Dossier collectif IA59005690 | Réalisé par
Girard Karine (Rédacteur)
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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  • inventaire topographique, Le Quesnoy centre
Les maisons à enduit nid d'abeille
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, immeuble
  • Aires d'études
    Communauté de communes du Pays de Mormal
  • Adresse
    • Commune : Le Quesnoy

L'enduit nid d'abeille est une sorte de torchis, utilisé pour ses qualités d'isolation thermique. Il est composé de paille, de foin, de fibres végétales, de poils animaux (crins, cheveux...), de chaux, de sable et de cendres. il est posé à la main et piqueté avec les doigts, ce qui lui confère son aspect particulier. Afin que l'enduit ne glisse pas lors de la pose, il est retenu par des clous plantés dans les joints entre les briques. Les manques dans certaines façades permettent de constater que l'espacement ente deux clous est d'environ cinq centimètres tous les deux rangs de brique, les clous étant posés en quinconce. La pose doit se faire lorsqu'il ne fait ni trop chaud ni trop sec afin de garantir la tenue de l'enduit.

La mise en œuvre du torchis observable au Quesnoy est particulière car il n'est pas utilisé en remplissage d'une structure en bois destiné à être ensuite recouvert, mais il constitue l'enduit décoratif qui habille des murs en brique. Ce mode de faire ne semble pas s'être répandu au-delà du Quesnoy.

Comme pour le reste du bâti, les archives ne datent pas précisément ce type de décor extérieur, caractéristique du Quesnoy. Toutes les parcelles où ces maisons ont été repérées, apparaissent cependant déjà bâties sur le cadastre de 1817. Leurs caractéristiques architecturales légitiment néanmoins une datation de la fin du XVIIIe siècle et jusqu'au milieu du XIXe. Enfin, les manques sur certaines façades permettent de voir que cet enduit est systématiquement posé sur des murs en briques posées en appareil picard, bien plus rarement utilisé à partir de 1815.

Liste des maisons portant un enduit nid d'abeille recensées

Adresse

Lien vers le dossier

26, place du Général Leclerc

repéré

31, place du Général Leclerc (façade sur la rue Théau)

repéré

19, rue Achille Carlier

IA59005691

20, rue Achille Carlier

IA59005797

2 rue Nouvelle Zélande

IA59005696

4 rue Nouvelle Zélande

IA59005696

8, rue Nouvelle Zélande

repéré

18, rue Baillon

IA59005694

40, rue Baillon

IA59005693

5, rue des Lombards

repéré

10, rue Georges V

IA59005692

5, rue Théau

repéré

5, rue Thiers

IA59005695

11 rue Thiers

repéré

22, rue Thiers

repéré

51, rue Thiers

repéré

55, rue Thiers

repéré

22, rue Thiers (traces)

repéré

40-42, rue Joffre

repéré

Comme pour le reste du bâti privé du Quesnoy, aucune source d'archives ne permet de dater précisément ces maisons caractéristiques du Quesnoy. Presque toutes les parcelles où ces maisons ont été repérées apparaissent cependant déjà bâties sur le cadastre de 1817.

Leurs caractéristiques architecturales (l'association sur les façades de baies couvertes par un linteau et de baies couvertes par un arc segmentaire, les agrafes "rocaille" que l'on retrouve sur nombre d'entre elles, l'utilisation de briques posées en appareil picard que l'on aperçoit dans les manques de l'enduit nid d'abeille, la présence systématique d'un soubassement) permettent néanmoins de dater ce bâti de la fin du XVIIIe siècle. Il est cependant possible que, compte-tenu de ses qualités isolantes et de son faible coût, l'utilisation de l'enduit ait perduré au cours de la première moitié du XIXe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes, 3e quart 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle , (incertitude)

Dix-neuf maisons présentant de l'enduit nid d'abeille ont été repérées. Elles sont situées majoritairement au centre de la ville : six dans la rue Thiers, une rue du Maréchal-Joffre, deux sur la place du général Leclerc ; dans sa partie est : neuf se répartissent entre les rues Carlier, Nouvelle Zélande et Baillon.

