Dans l'aire d'étude, le cimetière de Pont-de-Metz constitue un des rares exemples de cimetière d'enclos paroissial conservé, avec ceux de Vers-sur-Selle et de Dreuil-lès-Amiens. Sa position marginale dans le village ne nécessitait pas son déplacement et a permis ses agrandissements successifs en 1834, en 1868 et en 1892. La partie qui s'étendait au sud de l'église a cependant été supprimée avant 1876, comme le montre le plan dressé à cette date (doc. 2). Les premières concessions sont accordées après la première extension, en 1838, puis en 1855 et en 1858. Le registre des concessions à perpétuité (1861-1890) montre qu'elles sont alors nombreuses (cf. graphique) ; les plus importantes atteignent 30 m2, alors que le règlement mentionne une taille minimum de 3m2. La plainte adressée en 1868 montre que la délimitation des concessions pouvait être végétale, bien que le maire impose des clôtures en bois ou en fer. L'importance des nouvelles concessions particulières entraîne la division de la partie neuve du cimetière, dans laquelle les concessions à perpétuité sont regroupées à l'ouest de l'allée principale (nord-sud), aboutissant initialement à la croix de cimetière. Le tombeau de la famille Bralant-Desquiens, qui s'élève dans la partie agrandie en 1892, domine la première extension du cimetière, se substituant à la croix déplacée.
Au 20e siècle, le cimetière est équipé d'un dépositoire construit en 1930 par l'entrepreneur Edouard Bocquet, sur les plans de l'architecte Roussel.
Le cimetière de Pont-de-Metz se distingue des autres cimetières ruraux de l'aire d'étude par son relief, qui conserve partiellement la trace de son agrandissement en 1868 ; la partie ancienne présente encore les dispositions traditionnelles peu à peu effacées par la rénovation récente, qui entraîne la suppression de tombeaux abandonnés. C'est également l'un des rares cimetières de l'aire d'étude dans lequel s'élève le monument aux morts (étudié).
Comme quelques cimetières ruraux des communes marquées par l'essor de l'industrie, le cimetière de Pont-de-Metz conserve de nombreux tombeaux à caractère monumental (tombeau de la famille Bralant-Desquiens et monument funéraire de la famille Demarcy-Bralant-Degouy) mais également de nombreux tombeaux remarquables par leur ancienneté ou par leur décor.
Le monument aux morts de Pont-de-Metz a été réalisé vers 1919 par Louis Cloquier. Il présente la forme la plus fréquente de l´obélisque, ici surmonté d'une urne voilée, comme à Picquigny et à Villers-Bocage, et orné de couronnes mortuaires. Réalisé par l'entrepreneur de monuments funéraires, Cloquier, comme ceux de Rivery, de Boves et de Saleux, il se distingue par un décor surtout utilisé pour les tombeaux. On signalera son implantation dans le cimetière, comme à Saleux.