Dossier d’œuvre architecture IA80003010 | Réalisé par
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Amiens métropole
  • patrimoine funéraire
Cimetière de Pont-de-Metz
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Amiénois - Amiens
  • Commune Pont-de-Metz
  • Adresse rue de l' Eglise
  • Cadastre 1812 B 40  ; 2003 AA 64, 65, 157, 158
  • Dénominations
    cimetière
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    croix de cimetière, dépositoire, cimetière militaire, borne fontaine, monument aux morts

Dans l'aire d'étude, le cimetière de Pont-de-Metz constitue un des rares exemples de cimetière d'enclos paroissial conservé, avec ceux de Vers-sur-Selle et de Dreuil-lès-Amiens. Sa position marginale dans le village ne nécessitait pas son déplacement et a permis ses agrandissements successifs en 1834, en 1868 et en 1892. La partie qui s'étendait au sud de l'église a cependant été supprimée avant 1876, comme le montre le plan dressé à cette date (doc. 2). Les premières concessions sont accordées après la première extension, en 1838, puis en 1855 et en 1858. Le registre des concessions à perpétuité (1861-1890) montre qu'elles sont alors nombreuses (cf. graphique) ; les plus importantes atteignent 30 m2, alors que le règlement mentionne une taille minimum de 3m2. La plainte adressée en 1868 montre que la délimitation des concessions pouvait être végétale, bien que le maire impose des clôtures en bois ou en fer. L'importance des nouvelles concessions particulières entraîne la division de la partie neuve du cimetière, dans laquelle les concessions à perpétuité sont regroupées à l'ouest de l'allée principale (nord-sud), aboutissant initialement à la croix de cimetière. Le tombeau de la famille Bralant-Desquiens, qui s'élève dans la partie agrandie en 1892, domine la première extension du cimetière, se substituant à la croix déplacée.

Au 20e siècle, le cimetière est équipé d'un dépositoire construit en 1930 par l'entrepreneur Edouard Bocquet, sur les plans de l'architecte Roussel.

Le cimetière de Pont-de-Metz se distingue des autres cimetières ruraux de l'aire d'étude par son relief, qui conserve partiellement la trace de son agrandissement en 1868 ; la partie ancienne présente encore les dispositions traditionnelles peu à peu effacées par la rénovation récente, qui entraîne la suppression de tombeaux abandonnés. C'est également l'un des rares cimetières de l'aire d'étude dans lequel s'élève le monument aux morts (étudié).

Comme quelques cimetières ruraux des communes marquées par l'essor de l'industrie, le cimetière de Pont-de-Metz conserve de nombreux tombeaux à caractère monumental (tombeau de la famille Bralant-Desquiens et monument funéraire de la famille Demarcy-Bralant-Degouy) mais également de nombreux tombeaux remarquables par leur ancienneté ou par leur décor.

Le monument aux morts de Pont-de-Metz a été réalisé vers 1919 par Louis Cloquier. Il présente la forme la plus fréquente de l´obélisque, ici surmonté d'une urne voilée, comme à Picquigny et à Villers-Bocage, et orné de couronnes mortuaires. Réalisé par l'entrepreneur de monuments funéraires, Cloquier, comme ceux de Rivery, de Boves et de Saleux, il se distingue par un décor surtout utilisé pour les tombeaux. On signalera son implantation dans le cimetière, comme à Saleux.

Documents figurés :

Le cimetière est visible sur le cadastre napoléonien de 1812 (fig. 1). Un plan établi en 1876 (fig. 2) en donne une représentation à cette date.

Sources :

Les documents conservées aux archives départementales (série O) mentionnent l'érection d'une croix dans le cimetière, en l'an 12 (1806) ; une clôture est construite par le menuisier Louis Tellier et le mur de clôture est réparé en 1820.

L'extension du cimetière est projetée en 1828, sur les terrains de la Fosse du Montier, cependant jugés trop proches des habitations. En 1834, le chemin longeant le côté ouest du cimetière est supprimé pour permettre son agrandissement.

Les premières concessions sont accordées en 1838 (Constant Thuillier), en 1855 (Jean-Baptiste Cozette), en 1858 (Eugène Leroy) et en 1867 (Mongrenier). En 1867, les inhumations sont interdites dans le vieux cimetière pendant 5 ans. Un règlement établi à cette date mentionne la division du cimetière en deux parties, l'une destinée aux inhumations ordinaires et à celles des enfants, l'autre aux concessions particulières. Les concessions de 3 m de longueur ne peuvent avoir une largeur inférieure à 1 m.