Pour dix d'entre elles, l'enduit recouvre la totalité de la façade. Dans ce cas, l'enduit peut être posé de manière uniforme (2-4 rue de la Nouvelle-Zélande) ou être cantonné à la réalisation de tables ou de bandeaux (19, rue Achille-Carlier, 10 rue Georges V ou 26 place du Général-Leclerc). Il est intéressant de noter que les façades des 19, rue Achille-Carlier, 38, rue Joffre et 3, rue Thiers présentent les même tables rectangulaires aux angles coupés arrondis, lesquelles sont disposées aux mêmes endroits de la façade, occupant systématiquement les espaces des trumeaux et des pleins de travées.

Pour les sept autres, l'enduit n'est plus visible qu'aux niveaux supérieurs de la façade : second niveau 20, rue Carlier, second niveau et attique du n°5 rue Thiers, pignon du n°11 rue Thiers par exemple ; ou sur les deux niveaux supérieurs pour le 38 rue du Maréchal Joffre. Ceci laisse penser que les premiers niveaux de façade de ces immeubles ont fait l'objet de modifications postérieures à la pose de l'enduit, en particulier au XIXe siècle avec la mutation des maisons pour y installer en rez-de-chaussée des espaces commerciaux ouverts sur la rue par des vitrines.

Le n°31, place du général Leclerc est un cas particulier puisque la façade sur la place est recouverte d'un enduit lisse, au contraire de celle rue Théau, entièrement recouvert d'enduit nid d'abeille.

Il est à noter que dans le cas de modification de façades sans percement de baies, l'enduit utilisé est souvent l'enduit tyrolien, utilisé à partir de la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1950, et dont l'aspect granuleux rappelle celui de l'enduit nid d'abeille. C'est ce qui est visible au 8 rue de la Nouvelle-Zélande ou au 11 rue Thiers. Enfin, pour la maison située 31 place du Général-Leclerc, la totalité du mur latéral sur la rue Théau est recouverte d'enduit nid d'abeille mais la façade principale est recouverte d'un enduit lisse, sans doute posé lors d'une réfection ultérieure.

Il ne semble pas y avoir de modèle pour la construction de ces maisons. Le nombre de niveaux est généralement de deux (avec combles dans six cas sur treize) et plus rarement trois (cas de trois immeubles). Celui des travées varie de deux à cinq, certaines façades ne présentant pas le même nombre de baies au premier et au second niveau.

La même disparité existe pour les toitures : une est brisée, mais les autres sont à longs pans, débordantes pour trois d'entre elles ou avec des croupes dans trois cas. Ces dernières étant souvent issues de la modification des pignons sur rue, effectuée à partir du début XVIIIe siècle.

On peut cependant noter certains points communs : si la façade du n°5 rue Théau est entièrement enduite en nid d'abeille, elle est la seule dans ce cas. Toutes les autres maisons présentent un soubassement traité différemment du reste de la façade : faux appareil avec refends marqués - éléments typiques de la seconde moitié du XVIIIe siècle pour les n°2, 4 et 8 rue de la Nouvelle-Zélande ou 10 rue Georges V ; enduit lisse pour les n°51 rue Thiers, 5 rue des Lombards ou 26 rue du Général-Leclerc où il est posé pour constituer de grandes pointes de diamant. La présence de moellons de grès enduits au n°40 rue Baillon laisse penser que ceux visibles au n°55 rue Thiers, a priori nus aujourd'hui, étaient également enduits à l'origine.

Hormis une maison (40 rue Baillon), toutes présentent des baies en arc segmentaire, parfois sur toute la façade (huit occurrences), parfois seulement au second niveau, le premier étant alors percé de baies couvertes par un linteau. On peut également noter l'utilisation systématique de chambranles moulurés à cru ou encore la fréquence des agrafes "rocaille" : six façades en présentent alors que seulement 17 ont été repérées à l'échelle de toute la ville.

  • Typologies
    architecture (18e siècle)
  • Toits
    ardoise
  • Murs
    • brique enduit
    • grès
    • appareil mixte
  • Décompte des œuvres
    • repérés 17

Documents d'archives

  • AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35P1116. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, Justice de paix du Quesnoy, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance.

    AD Nord : 35P1116
  • AD Nord. Série P ; sous-série 35 : 35P1121. Département du Nord, Arrondissement d'Avesnes, canton de Le Quesnoy est et ouest, Commune du Quesnoy : Section E dite de la ville, tableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières et de leur contenance, 1897.

    AD Nord : 35P1121
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Girard Karine
Girard Karine

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France.

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