Dossier d’œuvre architecture IA80010981 | Réalisé par
Montauban Suzelle (Rédacteur)
Montauban Suzelle

Chercheuse associée à l'inventaire pour l'étude du pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme. (2023-2026)

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Fournier Bertrand (Rédacteur)
Fournier Bertrand

Chercheur de l'Inventaire du patrimoine - Région Hauts-de-France

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Abelé Céline (Rédacteur)
Abelé Céline

Cheffe de projet du Pays d'art et d'histoire Ponthieu baie de Somme

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  • inventaire topographique, Pays d'art et d'histoire Ponthieu-baie de Somme
Le territoire communal de Cocquerel
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) Baie de Somme - Trois Vallées

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre - Rue
  • Commune Cocquerel

Sites et découvertes archéologiques

Les plus anciennes installations humaines remontent à la période gallo-romaine, même si la première découverte archéologique effectuée sur le territoire de Longuet fut celle d'une statuette grecque d'Hercule et Anthée, mise au jour en 1802 sur le bord de la Somme et datée de la fin du IVe siècle avant notre ère (Salomon Reinach). Toutefois, la majeure partie des découvertes effectuées au village de Cocquerel ou au hameau de Longuet datent de la période qui va du Ier siècle avant J.C. au Ve siècle après J.C.

Cette occupation gallo-romaine est notamment marquée par la mise au jour de vestiges de blocs de pierre cubiques au milieu desquels étaient scellés au plomb des anneaux en fer, des tuiles, des fragments de marbre et des amphores qui attestent de la présence d'un habitat de cette période. D'autres pièces archéologiques, et notamment de fragments céramiques, ont également été retrouvés dans le parc du château de Cocquerel en 1875 par sa propriétaire. Enfin, les prospections aériennes de Roger Agache ont révélé la présence de plusieurs enclos funéraires de l'âge du Bronze, ainsi qu'un temple (fanum) gallo-romain.

Le rattachement de deux seigneuries au XVIIe siècle

Durant tout le Moyen Age, Cocquerel et Longuet ont constitué des seigneuries distinctes qui n'ont été réunies que tardivement, à l'époque moderne. La fusion entre les deux communes aurait eu lieu en 1689 (Dacheux. Notice géographique et historique de la commune de Cocquerel).

Les conflits à Cocquerel

Si comme toutes les communes environnantes, le village de Cocquerel eut vraisemblablement à subir des destructions liées à la Guerre de Cent Ans, les sources n'y font pas référence.

En 1940, le village subit également de nombreux bombardements au cours des mois de mai et juin et les deux châteaux de Longuet et Cocquerel sont réquisitionnés par l'armée allemande qui s'y installe (AD Somme, 1272 W 386). Cette occupation provoque immanquablement un certain nombre de dégâts mais les principaux sont occasionnés par les bombardements du 1er juin 1944. Au total, 29 immeubles sont partiellement détruits, dont 11 habitations, 15 bâtiments agricoles , la mairie-école (IA80010984), le logement de l’institutrice, l’église Saint-Martin (IA80010978), le château de Cocquerel (IA80010985), la chapelle (IA80010986) et le château de Longuet (IA80010987) font également partie des immeubles touchés (AD Somme). Le pont entre Fontaine-sur-Somme et Cocquerel (IA80010980), considéré comme un point de relais stratégique, est quant à lui totalement détruit. L'onde de choc spécifique de ce dernier bombardement atteint même le château de Cocquerel jusque là épargné mais construit à proximité du pont, sur un terrain tourbeux.

L’architecte désigné pour la reconstruction et la restauration des édifices communaux et du château de Cocquerel est Pierre Herdhebaut, architecte en chef du Département de la Somme. Il dresse les constats des dégâts occasionnés par faits de guerre en 1944 puis les devis pour la restauration des édifices (AD Somme ; 7 W 116).

