Dossier d’œuvre architecture IA60005292 | Réalisé par
Chamignon Lucile (Rédacteur)
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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  • inventaire topographique, Communauté de communes Oise Picarde
Église paroissiale Saint-Léger
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes de l'Oise Picarde - Saint-Just-en-Chaussée
  • Commune Chepoix
  • Lieu-dit
  • Adresse rue de l' École
  • Cadastre 2019 D 262

D’après les recherches de l’abbé Sellier au XIXe siècle, Chepoix faisait partie d’une paroisse regroupant également La Hérelle et Mory-Montcrux. À la suite de la destruction de son église placée sous le vocable de Saint-Marc (elle se serait trouvée à l’emplacement de la chapelle du cimetière de Mory-Montcrux) par les Bourguignons en 1434, les habitants de Chepoix se seraient dotés de leur propre église entourée d’un cimetière. Pourtant, le pouillé de la province de Reims établi vers 1320 signale déjà l’existence d’une église à Chepoix, placée sous le patronage des Hospitaliers ("magister hospitalis"). De plus, la découverte d’ossements lors de la fouille de l’ancienne mare à chanvre près du chevet a également pu suggérer l’existence d’un édifice plus ancien à son emplacement.

L’édifice visible aujourd’hui s’avère être toutefois plus tardif, peut-être une reconstruction à la suite des destructions des guerres de Cent Ans qui ont dévasté la région. Le chœur présente en effet les caractéristiques du style gothique flamboyant (fin XVe – début XVIe siècle) avec son tracé polygonal, ses larges baies s’étirant sur toute l’élévation, leurs remplages à soufflets et mouchettes ou encore ses contreforts couronnés de chaperons. La nef est édifiée plus tardivement, dans la seconde moitié du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle : un cartouche au sommet de la tour de clocher porte la date de 1579 tandis qu’une inscription sur la façade occidentale indique celle de 1630. L’abbé Sellier signale en outre que l’une des poutres du comble de la quatrième travée de la nef donne la date de 1627.

D’après les recherches de Dominique Vermand (2003), le voûtement de la nef est remplacé en 1901 : aux simples lambris sont substituées des voûtes d’ogive en pierre.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 14e siècle , daté par source
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 4e quart 16e siècle , porte la date
    • Principale : 2e quart 17e siècle , porte la date
  • Dates
    • 1579, porte la date
    • 1630, porte la date

L’édifice, légèrement orienté sud-est/nord-ouest, est implanté dans la partie orientale du village, rue de l’École, en face de la mairie-école. Le cimetière l’entoure. Son plan est similaire à celui d’une église-halle : nef et chœur ont la même hauteur et le bas-côté sud qui rend la nef plus large que le chœur est aussi élevé que le vaisseau central. Le chœur se termine par une abside à trois pans. L’élévation nord est flanquée d’une chapelle au niveau de la dernière travée de la nef et une imposante tour de clocher s’imbrique dans la première travée côté sud. Enfin, la sacristie est accolée à la seconde travée du chœur côté nord.

Des contreforts à chaperons à deux pans soutiennent l’édifice de manière régulière. Une porte aujourd’hui bouchée se trouvait dans la troisième travée de la nef côté sud.

La tour de clocher comprend cinq niveaux d’élévation séparés par des larmiers et le dernier, qui prend la forme d’un ouvrage défensif avec merlons et créneaux, abrite les cloches. Ce niveau est accessible par un escalier à vis en maçonnerie dans-œuvre à droite en entrant dans la nef. Les merlons portent des cartouches avec des inscriptions côté occidental. Celui de droite indique la date de 1579 tandis que celui du milieu figure un blason. La tour est accessible grâce à une porte aménagée à l’intérieur de l’édifice. Une seconde porte ouverte sur l’extérieur côté est, est aujourd’hui comblée.

L’entrée de l’église est aménagée dans la façade occidentale. Elle comprend une porte bâtarde surmontée d’un arc en plein cintre encadré de deux pilastres cannelés couronnés par des chapiteaux ioniques. Une niche abritant une statue de saint Léger coupe le sommet de la courbe de son fronton circulaire. Deux blasons, sans inscription, sont sculptés dans le tympan. Un oculus surmonte l’entrée. Sur le pignon est gravée l’inscription "F. PIERR / E GERM / AIN CV / RE DE CE / A(N)S.E(N).LA(N) / 1630" ("Frère Pierre Germain curé de céans en l’an 1630").