En 1868, des terrains sont acquis pour agrandir le cimetière, dans lequel on élève un nouveau calvaire. Une plainte est adressée au maire, en raison de la suppression de la double haie qui délimitait une concession concédée en 1858 à Eugène Leroy ; le maire indique que les concessions doivent être délimitées par des clôtures en bois ou en fer.

En 1884, les inhumations sont à nouveau interdites dans le vieux cimetière, pour une durée de 5 ans.

En 1892, la commune fait l'acquisition de terrains destinés à un nouvel agrandissement du cimetière.

Les grilles du cimetière et le plan du dépositoire sont dessinés en 1924 par l'architecte Roussel. Le dépositoire est construit par l'entrepreneur Edouard Bocquet, en 1930.

Les documents conservés aux archives départementales (série O) mentionnent un projet de clôture du monument au morts dessiné en 1923 par l'architecte amiénois Roussel.

L'étude de Dominique et Jean-Etienne Guerrini (1990) indique que le monument aux morts, réalisé vers 1919, est l'oeuvre de l'entrepreneur Louis Cloquier. Le monument est signé Cloquier.

Le cimetière de Pont-de-Metz est situé à la périphérie du village et s'étend au nord et à l'ouest de l'église. La parcelle d'angle de forme triangulaire, marquée par un fort dénivelé (au nord-ouest de l'église) s'étend sur une superficie d´environ 6800 m2. On peut distinguer deux parties séparées par une haie d'arbres, l'une au nord de l'église, dans laquelle les tombeaux sont disposés de manière irrégulière et étagés sur la pente (fig. 3 à 5), l'autre, à l'ouest de l'église (pente et plateau), distribuée par des allées orthogonales. Un tombeau en forme de chapelle s'élève au sommet de la pente, dominant la partie sud du cimetière. La croix de cimetière (fig. 11) est située à l'extrémité nord, sur le plateau où s'étend le cimetière militaire (fig. 10). Le monument au morts (étudié) est érigé au sud du cimetière, où se trouvent également un ancien dépositoire et un point d'eau. Plusieurs tombeaux sont encore fixés aux murs de l'église (cf. dossiers). Monument aux morts en forme d'obélisque surmontée d'une urne funéraire voilée, en marbre belge, dit Petit-Granit ou pierre bleue. Ornementation en relief : couronne mortuaire sur les quatre faces. Inscription gravée sur plaque de marbre : LA / COMMUNE / DE / PONT-DE-METZ / A LA MEMOIRE / DE SES ENFANTS / MORTS POUR LA France / 1914 -1918 (face sud de l'obélisque) CEUX QUI PIEUSEMENT SONT MORTS POUR LA PATRIE ONT DROIT QU'A LEUR CERCUEIL LA FOULE VIENNE ET PRIE (face sud du piédestal). CAMPAGNE DU TONKIN / GUERRE 1939-1945 / VICTIMES CIVILES / VIETNAM [1948]. Signature : Cloquier à Saint-Acheul / Amiens. Cinq enclos funéraires (étudiés) et vingt-quatre tombeaux (dont 14 étudiés) ont été repérés dans le cimetière. Caractéristiques des monuments non étudiés : Datation : 4e quart 19e siècle, 1er quart 20e siècle. Matériau : marbre belge, calcaire, fer, fonte. Typologie : stèles funéraires, croix funéraires, sarcophages. Signatures : Benoît / Lamolet.

  • Typologies
    cimetière d'enclos paroissial (churchyard) ; mutation de la trame
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Le monument aux morts de Pont-de-Metz a été réalisé vers 1919 par Louis Cloquier. Il présente la forme la plus fréquente de l´obélisque, ici surmonté d'une urne voilée, comme à Picquigny et à Villers-Bocage, et orné de couronnes mortuaires. Réalisé par l'entrepreneur de monuments funéraires, Cloquier, comme ceux de Rivery, de Boves et de Saleux, il se distingue par un décor surtout utilisé pour les tombeaux. On signalera son implantation dans le cimetière, comme à Saleux.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3060. Pont-de-Metz. Administration communale (avant 1870).

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3063. Pont-de-Metz. Administration communale (1870-1939).

Bibliographie

  • GUERRINI, Dominique. GUERRINI, Jean-Etienne. Recensement des monuments aux morts de la Somme, 1990.

Documents figurés

  • Eglise de Pont-de-Metz. Aquarelle d'Oswald Macqueron, d'après nature, 13 octobre 1877 (BM Abbeville ; Am. O 52).

  • L'église de Pont-de-Metz et son cimetière, photographie, Codevelle, 1930 (Archives communales et communautaires d'Amiens métropole ; 12Z56).

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Barbedor Isabelle
Barbedor Isabelle

Chercheur du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel de Picardie, puis des Hauts-de-France, depuis 2002.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.