Dossier d’œuvre architecture IA80010958 | Réalisé par
Montauban Suzelle (Rédacteur)
Montauban Suzelle

Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)

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Fournier Bertrand (Rédacteur)
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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Abelé Céline (Rédacteur)
Abelé Céline

Cheffe de projet du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme

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  • inventaire topographique, Pays d'art et d'histoire Ponthieu-baie de Somme
Église Notre-Dame de l'Assomption de Vieulaines et son cimetière
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Baie de Somme - Trois Vallées

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération de la Baie de Somme - Gamaches
  • Commune Fontaine-sur-Somme
  • Lieu-dit Vieulaines
  • Adresse 1 rue Jacques-Pierru
  • Cadastre 2023 AI 89

La petite église de Vieulaines, hameau de Fontaine-sur-Somme (IA80010955), est attestée à partir de 1358. Il s’agit à l’époque vraisemblablement d’une chapelle seigneuriale dépendante du château (IA80010959) attenant. Selon la tradition, elle aurait été incendiée au cours de la Guerre de Cent Ans. Elle aurait été reconstruite à la suite et élevée en église paroissiale sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption. Dès lors, les habitants du hameau n’étaient plus obligés de se rendre aux offices célébrés à l’église du village de Fontaine-sur-Somme (IA80010957), distant d’un kilomètre et demi. De cet édifice, aucun élément architectural n’a été conservé.

La construction actuelle semble plutôt remonter au milieu du XVIe siècle pour les travées de la nef et à la fin du XVIe siècle pour le chœur (travée droite et chevet polygonal). Une rupture verticale dans l’appareillage des murs, ainsi que dans le décrochement du larmier extérieur et de la corniche, associée à la présence de baies à meneau central et remplage dans le chœur, forment en effet une série d’éléments qui témoignent d’une construction en deux campagnes distinctes.

Dans le 1er quart du XVIIe siècle, Jacques de May, seigneur de Vieulaines, pourrait avoir offert de nouveaux vitraux au chœur de l’église. Selon les Notes de voyage d’Edouard Lambert de Beaulieu qui visita l’église en 1839 (Amiens, Société des Antiquaires de Picardie; CB 2) l’un des vitraux du chœur (baie 1) portait la date de 1620 ; une date qui pourrait être mise en écho avec son mariage avec Marie de Monthomer, le 3 avril 1619. À l’extérieur, au-dessus de l’archivolte de cette même ouverture, étaient sculptés quatre objets traditionnellement associés aux offices : un ciboire, un ostensoir, un manipule et un missel. Ces éléments de décor témoigneraient ainsi de l’attachement de la seigneurie de Vieulaines à cette église, qui, en dehors de ces vitraux, demeurait un édifice aux dimensions modestes, simplement couvert d’un toit en chaume et doté d’un couvrement en charpente lambrissée sur lattis.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’église apparaît toutefois en mauvais état. Une partie des contreforts du chœur sont refaits, témoignant peut-être déjà de problèmes de stabilité. L’un d’eux porte la date de 1753. Et quelques décennies plus tard, Jean-François d’Arras, curé de la paroisse vers 1780, ne manque pas de détailler les travaux nécessaires à réaliser. Dans un courrier qu’il adresse à l’Intendant de Picardie, Bruno d’Agay, (intendant de la généralité d’Amiens de 1771 à 1789), il est alors question de "la remise en état du clocher et du pavage, de la toiture en chaume et la construction d’un plafond". Deux ans plus tard, l’architecte abbevillois, Salomon Noël, est chargé d’établir un devis estimatif des travaux. À l’occasion des travaux qui suivent, la toiture en chaume est remplacée par une couverture en tuiles.

Au cours du XIXe siècle, plusieurs campagnes de restauration sont engagées, notamment celle de 1849, qui vise à remplacer la couverture en tuile par de l’ardoise, puis celle de 1859 qui fut beaucoup plus importante. La vue de l'église réalisée par Oswald Macqueron en 1851 "d'après nature" présente l'édifice coiffé d'une toiture en ardoise.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l’église de Vieulaines n’est pas touchée par les bombardements. Après la destruction d’une partie de l’église Saint-Riquier [IA80010957] du village de Fontaine-sur-Somme en 1940, l’église Notre-Dame de l’Assomption sert alors à toute la paroisse pendant quelques années.

En 1974, sous l’impulsion du Syndicat d’Initiative de Fontaine et Vieulaines, l’édifice est inscrite au titre des Monuments historiques. Malgré de nouveaux travaux de restauration (mise hors d'eau, installation de vitraux de verre cathédrale, restauration des couvertures et du clocher) réalisés entre 1976 et 1984, d'importants désordres de maçonnerie et du couvrement lambrissé du chœur conduisent, en 2023 et 2024, à une nouvelle campagne de restauration, sous la direction de l'architecte amiénois Pascal Brassart.

L’église, entourée de son cimetière, est située dans le hameau de Vieulaines, dépendant de la commune de Fontaine-sur-Somme. Elle est longée par la route d’Abbeville au sud, ainsi que par la rue du Bas à l’est et la rue Jacques Pierru au nord, doublée par la ligne de chemin de fer Amiens-Abbeville. Le cimetière est délimité par un haut mur de brique, coupé au nord par le mur pignon d'une habitation qui, d'après les sources, a servi de logement pour l'instituteur avant le milieu du XIXe siècle. Enfin, à l’est de cette église se trouve le château de Vieulaines (IA80010959).