Évolution de la population de Cocquerel

Il y a 538 habitants à Cocquerel en 1806. À partir du début du XIXe siècle, la population du village ne va cesser de décroitre jusqu'à atteindre son plus bas niveau en 1982, avec 114 habitants. Durant la première moitié du XIXe siècle, Cocquerel commence à perdre des habitants : 121 habitants entre 1806 et 1856, puis 127 habitants entre 1866 et 1886. En 75 ans, Cocquerel perd ainsi la moitié de sa population. Ce phénomène s'explique principalement par le fait que l'économie du village est exclusivement tournée vers l'agriculture, très saisonnière, et qu'elle ne bénéficie d'aucune autre activité, contrairement à ses voisines qui exploitent la tourbe (Fontaine-sur-Somme et Long) ou voient l'implantation d'industries textiles (Pont-Remy). À la fin du XIXe siècle, alors que la population est déjà retombée à 237 habitants, l'instituteur de la commune, chargé de rédiger une monographie sur la commune, fait le même constat, en estimant que la " diminution est due à l’émigration vers les centres industriels, mais aussi au petit nombre d’enfants" (AD Somme ; 2 NUM 74).

Les activités économiques

À la fin du XIXe siècle, l'état des lieux que fait l'instituteur du village confirme la vocation agricole du village de Cocquerel. Le territoire comprend alors 2590 parcelles de terres arables qui sont cultivées pour les deux tiers de céréales. Le tiers restant est réparti entre la culture de pomme de terre, de betteraves, les prairies pour l'élevage, ainsi que, de façon plus marginale, les cultures de lin et de chanvre. L'autre phénomène est qu'un tiers des exploitants n'habite pas Cocquerel mais les communes voisines de Francières, Ailly-le-Haut-Clocher et Long.

En écho à l'importance de la production de céréales, cinq moulins à vent qui écrasent le grain sont attestés au début du XIXe siècle (AD Somme). Quatre moulins sont construits dans la vallée de Longuet, au nord du hameau : le moulin Froidure (section B, n°130), le moulin Jean-Legris (section B, n° 779), le moulin Constant (section B, n° 727) qui sera démoli en 1881, et le moulin de Pierre (section B, n° 699). Le dernier moulin était installé au nord-ouest du village de Cocquerel et portait le nom de moulin Cadet Roussel (section C, n° 47).

Deux autres moulins viennent par la suite compléter le paysage de la commune : le moulin de Célestin Duvauchelle, construit en 1839 et démoli en 1854 (section C, n°121) et le moulin Poiré qui est attesté dans les matrices des propriétés foncières en 1857 (section C, n°411). Construits pour la plupart en charpente, aucun de ces moulins n'a toutefois résisté au temps. Il semble même qu'ils avaient déjà cessé leur activité avant la Première Guerre mondiale. Aucun d'entre eux ne figure sur les cartes postales de cette période.

Enfin des vestiges d'une meule ayant appartenu à un dernier moulin, dit "Moulin Marcel", ont été retrouvés en 2020 à l'occasion du creusement d'une mare.

  • Période(s)
    • Principale : Gallo-romain, Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Herdhebaut Pierre-Joseph
      Herdhebaut Pierre-Joseph

      Architecte amiénois, formé à l'école des Beaux-Arts de Paris entre 1922 et 1929, élève d'Emmanuel Pontremoli, Pierre Joseph Herdhebaut s'établit comme architecte à Amiens (32 rue Jules Verne) à partir de 1929 établi à Amiens de 1929 à 1967. Il devient architecte en chef du département de la Somme de 1949 à 1976, puis architecte des Bâtiments civils et Palais nationaux, architecte en chef adjoint au ministère de la Reconstruction et de l’urbanisme, agréé M.R.U. pour la Somme.

      Le fonds de son cabinet d'architecte a été déposé aux AD de la SOmme sous les cotes 7W, 8 W et 9W.

