Dossier d’œuvre objet IM02001778 | Réalisé par
  • inventaire topographique, ville de Vervins
  • mobilier et objets religieux
Peintures monumentales : scènes de la vie du Christ et de la vie de la Vierge
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ministère de la culture - Inventaire général
  • (c) Département de l'Aisne
  • (c) AGIR-Pic

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vervins
  • Commune Vervins
  • Adresse Eglise paroissiale Notre-Dame , place de l' Eglise
  • Emplacement dans l'édifice sur les piliers de la nef et du transept

La période de réalisation de ces œuvres se situe dans une tranche chronologique comprise entre 1566 et les dernières années du 16e siècle. A la suite de l'occupation des troupes espagnoles et des destructions de 1552, Robert de Coucy-Vervins, abbé commendataire des abbayes de Foigny, Saint-Michel-en-Thiérache et Bohéries, oncle du seigneur de Vervins Jacques II de Coucy, entreprend dès 1553 des travaux de reconstruction dans l'église, les voûtes de l'édifice ne sont achevées qu'en 1566. Les piliers de la nef et du transept ont alors été probablement pourvus de leur décor à partir de cette date. L'un des piliers, celui de l'Annonciation dite de Pasquier-Constant, porte la date 1590 sur l'épitaphe funéraire de ce dernier et pourrait donner une possible date de l'achèvement de ce cycle narratif iconographique. On ne peut cependant exclure l'hypothèse de plusieurs campagnes successives ou simultanées jusque dans les dernières années du 16e siècle. Ces peintures sont principalement axées sur les dévotions mariales et christiques témoignant de la vie religieuse de la cité thiérachienne. Œuvres de transition où l'influence des Pays-Bas du sud reste prégnante, alliée à une pénétration des courants et des modèles issus de la Renaissance italienne, elles ont été réalisées probablement par un ou plusieurs peintres locaux, sans que l'on puisse toutefois exclure la venue d'artistes étrangers. Cet ensemble est à replacer dans le cadre plus général du milieu artistique français de la 2e moitié du 16e siècle fortement nourri d'influences flamandes. Leurs caractéristiques formelles, le modelé, la composition et la riche gamme chromatique dénotent également souvent un maniérisme italianisant. Elles offrent la particularité de présenter une série de portraits des notables de Vervins dont ses principaux commanditaires Robert et Jean de Coucy-Vervins. Elles sont de même un exemple particulièrement intéressant de la création provinciale, dans une région frontière, au cours de la 2e moitié du 16e siècle. Vers le milieu du 18e siècle, le cardinal de Rochechouart, évêque de Laon, devant l'impossibilité de pourvoir aux frais d'entretien de certains décors muraux dans le diocèse de Laon, envoie une circulaire aux desservants ordonnant de faire disparaître les peintures sous un badigeon de chaux. Outre l'argument économique, il est probable que le style de ces œuvres, archaïsant et maladroit au regard de l'esthétique du 18e siècle, ait aussi plaidé en faveur de leur dissimulation. C'est probablement au moment du badigeonnage des peintures de Vervins que certaines ont été mutilées. L'installation de la chaire à prêcher après la Révolution, aboutit à la mutilation de la partie droite de la scène dite du Calvaire. Ces œuvres sont redécouvertes et mises au jour en 1869, à l'occasion des sondages et des travaux menés en vue de la restauration de l'église. Lors de l'enlèvement des autels latéraux datés de 1761 de part et d'autre de l'abside, transportés à la chapelle Sainte-Anne, vers 1871, une autre peinture murale fut mise à jour. Représentant l'Ecce Homo, elle n'a cependant pas été conservée, bien qu'elle appartenait vraisemblablement au même ensemble que les compositions des piliers. Dès leur découverte, l'intérêt qu'elles suscitent amène le conseil de fabrique, soutenu par des dons financiers de plusieurs Vervinois, à entreprendre une campagne de restauration. C'est un artiste rémois Mr Rigon-Maillet qui entreprend au cours de l'année 1871 une restauration de type illusionniste, complétant les éléments manquants, recréant en particulier en quasi-totalité le pilier dit de l'Assomption. Le cycle fait l'objet d'une publication dans le 2e volume de 1872 de La Thiérache par Léandre Papillon, illustrée de photogravures d'après les photographies du Vervinois Lamouroux et les relevés de l'artiste axonnaise Eugénie Watelet. Il est classé en 1911 à l'exception du pilier de l'Assomption. La restauration, achevée en 1987, sous le contrôle du service des Monuments Historiques, a été l'occasion d'effectuer une restitution plus respectueuse de l’œuvre.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 16e siècle , daté par source
  • Iconographies
    • vie du Christ
    • vie de la Vierge
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    classé au titre objet, 1911/09/30

L'intégralité du dossier est consultable au centre de documentation de l'Inventaire et du Patrimoine culturel.

Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2000
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