L’édifice est orienté et présente un plan allongé sans transept. Il possède une nef de trois travées, prolongée par un chœur à chevet polygonal. Deux portails permettent d’accéder à l’intérieur : un à l’ouest sous le clocher, et un second au nord entre la première et la seconde travée de la nef. Un porche abrite le portail occidental.

L’église est construite en pierre calcaire de moyen appareil, sur un soubassement en appareillage mixte de brique et de silex. Quelques briques sont employées également sur une travée du chœur, vraisemblablement pour fermer une ancienne ouverture. L'édifice est éclairé de grandes fenêtres en arc brisé qui s'enrichissent de remplages flamboyants pour les travées du chœur. Chaque travée est ponctuée de contreforts en pierre, à l'exception de deux contreforts du chœur reconstruits en brique. Un autre contrefort du chevet porte la date de 1753 associé à la mention DOM SHD. À l'ouest, le porche du portail occidental est surmonté de deux imposants contreforts qui soutiennent le clocher charpenté. Ce dernier est posé sur la première travée de la nef. Il est essenté d’ardoise et surmonté d’une flèche également couverte en ardoise. la nef et le chœur sont couverts d'une toiture en ardoise, à longs pans à pignon découvert avec croupe polygonale pour le chœur.

L'édifice possède deux entrées : l'une à l'ouest, sous le porche du clocher, protégée par un toit en appentis, et l'autre, dans la première travée nord. Cette dernière est en arc surbaissé surmontée d'une niche dans laquelle devait sans doute prendre place une statue de la Vierge. Au bas de cette niche se lit encore l'inscription "SANCTA MARIA / ORA PRO NOBIS" (Sainte-Marie, priez pour nous). Un ancien décor peint est encore présent autour de cette niche, on entrevoit deux vases et des fleurs. La baie nord de la première travée du chœur présente une agrafe. Différents objets liturgiques sont sculptés.

Le porche du portail occidental est surmonté de deux imposants contreforts qui soutiennent le clocher. Ce dernier est posé sur la première travée de la nef, il est essenté d’ardoise et surmonté d’une flèche également couverte en ardoise. La toiture à longs pans qui recouvre l’église présente un pignon découvert et une croupe polygonale. Comme le clocher, la couverture est en ardoise.

À l’intérieur, le clocher charpenté est soutenu par deux fines colonnes, une échelle permet d’y accéder. La nef et le chœur sont couverts par une fausse voûte charpentée et lambrissée. Celle du chœur repose sur une série de blochets à têtes de personnages non identifiés. Elle est peinte d'un ciel d'étoiles.

  • Murs
    • calcaire moyen appareil
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
    • charpente en bois apparente
    • fausse voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • croupe polygonale
  • Techniques
    • sculpture
  • Précision représentations

    L'archivolte de la baie 1 est ornée de quatre objets sculptés, traditionnellement associés aux offices religieux : un ciboire, un ostensoir, un manipule et un missel.

    Les blochets du chœur sont sculptés de têtes de personnages masculins non identifiés.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1974/12/27
  • Précisions sur la protection

    Église paroissiale inscrite Monuments historiques en totalité par arrêté préfectoral du 27 décembre 1974.

  • Référence MH

Bibliographie

  • ASSOCIATION DE SAUVEGARDE DE L’ÉGLISE DE VIEULAINES. Recensement des biens immobiliers et mobiliers de l'église de Vieulaines, commune de Fontaine-sur-Somme. Fontaine-sur-Somme : ASEV, 2023.

  • BOMY, Jean-Pierre. Vieulaines, pour mémoire. [s.d.], 117 p.

  • PRAROND, Ernest. Histoire de cinq villes et de trois cents villages, hameaux ou fermes : Saint-Valéry et les cantons voisins. Abbeville : P. Briez, 1863.

  • RODIÈRE, Roger, DES FORTS, Philippe. Le Pays du Vimeu. Amiens : Société des Antiquaires de Picardie, 1938.

Périodiques

  • CANTON, G.R., HAINSSELIN, Pierre. Études sur les vitraux de Picardie. VIII: Église d'Ercourt. Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, 1953-1954, tome 44.

    p.173-181

Documents figurés

  • Église de Vieulaines, vue prise du cimetière, d'après nature, aquarelle, Oswald Macqueron, 19 décembre 1851 (AC Abbeville ; B800016201 HAL 044).

  • Église de Vieulaines, vue prise de la route d'après nature, aquarelle, Oswald Macqueron, 1864 (AC Abbeville ; B800016201 HAL 045).

  • Hameau de Vieulaines. Projet de construction d'une salle d'école mixte, M. Deflesselle, architecte, 14 avril 1881 (AD Somme, 99 O 1748).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Syndicat mixte Baie de Somme - Trois Vallées
Montauban Suzelle
Montauban Suzelle

Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)

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Fournier Bertrand
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Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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Abelé Céline
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