Les soubassements de l’édifice sont en grès. Ce matériau est surtout employé dans l’élévation nord de la nef. Le reste de l’édifice est en pierre de taille de moyen appareil en calcaire. Quelques reprises en brique sont à signaler dans les maçonneries du chœur et de la sacristie (murs et contreforts).

Les toits sont à longs pans, pignon découvert et croupe polygonale pour la nef et le chœur, longs pans et croupe pour le bas-côté sud, deux pans et pignon couvert pour la sacristie. La tour de clocher est protégée par un toit en pavillon. Toutes les toitures sont en ardoise.

À l’intérieur, la nef et le chœur sont couverts de voûtes d’ogive quadripartites. L’édifice est éclairé de douze larges baies en arc brisé et d’un oculus en façade occidentale. Celles de la nef sont divisées sur leur hauteur par un meneau. Celles du chœur sont découpées par un remplage de style gothique flamboyant comprenant des mouchettes et des soufflets en partie supérieure. Les murs du chœur sont garnis d’un lambris de demi-revêtement.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
    • grès
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à longs pans croupe polygonale
    • toit à longs pans croupe
    • toit à deux pans pignon couvert
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Techniques
    • menuiserie
    • vitrail
  • Précision représentations

    Le lambris du chœur est rythmé par des pilastres cannelés surmontés de chapiteaux ioniques. Des spirales et rinceaux végétaux décorent les écoinçons des arcs courbes entre les pilastres. 

    Les verrières sont étudiées dans le dossier de Présentation du mobilier de l’église (IM60001731).

    Des inscriptions obituaires ont été relevées dans les maçonneries. Aujourd’hui très altérées, les transcriptions suivantes s’appuient sur les relevés d’E. Laurain (1944).

    À l’extérieur, du côté nord du chevet se trouve celle de Pierre Germain, en 1652 :

    "CY DEVANT GIST LE CORPS DE FRERE / PIERRE GERMAIN EN SON VIVANT BBRE / CVRE DE CEANS LEQUEL A DONNE A LEGLISE / DE CHEPOIS CINQ QUARTIER DE TERRE / EN VNE PIES SEANT AV CROC QVET TENANT DVN / LE A NICOLAS GRIGVLT ET DAVLTRE LE A EEAN / DVPVIS ET DVN BOVT A ANTOINE DV TILLOI A / LA CHARGE QVE LADITE ECLISE SERA TENUE DE […] ". La suite a aujourd’hui complètement disparu (pierre remplacée), mais se trouve transcrite par E. Laurain (voir bibliographie).

    Une seconde inscription obituaire a été relevée à l’intérieur dans le chœur côté nord, sous la baie comprise entre la chapelle et la sacristie :

    "MICHEL GERMAIN FILZ DE PIERRE GERMAIN NATIF / DE CESTE PARROISSE A DONNE A CEST EGLISE LA / SOMME DE CENT LIVRES A LA CHARGE DVN / OBIT PERPETUEL PAR CHACUM AN LEQUEL / EST DECEDE AV SERVICE DV ROI LE VINGT / SEPT AOVST MIL SIX CENS QUARANTE ET / VN PRIEZ DIEV POVR SON AME / MEMENTO MORI".

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Oise. Série O ; sous-série 2 O : 2 O 30251. Chepoix : église (1834-1932).

Bibliographie

  • ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. Pouillés de la province de Reims, publiés par M. Auguste Longnon. 2 volumes. Paris : Imprimerie nationale ; C. Klincksieck, libraire, 1908.

  • LAURAIN, Ernest. Épigraphie du canton de Breteuil-sur-Noye (Partie I). Clermont-de-l'Oise : Société archéologique et historique de Clermont-de-l'Oise. 1945.

  • SEILLIER, abbé. Notice sur Chepoix. In L'Annuaire de l'Oise. [s. l.] : [s. ed.], [1898-1901].

  • VERMAND, Dominique. Églises de l’Oise. Oise picarde. Breteuil, Froissy et Crèvecœur. Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Syndicat Mixte de l’Oise Picarde, 2005.

Périodiques

  • GRAVES, Louis. Précis statistique sur le canton de Breteuil, arrondissement de Clermont (Oise). Annuaire de l'Oise. Beauvais : Achille Desjardins, 1843.

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Chamignon Lucile
Chamignon Lucile

Chercheuse de l'Inventaire général du Patrimoine culturel, Région Hauts-de-France (depuis 2020).

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