• inventaire préliminaire, arrière-pays maritime picard
Le hameau de Romaine à Ponthoile
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
  • (c) SMACOPI

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Somme - Nouvion
  • Commune Ponthoile
  • Lieu-dit Romaine

De nombreux dépôts de hache de l´Age du Bronze ont été mis au jour à Romaine. D´après Bacquet, des cercles ont été découverts, plusieurs fermes indigènes à enclos rectilignes probablement romaines ainsi qu´un grand enclos à triples fossés.

L'existence de Romaine semble attestée dans les sources dès le milieu du 12e siècle.

Au 16e siècle, "la seigneurie, tenue du roi, était une des pairies du Ponthieu et fut réunie à la seigneurie d'Auxy-le-Château". Aux 14e et 15e siècles, le hameau était constitué de trois fermes importantes, érigées en fief. D´autres seigneurs portant le nom de Romaine sont mentionnés dans les sources notariales entre les 16e et 18e siècles.

La paroisse a longtemps appartenu à la commune de Forest-Montiers. Le hameau figure sur la carte de Cassini (1758), entre les marais et la falaise morte, sous la forme d'un "hameau sans église".

D´après Dallery, le hameau avait autrefois ses rives baignées par les mers. Des amas alluviaux, envahis périodiquement par les marées et les eaux des rivières, servirent à l´édification des premiers centres habités. En effet, ces terrains, surélevés, émergeaient des marécages. Les habitations se regroupèrent le long des chemins qui suivaient leur faîte.

Au 19e siècle, le hameau regroupait un grand nombre de cultivateurs et journaliers. En 1882, on y dénombrait un château (probablement la ferme de Romiotte), 180 maisons, quatre moulins et une forge.

Les plans de la gare de Romaine furent acceptés en 1893 (cahier de délibérations). Le Chemin de Fer du Nord s´engagea à y ouvrir une station au service des voyageurs, des ménageries et de la petite vitesse par wagons complets (au kilomètre 199 de la ligne Amiens/Boulogne). Les betteraves, que cultivaient un grand nombre d´exploitants, étaient d´ailleurs exportées par la voie de chemin de fer.

Le recensement indique un affaiblissement de la population entre 1851 et 1872 qui passa de 231 à 211 habitants. Puis cette baisse fut plus régulière jusqu´en 1936 (174 individus). Jusqu´en 1880, Romaine possédait plus d´habitants que le chef-lieu de la commune. Malgré la diminution de la population, le nombre de maisons augmenta entre 1851 et 1872 pour passer de 35 à 59. Ce chiffre stagna ensuite jusqu´en 1936 (53).

Le cadastre napoléonien indique que le bâti, en 1833, était composé de fermes et maisons isolées, regroupées de part et d´autre de la route menant à Forest-Montier. Chacune disposait d´une parcelle large mais peu profonde. On pouvait y observer plusieurs plans : allongé, en L, en U, à cour fermée. A l´ouest, un petit lotissement isolé, nommé « Romaine au marais », regroupait quelques habitations. Au nord se situait le moulin à vent, dit moulin Foncette, situé dans les marais ; il semble avoir disparu à la fin des années 1890. La tourbe était extraite des marais jusque dans les années 1930.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine

A la limite entre le Marquenterre et le Ponthieu, Romaine se situe au pied de la falaise morte, dans un petit vallon, sur la route de Saint-Riquier au Crotoy. Elevé sur un ancien banc de galets (prucq), il est éloigné de 1200 à 2800 mètres du chef-lieu. Le village-rue s´est installé dans les dépressions du plateau crayeux, bordé à l´ouest par un marais. Il s´appuie sur une structure viaire en carrefour, linéaire et très longue. Distribué de par et d´autre des deux voies de communication, le bâti est relativement concentré, notamment sur le sol sec (non loin sont les bas champs, humides et inconstructibles). Le logis est toujours parallèle à la rue. Peu de fermes visibles sur le cadastre napoléonien de 1833 sont encore en place aujourd´hui. La plupart ont été reconstruites à la limite des 19e et 20e siècles avec le développement de la brique tout en respectant le plan traditionnel. Il reste encore malgré tout de rares exemples de constructions en torchis, dont l´argile est extraite des digues de Morlay et réputée pour sa qualité. Les solins sont généralement composés d´un blocage de silex fendus hourdés au mortier de chaux. Le canal de la Maye draine les eaux des marais, vers les écluses du Crotoy.

Documents d'archives

  • AD Somme. Série M ; 2 MI_LN 300. Recensement de population de la commune de Ponthoile, 1836-1936.

  • AD Somme. Série O ; 99 O 3070. Biens communaux de Ponthoile avant 1939.

  • AC Ponthoile. Cahier de délibérations du Conseil Municipal de la commune de Ponthoile, an 8 -1820.

Bibliographie

  • BACQUET, Gérard. Le Ponthieu. Auxi-le-Château, Gérard Bacquet, 1992.

    p. 38
  • BRUVIER, Freddy. Histoire de Ponthoile. Accès Internet : <URL : http : //www.mairie-ponthoile.fr/histoire1.html>.

  • DALLERY, Francis. Les rivages de la Somme, autrefois, aujourd´hui, demain. Paris, Editions A. et J. Picard et Cie, 1955.

    p. 12, 151, 290, 294
  • GROUE, Lucien. Aux confins de la Picardie et de la Normandie. Abbeville : F. Paillart, 1994.

    p. 54
  • RODIERE, Roger. Statistique féodale du baillage de Rue et de quelques villages voisins. Première partie. Communes du canton actuel de Rue. Bulletins de la Société d´Emulation d´Abbeville, 1938-1942, t. XVII.

    p. 408-409

Documents figurés

  • Cadastre napoléonien de la commune de Ponthoile, encre et lavis sur papier, 14 juin 1833 (AD Somme : EDEP 1089).

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004