" Vous voilà, dans un pays de sable, le chemin de fer vous a amené dans un vrai désert, en apparence. C´est (.) l´Egypte du côté de la Mer Rouge. "
C´est en ces termes qu´Aristide Danvin décrit dans son " Vade Mecum du baigneur de la plage de Berck " l´impression de l´étranger débarquant pour la première fois à Berck dans les années 1880. Cet ouvrage, paru en 1885, constitue le premier guide non-officiel de Berck-Plage. Fils du Docteur Danvin, figure locale marquante à l´origine de la station, Aristide Danvin est, à partir de 1845, villégiateur avec sa famille à Berck. Son ouvrage semble être un des témoignages les plus anciens sur la création. Il en actualisa l´expansion et la vie de la station.
Désert, aridité, grands espaces. A plusieurs reprises, il insiste sur le caractère naturel et sauvage du lieu. Berck-Plage, qui ne porte alors ce nom qu´officieusement, est encore à cette période et quoiqu´en plein essor, un village " far-west " de sable et de vent ponctué par des " baraques " ou encore "chalets " pour la plupart en bois. La rue de l´Impératrice, ancien chemin de démarrage, relie la station au village de pêcheurs de Berck-ville.
" ..De l´Entonnoir partent, à droite et à gauche, des rues parallèles, coupées par d´autres voies perpendiculaires à la mer, formant avec les premières une sorte de damier. Toutes ces rues sont bordées de chalets, le plus grand nombre isolés, n´offrant pas de caractère architectural, mais aménagés convenablement par leur destination, qui est de recevoir des enfants malades, dont un certain nombre y séjournent toute l´année".
Photographe au service régional de l'Inventaire général du patrimoine culturel.