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      architecte attribution par source

Territoire de la commune

La commune de Cocquerel faisait partie de l’ancien canton d’Ailly-le-Haut-Clocher, elle est aujourd’hui dans le canton de Rue. Le territoire est composé du village de Cocquerel à l’ouest, et du hameau de Longuet à l’est. Quelques bâtiments sont également construits au lieu-dit "Aire-sous-les-trois-cornets", entre le village et le hameau. Le territoire communal est limitrophe des communes d’Ailly-le-Haut-Clocher au nord, Francières au nord-ouest, Pont-Remy à l’ouest, Fontaine-sur-Somme au sud et Long à l’est. Sa superficie s’étend sur une surface de 9,54 km2. En 2020, la commune comptabilisait 219 habitants dans 120 logements, dont 89 sont des résidences principales (source : insee).

La voie de communication principale est la D112 qui relie Pont-Rémy à Long et qui traverse le village et le hameau d’ouest en est.

Environnement naturel et paysager

La commune de Cocquerel se situe dans la vallée de la Somme et présente trois entités paysagères bien distinctes. Au sud, les bords de Somme se caractérisent par un sol tourbeux, peu propices à la construction. L'habitat privilégie davantage les coteaux calcaires qui forment la deuxième unité paysagère au dessus de laquelle se développe le plateau du Ponthieu, au sol argileux et dédié à l'agriculture. Ces terrains agricoles couvrent d'ailleurs encore 88,2 % du territoire de la commune.

Enfin, cette répartition est nuancée par trois vallons : la vallée de la Nielle à l’ouest, la vallée de l’Eglise au niveau du village de Cocquerel et la vallée de Longuet au hameau. Quelques bois sont visibles dans la moitié sud du territoire (bois de Longue-Attente, bois d’Enfer).

Documents d'archives

  • AD Somme. Série 2 NUM 74. Notice géographique et historique sur la commune de Cocquerel et Longuet, par Paul Dacheux, 1897-1899.

  • AD Somme. Série P ; Sous-série 3 : 3 P 1316. Plan du cadastre napoléonien : Cocquerel, M. Thuillier, géomètre du cadastre, 1812.

  • AD Somme. Série P ; Sous-série 3 : 3 P 200/3. Matrice des propriétés foncières, commune de Cocquerel, 1827-1924.

  • AD Somme. Série S ; sous-série 99 : 99 S 368813. Etat des moulins à blé existant dans le département de la Somme, 1809.

  • AD Somme. Série W ; Sous-série 7 : 7 W 116-117. Dossier De Robien, fonds de l'architecte en chef du département Pierre Herdhebaut, 1951-1960.

  • AD Somme. Série W ; 1272 W : 1272 W 386. Dommages de guerre sur les immeubles publics, Cocquerel, 1939-1947.

  • AD Somme. Série W ; Sous-série 26 : 26 W 838. Statistique des destructions par communes, [1942-1953].

Bibliographie

  • BACQUET, Gérard. Le Ponthieu. Auxi-le-Château : Gérard Bacquet, 1992.

  • BELLARD, Jean. L'église de Cocquerel : d'après les notes de M. L'Abbé Bulot. [s.I.] : [s.ed.], 1982.

  • BRUNAUX, Jean-Louis, MALAGOLI, Claude, LAMBOT, Bernard. La France du Nord (Champagne-Ardenne, Île-de-France, Nord, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pas-de-Calais, Picardie) : cultes et sanctuaires en France à l'âge du Fer. In : Gallia, t. 60, 2003.

    p. 9-73.

Documents figurés

  • Plan masse des cultures de Cocquerel, 1807 (AD Somme ; 3 P 915).

  • Mariage à la chapelle de Longuet, photographie, [ca 1925?] (coll. part. Hubert Lourdelle).

  • École et rue d'Abbeville, depuis l'ouest, carte postale, collection de la Parisienne - Vve C. Faquet à Pont-Remy (coll. Hubert Lourdelle).

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
(c) Syndicat mixte Baie de Somme - Trois Vallées
Montauban Suzelle
Montauban Suzelle

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Fournier Bertrand
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Abelé Céline
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