Dossier d’œuvre architecture IA62001804 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire, Berck
Le quartier Lhomel (ancien lotissement Emile Lhomel)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ville de Berck
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois - Berck
  • Commune Berck
  • Dénominations
    lotissement, quartier
  • Appellations
    Quartier Lhomel

Emile de Lhomel, maire de Montreuil, se porte acquéreur des terrains compris entre la rue de l´Impératrice et le chemin aux Raisins, qui comprennent des garennes et 7 des 27 lots à bâtir. L´adjudication précise qu´il s´agit des lots n° 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 et confirme l´existence d´espaces ménagés pour les chemins.

Le plan joint à l´adjudication, dévoile un site de la plage fort peu bâti. On dénombre à peine une douzaine de maisons au sud de l´entonnoir en front de mer. Le quartier de Lhomel est donc dans un premier temps constitué de ces lots spécialement à bâtir à l´exception du n°3. L´embryon initial du quartier peut ainsi être délimité au sud par les terrains de l´hôpital maritime, propriété de l´Assistance Publique, construit deux ans plus tôt, à l´ouest et au nord, par l´actuelle rue du Maréchal-Juin, anciennement rue Dorothéa et à l´est par la rue de l´Hôpital aujourd´hui rue du Docteur-Victor-Ménard.

Une grande partie du quartier de Lhomel va se développer sur les garennes au-delà de la rue de l´Hôpital dès la fin des années 1890.

La construction sur ces lots est laborieuse. Une lettre datée du 2 avril 1864 adressée au préfet du Pas-de-Calais par le directeur de l´Enregistrement et des Domaines fait état d´une pétition d´Emile de Lhomel requérant "l´abandon (par les Domaines) des espaces de terrains qui divisent les lots 4, 5, 6, 7, 8 et 9 afin de réunir ces lots dans un seul tenant et de les planter ou de les ensemencer en pins et joncs marins". Il lui sera donné satisfaction.

Bâtir sur les sols sablonneux et instables des garennes n´est pas chose aisée. Le terrain acquis par de Lhomel est en outre fortement accidenté car constitué de dunes. Il tente de faire stabiliser le sable par des plantations et des revêtements de craie et de silex.

Par ailleurs, les chemins sont, jusqu´en 1873, propriété de la commune qui ne fait rien pour constituer une voirie praticable. En 1873 la commune accepte de vendre aux propriétaires qui le souhaitent les espaces jusque-là réservés à l´aménagement des rues. Un plan de 1885 publié dans le Vade Mecum du baigneur à la plage de Berck, premier guide non officiel de la station, dénombre une trentaine d´édifices alors que l´ensemble du quartier de la plage en compte 250. Cinq ans plus tard, on y compte 5 villas et 48 chalets. En 1897, l´essor de la station est confirmé, en sept ans, les édifices du quartier de Lhomel ont augmenté d´un peu plus de 100 % pour atteindre 96 chalets et 22 villas.

L´église Notre-Dame-des-Sables est construite dans ce quartier en 1884, ainsi que le "Casino des Lapins" à la fin des années 1880.

La rue la plus ancienne du quartier est la rue de l´Hôpital, propriété dès l´origine de l´Assistance Publique. Elle constituait l´accès principal à l´hôpital Maritime. L´empierrement et l´alignement des rues est entreprise au début du XXe siècle. La famille de Lhomel, afin d´obtenir l´aménagement d´une véritable voirie pour le quartier, cède gratuitement à plusieurs reprises les espaces nécessaires à l´établissement des rues et paie leur construction. En 1904, Emile et Georges de Lhomel, le père et le fils, font cession d´un terrain de 4500 m², long de 225 mètres et large de 15 mètres afin d´empierrer l´avenue du Casino (fig.3), artère majeure du quartier qui relie l´avenue de l´Impératrice au casino des Dunes. La famille offre 3500 francs à la commune pour couvrir les frais d´aménagement. Un an auparavant la rue de Lhomel (fig.2), située entre la rue de l´Hôpital et la rue Dorothéa, avait fait l´objet d´un même accord. En 1910, une grande partie des rues du quartier sont nivelées et alignées (fig.4). Il s´agit des rues Alice, de l´Est, de Paris, du Phare, du Rond-Point et de la Garenne. Là encore, Georges de Lhomel s´engage à céder gratuitement les terrains concernés. Ces rues sont ainsi inscrites définitivement dans la voirie de Berck, ce qui étend officiellement la limite ouest du quartier de Lhomel au casino des Dunes et aux rues en partant au sud (l´avenue du Casino) et au nord (la rue Alice).

