et buttent contre le volume plus élevé du chœur et des chapelles droites. Une croupe polygonale couvre le chevet du chœur.

L'accès principal à l'église s'effectue principalement du côté nord. La quatrième travée du bas-côté nord est percée d'un portail qui s'inscrit dans toute la largeur de la travée, entre deux contreforts reliés par une balustrade sommitale largement ajourée. Les deux vantaux en arc surbaissé, séparés par un trumeau central, sont surmontés d'un triplet de lancettes en tiers-point à remplage flamboyant. La lancette centrale aveugle sert de niche à une statue de saint Riquier, patron de l'église, abrité sous la dais finement ajouré. Sur les côtés, deux autres niches abritent des statues de saint Pierre, à gauche, et de saint Adrien, à droite.

À l’intérieur, les grandes arcades brisées reposent sur d’imposantes colonnes circulaires dépourvues de chapiteaux. Les nervures des grandes arcades viennent mourir en pénétration dans les colonnes. La séparation entre la nef et le chœur est marquée par deux degrés d’emmarchement. Les deux colonnes des grandes arcades qui séparent ces espaces sont octogonales. La nef et le bas-côté nord sont couverts d’une fausse voûte brisée en lambris à charpente apparente. Les voûtes de la chapelle de la Vierge au nord et du chœur sont sur croisée d’ogives à lierne et tiercerons. Chaque clef de voûte est ornée de clefs pendantes sculptées qui reprennent les thèmes iconographiques et les personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les clefs sculptées de la chapelle sont d’origine (sauf une), contrairement aux clefs du chœur qui ont été détruites en 1940 puis resculptées après la Seconde Guerre mondiale (cf. IM80002125). La voûte de la chapelle de la Vierge présente également des décors de feuilles de vigne et de grappes de raisin sculptés, ainsi que plusieurs écussons. La chapelle Saint-Joseph possède une voûte sur croisée d’ogives plus simple et moins décorée. Deux écussons sont sculptés sur un chapiteau accolé à la première travée du mur sud. Le bas-côté sud est couvert d’un plafond droit en bois. Un escalier dans-œuvre en vis sans jour permet d’accéder au clocher.

  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
    • voûte d'ogives
    • fausse voûte en berceau brisé
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • flèche en maçonnerie
    • toit à longs pans pignon découvert
    • croupe polygonale
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour
  • Typologies
  • Techniques
    • sculpture
  • Précision représentations

    Le portail nord présente un important décor sculpté qui présage du style gothique flamboyant, en bas-relief et en ronde-bosse. Les arcs surbaissés des deux vantaux et le trumeau central du portail sont sculptés en bas-relief de motifs de rubans, de fleurs et de feuillages. Juste au-dessus, une grande baie en triplet accueille dans sa partie centrale une statue de saint Riquier, patron de l'église, en tenue d'évêque. ll est entouré de saint Pierre, à gauche, et de saint Adrien, à droite.

    Au-dessus de la fenêtre en triplet, deux médaillons sont ornés de sculptures en demi relief. Celui de gauche représente une salamandre, symbole de François Ier et celui de droite un porc-épic, symbole de Louis XII.

    Aux extrémités de la balustrade ajourée qui couronne la composition du portail, deux gargouilles représentent des figures fantastiques. Entre les deux court une frise de ceps ou feuilles de vigne et de grappes de raisin, semblable au décor intérieur de la voûte de la chapelle de la Vierge.

  • Précision dimensions

    La nef mesure 6,25 m de large ; le bas-côté sud mesure 2,33 m de large tandis que celui du côté nord mesure 4,75 m de large. Le chœur possède une hauteur sous voûte de 9,50 m ; la voûte de la nef culmine à 11,23 m. Les grandes arcades atteignent 7,27 m de haut. La chapelle de la Vierge mesure 11,23 m de long sur 4,51 m de large.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    voûte
  • Protections
    classé MH, 1941/07/15
  • Précisions sur la protection

    classée Monument historique en totalité par arrêté du 15 juillet 1974.

  • Référence MH

Dans le prolongement du bas-côté nord, la chapelle est couverte d'une voûte à liernes et tiercerons ornée de clés pendantes sculptées (IM80002125).

Documents d'archives

  • AD Somme. Série W : 1272 W 137. Reconstruction des biens communaux, 1944-1951.

  • AMH-DRAC Amiens. Dossier sur les travaux de restauration. Église de Fontaine-sur-Somme. Conservation régionale des Monuments historiques, [1970, 1980].

Bibliographie

  • LE SUEUR, Abbé. Fontaine-sur-Somme : notice historique. Mémoire de la Société des Antiquaires de Picardie. Tome I, 1891.

    p. 191-202.
  • SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE. FONDATION EDMOND SOYEZ. La Picardie historique et monumentale. Tome III, Arrondissement d'Abbeville. Première partie. Amiens : Impr. de Yvert et Tellier, 1904-1906. 266 p. et pl.

    Notices de É. Delignières, H. Macqueron, R. de Guyencourt, R. Rodière et P. Des Forts.

    Réunit : n° 1 - Abbeville et ses cantons / notices par MM. Em. Delignières et H. Macqueron (1904) n° 2 - Canton de Saint-Valery[-sur-Somme] / notices par MM. R. Rodière et de Guyencourt Canton de Nouvion / notice par M de Guyencourt Canton d'Hallencourt / notices par M. Ph. Des Forts n° 3 - Canton de Rue / notices par M. R. Rodières Canton d'Ault / notices par M. R. de Guyencourt

    p. 124-133.
  • SYNDICAT D'INITIATIVE DE FONTAINE-SUR-SOMME. Histoire de Fontaine. Fressenneville : [s. e.] / Imprimerie Carré, 1970-1974. Tome II.

    Tome II

Périodiques

  • DESOBRY, Jean. Fontaine-sur-Somme : les clés pendantes de la Chapelle de la Vierge. Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 2e trim. 1984.

    p. 227-244.

Documents figurés

  • Église de Fontaine-sur-Somme. Entrée principale, aquarelle, par Oswald Macqueron, [s.d.] (AC Abbeville ; B800016201_HAL_033).

  • Église de Fontaine-sur-Somme. Vue prise du cimetière, aquarelle, par Oswald Macqueron, [s.d.] (AC Abbeville ; B800016201_HAL_034).

  • Église de Fontaine sur-Somme depuis le sud-ouest, carte photo, [s. éd, s.n., ca 1955], (collection particulière).

  • Fontaine-sur-Somme, l'église, carte postale, Édition Collection Maison Gavois, vers 1910 (collection particulière).

  • Commune de Fontaine-sur-Somme. Plan de l'église, par André Sallez, architecte en chef des Monuments historiques, juin 1947 (AD Somme ; 1272 W 137).

  • Commune de Fontaine-sur-Somme. État projeté du chevet, par André Sallez, architecte en chef des Monuments historiques, juin 1947 (AD Somme ; 1272 W 137).

  • Commune de Fontaine-sur-Somme. Coupe longitudinale sur l'église, par André Sallez, architecte en chef des Monuments historiques, juin 1947 (AD Somme ; 1272 W 137).

  • Commune de Fontaine-sur-Somme. Coupe transversale de la nef et du chœur, par André Sallez, architecte en chef des Monuments historiques, juillet 1947 (AD Somme ; 1272 W 137).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Syndicat mixte Baie de Somme - Trois Vallées
Montauban Suzelle
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Abelé Céline
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