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle

La vente des lais de mer en 1863 influe en grande partie sur la forme du quartier. Conçu à cette occasion selon un plan orthogonal, il est en outre défini par la topographie de cette partie de la ville. Cerné par la rue de l´impératrice au nord et la baie de l´Authie au sud, le quartier connaîtra une extension modeste au cours des décennies. La ville s´étendra au sud, au-delà de la rue de L´impératrice, le long de la plage. La physionomie du quartier est marquée, d´une part par la présence d´édifices majeurs tels que les édifices hospitaliers (la Villa Normande, la Villa de la Santé transformée en 1912 en hôtel Régina ou encore l´hôtel de Russie qui deviendra le siège de la Fondation franco-américaine) et par la présence des maisons des médecins. Ces derniers rivalisent d´originalité en termes de styles architecturaux, de volume et de décors afin de distinguer leur habitation. Leurs maisons prennent place sur de larges parcelles accueillant jardins arborés et parfois court de tennis. Cette implantation des médecins, « élite » de la bourgeoisie locale, crée probablement un effet d´appel sur les propriétaires les plus aisés. Cette particularité, jointe à la présence des édifices phares précités, peut expliquer la concentration dans ce quartier des maisons de villégiature les plus remarquables. Certaines d´entre elles sont devenues constitutives de la mémoire collective et de l´image identitaire de Berck : Le Petit Trianon (1895), Le Clos Fleuri (1911), Le Grand Trianon (1912), La Sablonnière (1925), etc. Les cartes postales diffusent abondamment des vues de ces villas emblématiques du paysage de la ville. Par ailleurs, la physionomie du quartier est également marquée par un bâti généralement mitoyen, aligné sur la voirie et apparemment dépourvu de jardins, comme le montre de cadastre de 1912. Certains alignements de chalets persistent aujourd’hui : le passage Lebègue, le rue Ovide Véniel, la rue Notre-Dame-des-Sables ou encore le haut de la rue du 11-Novembre. Le repérage révèle la présence non négligeable de maisons de pension et d´immeubles à logements offrant des particularités architecturales propres aux systèmes locatifs de villégiature tels que les soubassements habitables. Sur les 217 édifices repérés, 38 n´ont pas été pris en compte pour l´analyse de la destination du fait d´un remaniement trop important ou du fait de l´absence d´informations les concernant ; 144 dossiers ont été réalisés, parmi lesquels figurent 70 "chalets", une construction souvent modeste, qui pouvait être la propriété d'une famille ou être divisée en appartements pour la location. On note que la proportion de maisons individuelles, non mitoyennes avec jardin, pouvant répondre au qualificatif de « villa balnéaire » est d´à peine 36 %. Or parmi celles-ci, une bonne moitié date des années 1920 et se distingue par des volumes plutôt modestes. A contrario, le nombre d´édifices destinés à l´accueil des baigneurs apparaît comme relativement important au regard de la nature du quartier. De surcroît, on peut considérer qu´un gros tiers des chalets était destiné à la location saisonnière. La proportion des maisons dévolues à la location était donc d´environ 23 %. Même si ces chiffres sont loin d´être exhaustifs, ils donnent toutefois une indication sur la destination des édifices qui aide à préciser la physionomie du quartier. Bien qu´accueillant les villas les plus remarquables de la plage, il faisait aussi une part belle à l´accueil des baigneurs et curistes de passage.

Annexes

  • Le logement locatif dans le quartier Lhomel d'après le recensement de 1911
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Articulation des dossiers
Contient
Fait partie de